Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création

Les enfants en RDC : en détresse perpétuelle

Butembo 20.05.2023 Redazione Jpic-jp.org Traduit par: Jpic-jp.org

La Journée mondiale de l'enfance a été créée en 1954 et est célébrée chaque année le 20 novembre afin de promouvoir le respect et les droits des enfants. Le 16 juin 1991 l'Organisation de l'unité africaine a créé la journée mondiale de l’enfant africain qui est célébrée en cette date chaque année en souvenir du 16 juin 1976 où des milliers d’étudiants sud-africains ont manifesté à Soweto pour exiger une éducation de qualité et des centaines d’enfants ont été tués et blessés par le régime de l’apartheid en place à l’époque.

Partout dans le continent africain, il y a des conflits qui font des ravages. Comme dans toutes les guerres, les plus affectés sont les femmes et les enfants. La situation des enfants dans la République démocratique du Congo (RDC) est préoccupante depuis très longtemps. En 2017, la RDC se trouvait au 176e rang sur 188 pays dans le classement de l'indice de développement humain (IDH). Les enfants sont les plus affectés par ce sous-développement généralisé en RDC, car il s’agit souvent d’enfants orphelins, déplacés ou travaillant dans des mines, entre autres.
Une situation de plus en plus grave
Dans la RDC, on comptait, en décembre 2017, 4,49 millions de personnes déplacées à cause de la guerre, dont 2,7 millions d'enfants. A ce moment-là, il y avait environ 13,1 millions de personnes ayant besoin d'assistance humanitaire, dont 7,9 millions d'enfants. De plus, les droits humains des enfants congolais sont très souvent bafoués, malgré les mesures existantes. La Constitution congolaise interdit les mariages forcés, garantit le droit à l'éducation sans discrimination, le droit à la santé, etc.. Bien que ces droits soient juridiquement protégés, la situation actuelle en RDC fait qu’ils sont souvent violés. Le Conseil de sécurité de l’ONU a recensé au moins « 11 542 violations graves commises contre des enfants par plus de 40 parties au conflit, soit une augmentation de 60 % par rapport à la période précédente (2010-2013) ».

L'ONU n'a pas spécifié le type de violations commises, mais cette situation a plusieurs explications. Le facteur le plus déterminant est la précarité régnant en RDC suivi par l'état de guerre généralisé et la présence de groupes armés étrangers, comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans le Nord-Kivu : ainsi les conflits armés continuent à faire des ravages.
En ce qui a trait à l'éducation, la situation n'est guère meilleure : 28,9 % des enfants de 5 à 17 ans ne sont pas scolarisés. Parmi eux, 52,7 % de ces enfants sont des filles. Les fillettes et les femmes sont les plus affectées par les guerres et les conflits inter-ethniques. Selon Amnistie internationale, le viol des fillettes de 10 ans ou moins est affaire commune en RDC, ce qui aide à répandre les maladies transmises sexuellement. Selon l'UNICEF, en 2012 il y avait à peu près 88 000 enfants vivant avec le VIH/SIDA.
La guerre civile congolaise s'est terminée en 2003. Néanmoins, certaines régions de la RDC, comme la province du Katanga ou le Kasaï, sont toujours en guerre. Selon l'UNICEF, encore en 2018, entre 5 000 et 10 000 enfants servaient dans les milices dans le Kasaï. Dans les provinces du Tanganyika et du Sud-Kivu, il y aurait environ 3 000 enfants recrutés dans les milices.
Toutefois, le Conseil de sécurité de l’ONU a recensé une diminution du nombre d'enfants soldats : 7 736 enfants au total (dont 7 125 garçons et 611 filles) auraient quitté les groupes armés, et le nombre d'enfants recrutés par les groupes armés sur le plan national serait passé de 2 085 en 2014 à 1 049 en 2017.
Cependant, ce sont les mines où très souvent les enfants congolais sont forcés à travailler. Partout, le travail dans les mines reste très dur et très périlleux encore aujourd'hui. Mais en  RDC, ce travail est très dangereux, car les conditions y sont minables et le travail dure de longues heures. Les enfants sont employés à extraire le tungstène, l'étain et le tantale, tous des minerais essentiels dans la fabrication des téléphones portables, les spoutniks, les consoles de musique. Amnistie internationale a révélé que des marques comme Renault, Microsoft, Lenovo et BMW s'approvisionnent en cobalt en RDC, contribuant à perpétuer le travail de ces enfants.
Y a-t-il de l'espoir à l'horizon ? En 2017, le gouvernement congolais a adopté un plan d'action, visant à éradiquer le travail des enfants pour le 2025. Cependant, le gouvernement congolais avait déjà présenté un plan d'action semblable en 2011 qui n'a jamais été mis en œuvre. L'exploitation du travail infantile n'est pas un phénomène propre à la RDC, il est généralisé dans toute l'Afrique subsaharienne. Si, dans le monde entier, près de 158 millions d'enfants de 5 à 14 ans sont forcés de travailler contre leur gré, près de 69 millions se trouvent dans l'Afrique subsaharienne.
Une lueur d'espoir
Dans ces dernières années, des progrès importants ont été réalisés. La mortalité infantile à la naissance est passée de 184 décès pour 1 000 naissances vivantes en 1990 à 94 en 2016, une baisse de 49 %. Toutefois, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est en hausse et il est passé de 280 000 décès en 1990 à 304 000 décès en 2016. Lorsqu'un enfant décède, il le fera à 98 % avant l'âge de 5 ans. Plusieurs éléments expliquent un aussi haut taux de mortalité infantile, malgré les progrès faits : la malnutrition, le manque d'accès à une eau de qualité, les maladies infectieuses qui pourraient être prévenues avec un vaccin, et les nombreux conflits qui forcent les enfants à travailler dans des mines à extraire les minerais nécessaires au fonctionnement des consoles, spoutniks et « smartphones », les téléphones couverts par le sang de ceux qui meurent dans ces mines.

Il n'est pas du tout facile d'être un enfant en RDC.

Voir : Les enfants en RDC sont en état de détresse perpétuelle

Laisser un commentaire

Les commentaires de nos lecteurs (2)

Bernard Farine 29.05.2023 Publier ce texte sur les enfants me paraît important. Récemment, je discutais avec mon ancien professeur de philosophie, qui est devenu un ami (de 90 ans). Bien qu'il se tienne encore bien informé en général, il était tout à fait ignorant de la situation en RDC. L'Afrique intéresse peu les français, sauf peut-être les lecteurs de ce blog.
Margaret Henderson 05.06.2023 I am always extra interested in children in the DRC. I was only there for a short time, of course, but these were unforgettable days. I have been very involved, and still am, with a number of Congolese families here. One 16 year old girl arrived here heavily pregnant as the result of rape. She had been forced to leave her first baby behind. He was also the result of rape but his name did not feature on the original Red Cross document. The girl was in such deep depression that she could hardly walk. She started to recover, though, and when the second baby was born she named the little girl Margaret Henderson Mukuku, to my immense gratitude and joy. They are now part of a happy, healthy family and it has been possible to bring over her first child. If only every story had such a happy ending!