Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création

Ne m'oubliez pas

Il Manifesto 15.09.2022 Marco Cinque Traduit par: Jpic-jp.org

Une erreur judiciaire qui concerne Leonard Peltier, un Indien Sioux des Etats-Unis. Il a célébré ses 78 ans le 12 septembre dernier, étant prisonnier politique depuis près d'un demi-siècle, depuis qu'il a été arrêté au Canada en février 1976 et extradé aux Etats-Unis où il était accusé de double meurtre au premier degré. Cette accusation était fondée sur des preuves peu fiables, à tel point qu'après la condamnation à la prison, le gouvernement canadien a présenté une protestation officielle aux États-Unis.

Peltier est un Ojibwa du Lakota, une tribu indienne d'Amérique du Nord plus connue sous le nom de Sioux, et l'un des fondateurs de l'AIM (America Indian Movement). Il est le symbole d'une résistance qui dure depuis plus de cinq cents ans. Son combat juridique est bien connu et a été relaté dans plusieurs livres, films et aussi des articles du journal italien « Il Manifesto ».

C'est précisément en raison de son indomptable résistance au pouvoir politique et à la violence de la police nord-américaine que Peltier est devenu le parfait bouc émissaire d'une conspiration politique malsaine et indécente aux Etats-Unis, qui a provoqué l'indignation du monde entier, de Robert De Niro et Bruce Springsteen aux habitants de la Val di Susa (Italie), où la population locale a donné son nom au présidium de « San Didero ».

La farce politique de son arrestation et de sa condamnation, qui a duré toute sa vie, a discrédité et fait honte à toutes les autorités institutionnelles des États-Unis, qui se targue d'être un pays libre.

Leonard Peltier est en prison depuis 46 ans et est l'emblème des prisonniers politiques et des minorités autochtones.

Dans les dix premiers jours du mois d'octobre, une délégation du Comité international de défense de Leonard Peltier devait arriver en Europe. Ce comité, formé par Jean Roach, Loan Knight et Carol Gone qui défendent Peltier depuis des années, devait également visiter certaines villes italiennes en commençant par Milan. Le cycle de conférences en faveur de Peltier s'est conclu à Genève par une réunion avec des représentants des Nations Unies.

Tout a commencé le 26 juin 1975 à Pine Ridge, un territoire des Oglata-Lakota, l'une des réserves indiennes les plus grandes et les plus pauvres des États-Unis.

À cette époque, il y avait de fortes tensions, des affrontements et des agressions continues contre les communautés indigènes, principalement par des bandes armées Goons, organisées et payées par le gouvernement américain, dans le but d'étouffer les luttes pour les revendications des droits de l'homme de l'AIM. Ce jour-là, sans le moindre avertissement, deux hommes dans une voiture sans plaque d'immatriculation ont fait irruption dans la réserve et ont commencé à tirer sans discernement.

On a découvert par la suite qu'ils étaient des agents du FBI à la recherche d'un Indien qui aurait volé une paire de bottes ! De toute évidence, il s'agissait d'un tissu de mensonges et, plus probablement, d'une provocation qui a débouché sur un affrontement armé qui, en quelques minutes, a amené des centaines d'agents armés sur les lieux. La fusillade qui s'en est suivie a été chaotique, laissant morts sur le terrain deux agents provocateurs et un Indien. Il n'y a pas eu d'enquête au sujet de l'Indien, de même que pour le grand nombre d'Indiens qui, à l'époque, étaient tués sans faire de bruit. Alors que pour les deux agents qui avaient été abattus, quelqu'un devait payer lourdement.

Le militant de l'AIM, Leonard Peltier, âgé de 32 ans, est devenu le bouc émissaire évident et parfait.

Dans une interview publiée quelque temps plus tard, Peltier a révélé : « J'ai été menacé avec des armes à feu pointées sur le visage lorsque j'essayais de filmer un barrage routier par une équipe de Goons. À une autre occasion, les Goons qui essayaient de convaincre la presse que j'étais un sympathisant de l'AIM, m'ont jeté contre un mur. Les freins de ma voiture ont été coupés et, à une autre occasion, un pistolet de forte puissance a fait un gros trou dans la voiture dans laquelle je me trouvais. Mais mon expérience n'a rien à voir avec les passages à tabac, les bombes incendiaires et les fusillades dans les voitures qui, à cette époque, ont causé la mort de 28 Indiens qui n'ont toujours pas été retrouvés. Ma tribu, les Oglala-Sioux a présenté à plusieurs reprises, mais en vain, des pétitions au gouvernement fédéral pour enquêter sur ces affaires ».

L'arrestation de Peltier a eu lieu au Canada le 6 février suivant, mais l'extradition a été obtenue avec des preuves si risibles que le gouvernement canadien a ensuite formulé une protestation officielle auprès des États-Unis.

Peltier a été condamné en 1976 à deux peines de prison à vie après un procès marqué par la discrimination et les préjugés, où il était accusé du meurtre des deux agents du FBI Ronald A. Williams et Jack R. Coler.

Malgré un rapport balistique précis du FBI lui-même qui prouvait que les balles ne pouvaient provenir de l'arme du leader de l'AIM, le sort de l'Ojibwa-Lakota était scellé. La procédure judiciaire n'était en fait qu'une farce qui renforçait un scénario pré-écrit, car tous les jurés de la Cour étaient blancs.

En 2003, les juges de la 10ème section ont déclaré : « Le comportement du gouvernement dans la réserve de Pine Ridge à l'égard de M. Peltier doit être totalement condamné. Le Gouvernement a ignoré les preuves de ce qui s'est réellement passé et a menacé les témoins. Ces faits sont indéniables ».

Des centaines de citoyens ordinaires, d'associations et de comités à travers le monde ont soutenu la cause de Peltier en recueillant des millions de signatures et en souscrivant à des appels. Des célébrités telles que Desmond Tutu, le Dalaï Lama, le Pape François, David Sassoli, Robert De Niro, Robbie Robertson, Bruce Springsteen et bien d'autres se sont intéressées à l'affaire et se sont montrées préoccupées. Certaines institutions, comme le Parlement européen et Amnesty International, ont également soutenu le cas de Peltier.

Les détails de la situation tragique de M. Peltier ont été rassemblés et présentés en 1998 par Michael Apted dans son film/documentaire « Incident à Oglala ».

Dans l'une des nombreuses lettres qu'il a écrites depuis sa prison, Peltier a dénoncé sa situation dans les termes suivants : « Dans les terres indiennes du monde entier, il y a des gens qui luttent en permanence pour la liberté. Les États-Unis ont plus de gens en prison que n'importe quel autre pays. Notre système judiciaire est maintenant une industrie et non un moyen de rendre la justice ». À l'aube de son 80ème anniversaire, Peltier est gravement épuisé et malade. En janvier dernier, il est également passé par le Covid, ce qui arrive fréquemment dans les prisons américaines, et sa santé s'est donc encore plus détériorée.

Dans un message émouvant envoyé aux partisans de sa cause, Leonard Peltier a écrit : « J'ai sacrifié toutes ces années de ma vie pour mon peuple. Je suis fatigué. Pendant des années, j'ai caché mes souffrances. J'ai ri quand j'avais envie de pleurer et de mourir. J'ai vu mes enfants grandir uniquement à travers des photos. J'ai perdu le plaisir de passer du temps avec mes amis. J'ai perdu la joie de marcher dans les forêts. J'ai perdu ma liberté. Je vous supplie de ne pas oublier toutes les personnes opprimées dans le monde. Je vous supplie de ne pas m'oublier ».

Voir, Non vi dimenticate di me

Laisser un commentaire

Les commentaires de nos lecteurs (1)

Margaret Henderson 15.11.2022 I had no idea of what had happened to Peltier a tragic and disgusting story…