Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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Le lion, le lièvre et la hyène

Newsletter Missionari Comboniani 13.07.2023 Equipe dei Missionari Comboniani Traduit par: Jpic-jp.org

Il y eut autrefois un lion qui vivait seul dans une grotte. Dans sa jeunesse, la solitude ne l'avait pas inquiété, mais peu de temps avant le début de cette histoire, il s'était blessé à une patte au point de ne plus pouvoir se nourrir, et il avait commencé à se rendre compte que l’amitié avait ses avantages. S’il y a peu de gens qui s'occupent des autres, il y en a toujours qui ne voient les choses que pour leur propre profit.

Les choses auraient mal tourné pour le lion si Sunguru, le lièvre, n'était pas passé un jour devant sa grotte et n'avait pas jeté un coup d'œil à l'intérieur. Réalisant que Simba était affamé, Sunguru se mit immédiatement à soigner le lion malade et à veiller à son confort.

Sous les soins attentifs du lièvre, Simba reprit peu à peu des forces jusqu'à ce qu'il fût assez en forme pour chasser des petits gibiers qu'ils mangeraient tous les deux. Il ne fallut pas longtemps pour qu'un gros tas d'os s'accumule devant l'entrée de la caverne du lion.

Un jour, Nyangau, la hyène, qui reniflait dans l'espoir de trouver quelque chose à manger, sentit l'odeur appétissante de la moelle des os. Son flair la mena jusqu'à la grotte de Simba, mais les os étaient trop visibles de l'intérieur pour qu'elle puisse les voler en toute sécurité. Lâche comme les animaux de son espèce, elle décida que le seul moyen de s'emparer de ces savoureuses bouchées pour son dîner serait de se lier d'amitié avec Simba. Il se glissa donc jusqu'à l'entrée de la grotte et toussa.

« Qui rend la soirée hideuse avec ces épouvantables croassements ? » demanda le lion en se levant et en s'apprêtant à enquêter sur le bruit. « C'est moi, ton amie Nyangau », dit la hyène, sentant s'épuiser le peu de courage qu'elle possédait. « Je suis venu te dire combien tu as manqué aux gens de la forêt et combien nous attendons avec impatience ton retour rapide en bonne santé ».

« Eh bien, fous le camp ! » grogna le lion, « car il me semble qu'un ami se serait enquis de ma santé bien avant, au lieu d'attendre que je lui sois à nouveau utile. Va-t'en, te dis-je ! »

La hyène s'éloigna avec empressement, la queue entre les pattes, suivie par les ricanements insultants du lièvre.

Mais elle ne pouvait pas oublier l’alléchante tas d'os à l'entrée de la grotte du lion. Quelques jours plus tard, cette créature à la peau épaisse se dit : « J'essaierai encore » et, cette fois, elle se fit un devoir d’y aller pendant que le lièvre était dehors à puiser de l'eau pour le repas du soir. Elle trouva le lion assoupi à l'entrée de la grotte. « Ami, dit Nyangau en souriant, je crois que la blessure de ta patte ne s’améliore guère, grâce au traitement douteux que te fait subir ton soi-disant ami Sunguru ».

« Qu'est-ce que tu veux dire ? », grogna le lion d'un air malveillant. « Je dois remercier Sunguru de ne pas être mort de faim au plus fort de ma maladie, alors que toi et tes compagnons brillaient par votre absence ! » « Pourtant, ce que je t'ai dit est vrai, ô Grand Dieu », chuchota la hyène. « Tout le monde sait que Sunguru fait exprès de mal soigner ta blessure, pour retarder ta guérison, car lorsque tu seras guéri, il perdra sa place de femme de ménage. Une vie très confortable pour lui, c'est sûr ! Laisse-moi t’avertir, mon bon ami, que Mr Sunguru n’est rien de bon ! »

A ce moment-là, le lièvre revint de la rivière avec sa gourde pleine d'eau. « Je ne m'attendais pas à te voir ici, après ta sortie précipitée et peu glorieuse de l'autre jour », dit-il en s'adressant à la hyène, tout en déposant son chargement. « Dis-moi, que veux-tu cette fois-ci ? »

Simba se tourna vers le lièvre : « J'ai écouté les récits de Nyangau à ton sujet. Elle m'a dit que tu es réputé partout pour ton habileté et tes connaissances en tant que médecin. Elle me dit aussi que les médicaments que tu prescris sont sans rivaux, mais elle insiste sur le fait que tu aurais pu guérir la blessure de ma jambe depuis longtemps, si tu avais eu intérêt à le faire. Est-ce vrai ? »

Sunguru réfléchit un instant. Il ne devait pas faire de gaffe cette fois-ci, car il était évident que Nyangau essayer de le piéger. « Eh bien, répondit-il avec hésitation, oui et non. Tu vois, je ne suis qu'une très petite personne, et parfois les médicaments dont j'ai besoin sont très grand, et je ne peux pas me les procurer, comme par exemple dans ton cas, mon bon Simba ».

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » bafouilla le lion en se redressant et en montrant un intérêt soudain. « Voilà, répondit le lièvre, ce dont j'ai besoin. J'ai besoin de la peau du dos d'une hyène adulte pour la placer sur ta blessure avant qu'elle ne soit complètement guérie ».

Le lion bondit sur Nyangau avant que la hyène surprise n'ait eu le temps de s'échapper et, arrachant de la tête à la queue une bande de peau du dos de l'idiote, il la posa directement sur la blessure de sa patte. Au fur et à mesure que la peau se détachait du dos de la hyène, les poils qui restaient fermement ancrés dans sa chair non seulement s'étiraient, mais se hérissaient aussi. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore, Nyangau et ses semblables ont des poils longs et drus qui s’hérissent comme une crête sur leur corps difforme.

Après cet épisode, la renommée de Sunguru en tant que médecin se répandit partout, car la blessure à la patte de Simba guérit sans autre délai. Mais il fallut de nombreuses semaines avant que la hyène n'ait le courage de se montrer à nouveau en public. (D'après le peuple Kikuyu - Kenya) Voir, The Lion, the Hare and the Hyena

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