Vol. 7 - N° 8-9

Jpic Nouvelles du Blog de Jean Paul ? Vol. 7 - N 8-9

A LA ÙNE

L’éthique des affaires : critères de la responsabilité sociale des entreprises

L’économie mondiale menée par les pays développés est dans une dynamique de maximisation des profits. Les grandes et moyennes entreprises conçoivent des plans stratégiques féroces qui leur permettent d’augmenter leurs profits en accédant à de nouveaux marchés, en obtenant des matières premières moins chères, en technicisant la production et surtout en réduisant les coûts de main-d’œuvre.

Dans ce contexte économique, l’UE (Union Européenne) a encouragé ces dernières années les investissements publics-privés des grandes entreprises européennes en Afrique. Ainsi, le plan d’investissement extérieur de l’UE permet aux entreprises européennes d’investir dans les pays en développement avec des sécurités juridiques qui garantissent des investissements surs. Cependant, ni ce plan, ni l’Accord de Cotonou par les Accords de partenariat économique n’ont fait le moindre effort pour assurer un comportement responsable et éthique des entreprises européennes en Afrique. C’est pourquoi nous devons chercher à savoir ce qui se cache sous cet empressement de l’économie européenne à se lancer sur le marché mondial : c'est la recherche pour accroître toujours plus les profits et l'égoïsme au détriment de la solidarité ?

D’une part, ces circonstances ont fait des entreprises européennes (principalement les entreprises agroalimentaires et d’extractions des ressources naturelles) un moteur important du développement économique en Afrique. D’autre part, les investissements que ces entreprises réalisent en Afrique ont également un impact social, culturel et environnemental dont il faut tenir compte pour évaluer leur efficacité en tant que moteur du développement. Avec quel sens de responsabilité, les entreprises européennes opèrent-elles dans des pays d’Afrique ? Agissent-elles avec la même rigueur qu’en Europe ? De quoi s'agit-il lorsqu'on parle de responsabilité sociale des entreprises ? Suffit-il qu'elles se conforment à ce qui est strictement légal pour parler d'un comportement éthique ?

En ce sens, l’UE doit se demander si ces entreprises exercent leurs activités avec la même rigueur que si elles opéraient en Europe, si elles exercent leur activité économique de manière durable dans le temps. L’UE doit se demander, entre autre, si ces entreprises respectent l’environnement par des études d’impact de leur activité économique. Si elles honorent les normes sociales et les lois du travail des traités internationaux. Si ces industries n'exercent pas leur pouvoir économique pour agir impunément et, si elles ne mettent pas sur pied des combines pour dissimuler leurs flux financiers illicites. Continuez à lire

LA BONNE NOUVELLE

Pourquoi la guerre ?

World Beyond War (WBW - Un monde au-delà de la guerre), un mouvement mondial non-violent visant à mettre fin à la guerre et à instaurer une paix juste et durable, met en discussion l'inévitabilité de la guerre. Il affirme : « La guerre est un choix humain non imposé par une loi de la nature ou par un déterminisme biologique ». Répondant à ceux qui croient qu'il est impossible d'éliminer la guerre, WBW soutient qu'il s'agit d'une sorte de fatalisme que de supposer que « nous, les humains, ne faisons pas notre histoire, mais sommes victimes impuissantes des forces indépendantes de notre volonté, que nous n'avons pas de libre arbitre » (Voir Mythe : La guerre est inévitable, https://worldbeyondwar.org/inevitable/).

WBW accepte que les désaccords sont naturels, mais aussi que « trouver des moyens d'éviter qu'ils dégénèrent en conflits fait partie de la réponse », et préconise donc d'utiliser « les outils plus efficaces et moins destructeurs pour résoudre les conflits et assurer sa propre sécurité ». Si on considère la relation entre le monde militaro-industriel et les conflits comme celle « du marteau aux clous », et si l'on pense que du fait d'avoir un marteau, chaque problème devient un clou ; ce qui est nécessaire est plutôt, affirme-t-il, « une combinaison de désarmement et d'investissement dans des alternatives » comme « diplomatie, arbitrage, application de la loi internationale, échange culturel et coopération avec d'autres pays et peuples ».

WBW réfute également le supposé que la guerre soit naturelle pour les humains. « Il est très difficile de faire tuer des gens pendant la guerre - observe-t-il -. Des conditionnements psychologiques important sont même nécessaires » pour amener les gens à tirer les uns sur les autres ; et souvent, « ils sont traumatisés par l'expérience et souffrent d'un trouble de stress post-traumatique ». Nous voyons comment beaucoup d'anciens combattants ont du mal à réintégrer la société après le combat et se tournent vers la drogue ou le suicide.

En regardant les récentes guerres en Irak et en Afghanistan, on pourrait justifier la guerre  comme riposte de légitime et nécessaire défense. Néanmoins, WBW affirme : « Les preuves montrent que le moyen de défense le plus efficace est, bien souvent, la résistance non-violente ». Alors que ces actions non-violentes peuvent apparaître à ceux qui sont imprégnés de la « culture guerrière » comme « faibles, passives et inefficaces », ils disent : « les faits montrent exactement le contraire ». Et la solution la plus sage pour ces pays aurait peut-être été la résistance non-violente, la non-coopération à la violence et un appel à la justice internationale (Voir Sécurité sans guerre, https://worldbeyondwar.org/security/).

WBW va plus loin en disant : « Certains pays investissent beaucoup plus dans le militarisme que la plupart des pays et participent à de nombreuses guerres. Certains pays ont complètement abandonné la guerre. Certains n'ont pas attaqué un autre pays depuis des siècles ». Un nombre quoique limité de pays ne possède même pas d'armée (Voir Mythe : la guerre est nécessaire, https://worldbeyondwar.org/necessary/). Ainsi, « les États-Unis pourraient facilement devenir le pays le plus aimé au monde avec beaucoup moins de dépenses et d'efforts, en cessant son aide militaire et en fournissant un peu plus d'aide non militaire ». Plutôt que dépenser de l'argent pour arrêter les réfugiés à la frontière, l'aide aux pays d'Amérique centrale pourrait réduire la violence et les gangs dans leurs régions en réduisant de même coup l'exode de leurs citoyens qui cherchent refuge ailleurs.

LA MAUVAISE NOUVELLE

Un autre mauvais coup à l'ONU contre les droits de l'homme

Le mandat de longue date de l’ONU de promouvoir et de protéger les droits de l’homme dans le monde entier vient d'essuyer un autre mauvais coup. Le Haut-commissariat aux droits de l'homme (HCDH), basé à Genève, a déclaré que six des dix organes de suivi des traités de l'ONU étaient obligés d'annuler leurs sessions cette année pour des raisons financières. La situation a été décrite comme « une conséquence sans précédent du retard de paiement dû de la part certains États membres ».

Anna-Karin Holmlund, avocate auprès d'Amnesty International (AI), a déclaré à IPS: « Amnesty est profondément préoccupée par le retard pris par les États membres dans le paiement de leurs contributions, ce qui aura une incidence directe sur la capacité de l'ONU à s'acquitter de ses tâches. Un travail vital pour les droits de l'homme». Sans ces fonds, les mécanismes des droits de l'homme et les tribunaux internationaux de L'ONU pourraient être gravement affectés.

À la date du 10 mai, seuls 44 États membres de l'ONU - sur 193 - avaient payé la totalité de leurs contributions, les États-Unis devant le montant le plus élevé. « Malheureusement, ce n'est que la dernière d'une tendance inquiétante à la réduction du budget de l'ONU alloué à ses organismes de défense des droits de l'homme. Pour mettre cela en perspective, le budget du HCDH ne représente que 3,7% du budget ordinaire total de l'ONU », a-t-elle souligné.

Outre l'annulation possible des sessions des organes conventionnels, d'autres organismes du Conseil des droits de l'homme, tels que les missions d'établissement des faits et les commissions d'enquête, peuvent être empêchés de s'acquitter de leur mandat consistant à enquêter sur les violations des droits de l'homme.

Le HCDH a déclaré que les annulations signifiaient que les révisions déjà programmés avec les États membres, ainsi que les plaintes déposées par des victimes individuelles de violations graves des droits de l'homme (torture, assassinats extrajudiciaires, disparitions forcées, etc.) n'allaient pas se dérouler comme prévu. « L'annulation des sessions aura également de nombreuses autres conséquences négatives et compromettra sérieusement le système de protection mis en place par les États eux-mêmes au cours des décennies », indique un communiqué publié par le HCDH.

Les présidents des 10 comités sont aussi profondément préoccupés par les conséquences de l'annulation de ces sessions. Ils ont envoyé une lettre au Secrétaire général de l'ONU et à la Haut-commissaire aux droits de l'homme, leur demandant d'explorer, avec les États membres, les moyens de remédier « de toute urgence » à cette situation. Continuer à lire

CELEBRER !

Les dernières tendances démographiques mondiales

Selon le World Population Prospects 2019 (WPP 2019) publié par le Division de la population de l'ONU le 17 juin 2019, la population mondiale devrait augmenter de 2 milliards au cours des 30 prochaines années et atteindre son sommet vers la fin de ce siècle, à près de 11 milliards. Le rapport inclut des estimations démographiques (de 1950 à cejour), fournissant une vue d'ensemble complète des tendances démographiques mondiales et les projections (d'ici à 2100) pour 235 pays ou zones. Il comprend certaines conclusions d'un grand intérêt.

  • La population mondiale qui s’élève actuellement à 7,6 milliards devrait atteindre 8,6 milliards en 2030, 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100.
  • La population continue de croître au niveau mondial - d'environs 83 millions chaque année -, mais le taux de croissance ralentit depuis le 1970 et pourrait être nul vers la fin du 21siècle.
  • La croissance démographique est plus rapide parmi les pays les moins avancés, où elle pose de nouveaux défis face aux efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable.
  • La Chine (avec 1,4 milliard) et l’Inde (1,3 milliard) restent les deux pays les plus peuplés, et représentent respectivement 19% et 18% de la population mondiale. Dans environ sept ans, vers 2024, on s’attend à ce que la population de l’Inde dépasse celle de la Chine.
  • La majeure partie de laugmentation mondiale est attribuable à un petit nombre de pays. De 2017 à 2050, la moitié de la croissance de la population mondiale sera concentrée dans neuf pays classés selon leur croissance démographique : Inde, Nigéria, République démocratique du Congo, Pakistan, Éthiopie, Tanzanie, États-Unis, Ouganda, Indonésie.
  • Au cours des dernières années, la fécondité a diminué dans presque toutes les régions du monde. Même en Afrique, où le niveau reste le plus élevé, la fertilité est tombée de 5,1 naissances par femme (Période 2000-2005) à 4,7 au cours de la période 2010-2015.
  • Une réduction du niveau de fécondité entraîne un rythme plus lent de la croissance de la population, mais aussi un vieillissement majeur de la population.
  • L'espérance de vie à la naissance est passée de 65 ans pour les hommes et 69 ans pour les femmes en 2000-2005 à 69 ans pour les hommes et 73 ans pour les femmes en 2010-2015. Néanmoins, en Afrique subsaharienne elle est inférieure de 11,5 ans à la moyenne mondiale.
  • Le rapport entre le nombre de personnes en âge de travailler et celles âgées de 65 ans et plus est en train de diminuer. Dans 48 pays, ce rapport sera d'ici 2050 inférieur à deux, avec un impact sur la main-d'œuvre et le financement des systèmes de retraite et protection sociale.

Le WPP 2019, l'un des produits les plus téléchargés du DAES de l'ONU, est utilisé dans plus d'un tiers des indicateurs du Programme de développement durable pour le 2030. Le WPP 2019 est à sa vingt-sixième édition. C’est un travail de la Division de la population qui le publie tous les deux ans depuis 1951.

Source: Centre d’actualités de l’ONU

  Pour en savoir plus : World Population Prospects 2019 (En anglais)

PASSER A L'ACTION

Fake news : une menace et comment nous en protéger

Cet article, intéressant, semble à la fin trop optimiste sur les progrès du monde. On doit avoir des réserves aussi sur le journalisme professionnel, très louangé dans cet article, car il a aussi besoin d'un regard critique. Les grands média tombent vite dans la facilité de répéter l'opinion générale. Il faut aussi savoir regarder des sources alternatives et c'est là que repérer les producteurs de Fake news n'est pas toujours aisé. Une bonne alternative est aussi la recherche universitaire.

Avant ses dernières élections, l’Europe a été noyée sous des flots de désinformation, comme la prétendue reconstruction de Notre-Dame avec un minaret, ou des gangs de migrants qui attaqueraient la police ! Pendant des mois, Avaaz a enquêté sur ce tsunami de fausses informations en Europe et découvert une réalité sidérante : les contenus provenant de ces réseaux de désinformation ont été visionnés des centaines de millions de fois, sinon des milliards ! 
Les études montrent les unes après les autres que personne n’est à l’abri de ces mensonges toxiques, mais plus nous serons averti de ce danger, plus nous serons à même de nous en protéger.

5 choses à savoir sur la désinformation

1-. Elle se nourrit de notre peur et se répand vite.
Les humains sont formatés pour retenir davantage les informations négatives que positives : c’est ainsi que nous apprenons. Les colporteurs de désinformation le savent et jouent avec nos émotions profondes, ce qui nous rend bien plus enclins à les partager sur les réseaux sociaux — et elles se diffusent ainsi six fois plus vite que les faits avérés.

2-. Elle pullule sur les réseaux sociaux et touche des millions de personnes.
Plus nous passons de temps sur les réseaux sociaux, plus les géants du net gagnent d’argent. Ils savent que les contenus choquants ou extrêmes attirent notre attention, alors ils programment leurs plateformes pour les promouvoir. Et ils touchent des millions de personnes. Les plus grands journaux se vendent à un million d’exemplaires, tandis que les informations partagées sur Facebook atteignent plus d’un MILLIARD de personnes par jour. Continuez à lire

CONNAITRE LES ODS

Objectif 7 : Energie propre et d'un coût abordable

Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable. L’énergie est au centre de presque tous les défis majeurs, mais aussi des perspectives prometteuses, qui se présentent au monde aujourd’hui. Qu’il s’agisse d’emplois, de sécurité, de changement climatique, de production de nourriture ou d’accroissement des revenus, l’accès de tous à l’énergie est essentiel. Travailler dans ce sens est particulièrement important car cela a un effet direct sur la capacité à atteindre d’autres objectifs de développement durable. Mettre l’accent sur l’accès universel à l’énergie, l’augmentation de l’efficacité énergétique et l’utilisation accrue des énergies renouvelables grâce à de nouvelles opportunités économiques et professionnelles est crucial pour créer des communautés plus durables et inclusives et une résilience face aux problèmes environnementaux tels que le changement climatique.

À l’heure actuelle, environ 3 milliards de personnes n’ont pas accès à des solutions de cuisson propres et sont exposées à des niveaux dangereux de pollution atmosphérique. En outre, un peu moins d’un milliard de personnes fonctionnent sans électricité et 50% d’entre elles se trouvent en Afrique subsaharienne. Heureusement, des progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie en ce qui concerne l’utilisation de l’électricité renouvelable à partir de l’eau, de l’énergie solaire et éolienne et le ratio de l’énergie consommée par unité de PIB est également en baisse.

Cependant, le problème est loin d’être résolu et il faut améliorer l’accès à des technologies et à des carburants propres, et il faut progresser vers l’intégration des énergies renouvelables dans les bâtiments, les transports et l’industrie. Il faut également accroître les investissements publics et privés dans l’énergie et mettre davantage l’accent sur les cadres réglementaires et les modèles d’entreprise innovants pour transformer les systèmes énergétiques mondiaux.

Faits et chiffres

  • 13% de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité moderne.
  • 3 milliards de personnes dépendent du bois, du charbon ou des déchets animaux pour la cuisson et le chauffage.
  • L’énergie est le principal facteur contribuant au changement climatique, ce qui représente environ 60 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre
  • La pollution de l’air intérieur due à l’utilisation de combustibles a provoqué 4,3 millions de décès en 2012, les femmes et les filles représentant 60% de ces décès.
  • La part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie a atteint 17,5% en 2015.

Cibles de l'Objective 7. D’ici à 2030,

  • garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable
  • accroître nettement la part de l’énergie renouvelable dans le bouquet énergétique mondial
  • multiplier par deux le taux mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique
  • renforcer la coopération internationale en vue de faciliter l’accès à la recherche et aux technologies relatives à l’énergie propre, notamment l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et les nouvelles technologies relatives aux combustibles fossiles propres, et promouvoir l’investissement dans l’infrastructure énergétique et les technologies relatives à l’énergie propre
  • développer les infrastructures et améliorer les technologies afin d’approvisionner en services énergétiques modernes et durables tous les habitants des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés, des petits États insulaires en développement et des pays en développement sans littoral, dans le respect des programmes d’aide qui les concernent

Pour en savoir plus voir la page internet de la ONU Objectif 7 : Energie propre et d'un coût abordable

TEMPS D’ESPERANCE

Congo : dans des mines de cobalt où on exploite les enfants

Les mines de cobalt avec lesquelles sont fabriqués nos téléphones portables constituent un lieu d'exploitation infantile. Il est révélé par une vidéo Sky News qui montre des enfants travaillant dans ces mines. Le cobalt est un élément devenu essentiel dans la fabrication de piles au lithium et d'autres composants pour appareils électroniques. Ses mines les plus importantes se trouvent en République Démocratique du Congo, qui produit 60% du cobalt mondial. Malheureusement, il n’existe pas de législation réglementant son extraction en Afrique. Le pillage était prévisible et le minerai est extrait dans des conditions déplorables, puis vendu à des multinationales, y compris la Chine et les Etats Unis, mais personne ne demande d'où il vient ni comment il y arrive.

La vidéo montre des enfants portant des sacs de cobalt, travaillant et se déplaçant sur des terrains extrêmement dangereux. Pour préparer le rapport et montrer ce qui se passe dans les mines congolaises, l’équipe Sky News s’est rendue dans différents endroits de la province du Katanga. Il a trouvé des enfants sous exploitation dans toutes les mines. Tous pieds nus et sans aucune protection, travaillant pour neuf cents par jour, même sous de fortes pluies. Ils ont raconté avoir des douleurs par tout le corps parce qu'ils sont obligés de travailler plus de douze heures par jour. Comme si cela ne suffisait pas, les tunnels de la mine sont creusés à la main par des mineurs sans aucun outil. Les galeries ne disposent d'aucun type de structure, de sorte que dans les jours de pluie, elles constituent un risque mortel. D'après l'équipe de Sky News, il existe de nombreuses mines non contrôlées dans lesquelles des enfants, des femmes et des hommes travaillent dans des conditions de plein esclavage.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde à maintes reprises contre les risques du cobalt pour la santé. Malgré cela, les enfants qui travaillent dans ces mines le manipulent sans aucune protection. Il y a des enfants qui jouent avec des pierres de cobalt et des femmes enceintes accompagnées d'autres bébés qui travaillent sans relâche pour retirer le matériau de la mine. Les médecins de la région signalent également des maladies et des tumeurs mystérieuses. Apparemment, l'eau qui atteint les centres habités serait complètement contaminée par le cobalt. La chaîne d'approvisionnement est complètement opaque. Les conditions déplorables des mines illégales, l'exploitation des enfants et la pollution de la région y sont mélangées.

Regardez la vidéo produite par Sky News et publiée par Cecilia Hill le 3 mars 2017. Même en anglais, les images disent tout. Inside the Congo cobalt mines that exploit children

POUR REFLECHIR

« Assez d'émigration irrégulière »

La plaidoirie concerne la politique et le changement, les valeurs et les croyances, la conscience et le savoir. Il s’agit de construire des organisations démocratiques et d’accroître la capacité des citoyens à comprendre le fonctionnement du pouvoir. C'est aussi un ensemble de « conseils » permettant aux gens de connaître la réalité, de choisir et de se gérer dans la société moderne.

Le pape François lors du Forum Social Mondial sur les Migrations (Mexique, novembre 2018 - SFMM), a envoyé un message clair : les réfugiés et les migrants sont des personnes et personne n'a le droit de penser pour eux, de les juger sur leurs raisons de prendre ce risque d'aventure. Néanmoins, leur propre famille, leur propre peuple, leur propre Église ont ce droit et même le devoir de le faire. Certains évêques africains ont décidé de le faire et de plaider auprès de leur jeunesse avec ces mots forts : « Ne croyez pas aux fausses promesses conduisant à l'esclavage » et à la mort « en Méditerranée ou dans le désert libyen ».

Réunis à Ouagadougou, Burkina Faso, du 14 au 20 mai, pour la 3ème assemblée plénière, les évêques de la Recowa-Cerao - les conférences nationales et interterritoriales de l'Afrique de l'Ouest - ont publié une déclaration et un message pastoral qui mentionne également le fléau de l'émigration de masse.

Les évêques saluent d’abord les importantes étapes franchies par l'Afrique au cours des dernières années, grâce au travail missionnaire de l'Église, à son engagement caritatif et au dévouement de ses enfants. Cependant, soulignent-ils, « au cours de ces dernières années, l’on voit apparaître des menaces inattendues, des tragédies inédites, et des catastrophes nouvelles qui cherchent à annihiler, tous ces efforts de développement social et de promotion humaine ». La liste est longue : « des épidémies que l’on n’arrive pas à maîtriser, des catastrophes écologiques, de nouveaux foyers de tensions sociales, des violences intercommunautaires et interreligieuses qui contrastent avec les traditions séculaires de tolérance et d’hospitalité, des élections organisées dans des conditions chaotiques, qui débouchent sur des crises meurtrières, des atteintes à la démocratie, des réconciliations nationales difficiles à réaliser, de nouvelles formes de terrorisme interne aux États ou transfrontalier, qui frappent aveuglément ». Ils y ajoutent « le drame de la migration qui touche spécialement des jeunes Africains » à qui ils adressent directement une partie de leur message.

« Ne vous laissez pas égarer par de fausses promesses »

« Vous représentez le présent et l’avenir de l’Afrique, qui doit lutter avec toutes ses ressources, pour la dignité et le bonheur de ses fils et filles. Dans ce cadre, nous ne pouvons pas nous taire, devant le phénomène de votre migration, en particulier vers l’Europe. Nos cœurs de pasteurs et de pères souffrent devant le spectacle de ces embarcations surchargées de jeunes, de femmes et d’enfants qui s’abîment dans les flots de la Méditerranée. Certes, nous comprenons votre soif de bonheur et d’un mieux-être que vos pays ne vous offrent pas. Le chômage, la misère, la pauvreté, demeurent des maux qui humilient et révoltent. Cependant, ils ne doivent pas vous entraîner à sacrifier votre vie, en empruntant des chemins si périlleux et pour des destinations incertaines. Ne vous laissez pas égarer par de fausses promesses, qui vont vous conduire à des esclavages et à un avenir illusoire ! ».

L'Afrique n’est pas un continent dépourvu de tout. Au contraire, « Dieu a béni l’Afrique et l’a dotée de tant de richesses humaines et naturelles, qu’elle peut offrir à tous ses enfants ce qu’il leur faut ». Continuer à lire

RESSOURCES

Synode pour l'Amazonie : Nouveaux Chemins pour l’Église et pour une Écologie Intégrale

Conformément à l’annonce faite par le Pape François le 15 octobre 2017, l’Assemblée Spéciale du Synode des Évêques se réunira en octobre 2019 pour se pencher sur le thème : Nouveaux chemins pour l’Église et pour l’écologie intégrale. Ces chemins d’évangélisation doivent être pensés pour et avec le Peuple de Dieu qui habite dans cette région : habitants des communautés et des zones rurales, des cités et des grandes métropoles, des populations qui habitent sur les rives des fleuves, des migrants et des personnes déplacées, et, tout spécialement, pour et avec les peuples autochtones.

Dans la forêt amazonienne, d’une importance vitale pour la planète, une crise profonde a été déclenchée par une intervention humaine prolongée où prédominent une « culture du déchet » (LS 16) et une mentalité d’extraction. L’Amazonie est une région possédant une riche biodiversité ; elle est multiethnique, multiculturelle et multi religieuse, un miroir de toute l’humanité qui, pour défendre la vie, exige des changements structurels et personnels de tous les êtres humains, des États et de l’Église.

Les réflexions du Synode Spécial vont bien au-delà du cadre strictement ecclésial amazonien, car elles s’étendent à l’Église universelle et même au futur de toute la planète. À partir d’un territoire spécifique, nous voulons jeter un pont vers d’autres biomes essentiels de notre monde dont, entre autres, le bassin du Congo, le couloir biologique méso-américain, les forêts tropicales de l’Asie-Pacifique et l’aquifère Guarani.

Être à l’écoute des peuples indigènes et de toutes les communautés qui vivent en Amazonie, en tant que premiers interlocuteurs de ce Synode, revêt aussi une importance vitale pour l’Église universelle. Pour cela nous avons besoin d’une plus grande proximité. Nous devons savoir : comment imaginons-nous un « avenir serein » et le « bien vivre » des générations futures ? Comment pouvons-nous collaborer à l’édification d’un monde qui doit rompre avec les structures qui ôtent la vie et avec les mentalités de colonisation pour construire des réseaux de solidarité et d’interculturalité ? Et, surtout, quelle est la mission particulière de l’Église face à cette réalité ?

Ce Document Préparatoire se divise en trois parties correspondant à la méthode « voir, juger (discerner) et agir ». À la fin, le texte est complété par des questions en vue d’un dialogue et d’une approche progressive de la réalité et de l’attente régionale d’une « culture de la rencontre » (EG 220). Les nouveaux chemins de l’évangélisation et ceux qui tendent à modeler une Église au visage amazonien passent par les sentiers de cette « culture de la rencontre » dans la vie quotidienne, « dans une harmonie multiforme » (EG 220) et une « sobriété heureuse » (LS 224-225), comme autant de contributions à l’édification du Royaume. Continuez à lire l’Instrumentum laboris

TEMOIGNAGE

Qu'en Afrique les armes se taisent

Le 27 février 2019, le Conseil de sécurité a applaudi la « détermination de l'Union africaine à libérer l'Afrique des conflits et créer des conditions favorables à la croissance, au développement et à l'intégration du continent, résumés de l'objectif ‘Silencing the Guns’ (Faire taire les armes) en Afrique avant le 2020 ».

L’appui général à cet engagement n’est pas une surprise et constitue une bonne nouvelle pour l’Afrique. La moitié des 14 opérations de maintien de la paix de l'ONU se déroulent en Afrique, où l'ONU gère également des bureaux politiques pour la prévention des conflits et la consolidation de la paix. La présence de tant de confrontations armées a conduit l'Union africaine (UA) à s'engager solennellement en 2013 « à ne pas léguer le fardeau des conflits à la prochaine génération d'Africains et à s'engager à mettre fin à toutes les guerres d'ici à 2020 ».

Silencing the Guns favoriserait la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique. C’est un engagement important « non seulement pour ce qu’il vise à faire, mais aussi pour ce qu’il dit à propos de l’importance du leadership africain et du partenariat avec la communauté mondiale », a déclaré Rosemary A. Di Carlo, Secrétaire générale adjointe au cours de la conférence-débat en vue de l’adoption de la résolution. Elle a souligné l'importance pour l'ONU de soutenir l'UA afin de « faire taire les armes ».

Le propos est ambitieux et loin de ce qui se passe sur le terrain. Cependant, même un succès limité serait un atout majeur pour l’Afrique, et en particulier pour les six pays confrontés à des conflits majeurs et permanents : République démocratique du Congo (RDC), République centrafricaine (RCA), Sud-Soudan, Mali, Darfour et Somalie. Il y a 11 millions de personnes déplacées dans la région des Grands Lacs. Plus de 3 millions de personnes sont mortes au cours des deux décennies de conflit au Congo (DPPA Politically Speaking). Continuez à lire

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