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Politique étrangère des Etats-Unis en Afrique et les élections de 2016

Tercera Informacion 18.09.2016 Abayomi Azikiwe Traduit par: Original La vitesse par laquelle les Etats-Unis se mêlent des affaires de l’Afrique a dangereusement augmenté sous l’administration de Bush et Obama, mais la politique américaine en Afrique ne constitue pas un thème de l’actuelle campagne présidentielle. « Les interventions du Pentagone, du Ministère des affaires étrangère et de la CIA en Afrique ont davantage déstabilisé le continent que créé des conditions pour la souveraineté et l’indépendance complète ». « Les guerres de changement de régime et la domination des finances internationales vont continuer à étrangler le continent ». 

Il n’y a eu aucune discussion substantielle au cours des débats pour les primaires et dans les plates-formes des partis capitalistes au sujet de la politique étrangère de Washington envers l’Afrique. Bien que les personnes d’ascendance africaine aux États-Unis constituent le plus grand bloc d’électeurs parmi les minorités nationales, les questions qui leur sont liées à la fois sur le plan interne et sur la politique étrangère n’ont reçu presque aucune considération.

On fait quelque fois référence à la législation draconienne qui a accéléré les taux d’incarcération des afro-américains sous l’ancienne administration du président Bill Clinton. Néanmoins, ce facteur ne constitue qu’une partie mineure parmi les éléments sociaux d’un cadre politique plus vaste qui illustrent clairement le système concerté d’oppression nationale.

Non seulement il est choquant que l’administration Clinton ait promu de nouvelles lois qui ont intensifié un traitement différent dans le système judiciaire pénal selon les critères raciaux ; mais, en plus, Bill et Hillary ont été impliqués dans des opérations de politique étrangères au nom du gouvernement américain et des capitaux privés, tels qu’en Haïti et en Lybie, qui se sont révélés catastrophiques pour les habitants de ces Etats.

L’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton était le visage public de la campagne de bombardement que le Pentagone et l’OTAN ont dirigé contre la Lybie en 2011, en causant des dizaines de milliers de morts, des bouleversements pour des millions de personnes, l’appauvrissement de cet Etat d’Afrique du Nord qui était autrefois le plus prospère du continent, favorisant ainsi l’instabilité et le terrorisme dans toute la région.

Aujourd’hui la Lybie est en ruine tandis que l’ONU tente d’installer et soutenir un soi-disant « Gouvernement d’entente nationale » (GEN), qui n’a aucune légitimité, même parmi les deux factions rivales installées par l’impérialisme à la suite de la guerre du changement de régime qui a brutalement assassiné l’ancien dirigeant, le Colonel Mouammar Kadhafi, ancien président aussi de l’Union Africaine (UA). Les revenus du pétrole, qui sous Kadhafi fournissaient à la Lybie des ressources pour développer cette ancienne colonie de l’Italie, sont aujourd’hui une source de conflit dans la compétition pour le contrôle du pays.  

La situation de la Lybie est le résultat de la démarche de Washington et de Wall Street dans leur effort continu pour dominer l’Afrique et ses ressources. Les attaques à outrance lancées contre divers gouvernements et mouvements indépendants et anti-impérialistes à travers l’Afrique et le Moyen-Orient font parties intégrantes des objectifs occidentaux pour étendre leur mainmise économique et politique sur les anciens pays qui leur étaient soumis et les Etats émergents.

L’impérialisme militariste s’intensifie en Afrique

Au cours de la dernière décennie, le militarisme a augmenté en Afrique avec les interventions en Somalie, en Libye et dans d'autres pays. Le Commandement en Afrique des Etats-Unis (AFRICOM) a été créé sous l'administration de George W. Bush et renforcé par l’actuel président, Barack Obama. L’activité d'AFRICOM a provoqué une plus grande instabilité et  beaucoup de  bouleversement au sein des pays membres de l'UA. Au Mali en 2012, un coup d'Etat militaire a été mené par un fonctionnaire des forces armées qui avait été formé dans diverses écoles militaires aux États-Unis.

Les nations de la Corne de l'Afrique - Somalie, Djibouti et Ethiopie - servent de lieux de regroupement pour les opérations militaires impérialistes sur le continent et au Moyen-Orient. Djibouti abrite la plus grande base connue du Pentagone, le Camp Lemonier, où des milliers de soldats américains et français sont stationnés.

Il y a des stations de drones et des bureaux de l’Agence Centrale de Renseignements (CIA) dans toute la région de l’Afrique de l'Est où le Pentagone réalise souvent des bombardements contre le groupe islamiste Al-Shabaab en Somalie. Il y a des flottilles de navires de guerre des pays de l'OTAN qui patrouillent dans les eaux du golfe d'Aden, l'une des routes commerciales les plus lucratives du monde.

À travers le continent en Afrique de l'Ouest, le Pentagone engage souvent des manœuvres navales avec les Etats régionaux, sous couvert de combattre le terrorisme et la piraterie. Et cependant, le pays le plus touché par le terrorisme, la République fédérale du Nigeria, le pays le plus grand et le plus peuplé d'Afrique avec une économie majeure, a eu des difficultés à obtenir des armes modernes et des données de renseignement du Pentagone et de la CIA dans sa lutte contre Boko Haram, un groupe armé qui a tué des milliers de personnes dans le nord-est du pays et provoqué le déplacement des millions de réfugiés.

Le Congressional Black Caucus reste muet sur les affaires africaines

Cette attitude apathique affichée dans la politique n'a pas toujours été ainsi. Au cours des années 70 et 80, le CBC (dans sa sigle anglaise) a pris position en appuyant les luttes nationales du mouvement de libération contre le colonialisme et l'apartheid. En 1987, la première loi anti-apartheid a été adoptée par le Congrès des Etats-Unis malgré le veto du président républicain Ronald Reagan. Ce projet de loi avait été piloté à la Chambre par l'ancien membre du Congrès Ron Dellums de Californie.

Cependant, en 2015, lorsque les membres républicains de la Chambre ont tenu une audience pour interroger Hillary Clinton sur la mort de quatre membres du personnel diplomatique américain et agents de la CIA à Benghazi, aucune défense du peuple Libyen n’a été faite par la CBC. En fait le député Elijah Cummings de Maryland, qui est un chef de file démocrate, a défendu Clinton de toute critique sur son rôle dans la mort de ces quatre responsables du renseignement opérant sous le couvert du Département d'Etat.

Par conséquent, il n'y a aucune motivation politique ni pour Clinton ni pour le sénateur du Vermont Bernie Sanders pour qu’ils se préoccupent de la situation africaine. Cela se passe malgré la crise des migrations par la Méditerranée à partir de la Libye vers le sud, l’est et le centre de l’Europe qui affectent des millions d'Africains chaque année.

Les Africains qui migrent vers différentes régions d'Europe sont souvent soumis à la discrimination nationale et à la violence raciale. Beaucoup vivent dans des structures de logements discriminés et n’ont accès qu’aux travaux domestiques sans ressources appropriées pour l'éducation et pour des meilleur opportunités économiques.

Sur le continent même, il y a différentes luttes qui sont menées par des organisations de la classe ouvrière, des associations de femmes et des groupes de jeunes autour de l'emploi, le non-paiement des salaires, la dégradation de l'environnement et l'égalité des sexes. Des États comme le Zimbabwe et l'Afrique du Sud ont été cible des stratégies pour un changement de régime par l'administration Obama et d'autres gouvernements impérialistes.

Relations économiques entre les États-Unis et l'Afrique

Objectivement, le volume actuel des échanges entre les États-Unis et l'Afrique a diminué de façon significative au cours de l'administration Obama. Un rapport publié tôt cette année par le Centre international pour le commerce et le développement durable dit que « L’échange total entre les États-Unis et les pays pris en charge en vertu de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) a montré une baisse en 2015, selon les données publiées sur le site AGOA.info. L’échange combiné, qui était de 50 billions de dollars américains avant le 2015, n’a atteint que 36 billions de dollars américains l’an dernier. Le commerce entre les États-Unis et les pays faisant parti de l'AGOA a été en baisse pendant quatre années consécutives ».

En outre, la crise de la dette internationale a ré-émergé en Afrique en raison de la baisse du prix du pétrole, du gaz naturel, de minéraux stratégiques et d'autres prix des matières premières. Les États-Unis sous l’administration du président Obama ont augmenté leur extraction de pétrole et de gaz naturel au niveau national, créant ainsi une crise de surproduction qui a impacté non seulement l'Afrique, mais plusieurs pays producteurs d'énergie tels que la Russie, le Venezuela, le Brésil, l'Afrique du Sud et le Nigeria, parmi d’autres. Par conséquent, il y a un rôle à jouer pour les anti-impérialistes en soulevant ces questions au niveau national. La destruction de la Libye et de la Somalie ainsi que l'occupation militaire de Djibouti et du golfe d'Aden ne s’est pas convertie en développement ou en une véritable croissance économique.

Les interventions du Pentagone, du Ministère des affaires étrangères et de la CIA en Afrique ont davantage déstabilisé le continent que créé des conditions pour la souveraineté et l’indépendance complète. La dépendance continue dans le contexte de production capitaliste et des relations sociales dans un climat de domination mondiale par l'impérialisme, ne peut être abordé que par la réémergence de mouvements pour la transformation radicale et la construction socialiste.

Source : http://blackagendareport.com/us_africa_policy_2016_elections

Voir aussi : https://www.pambazuka.org/fr/governance/l%E2%80%99afrique-et-l%E2%80%99imp%C3%A9rialisme-am%C3%A9ricain

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