Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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Résistance des femmes à l’exploitation minière

GAGGA 10.06.2019 Global Alliance for Green and Gender Action Traduit par: Jpic-jp.org

Articuler, renforcer et construire la solidarité. « Nos grands-parents leur ont dit de nous donner de bonnes routes, l'électricité, des hôpitaux. Mais ils n’ont satisfait aucune de ces attentes. Développement ? Nous ne savons même pas ce qu'est réellement le développement, car nous ne le voyons pas ». (Pascaline, République Démocratique du Congo)

En Afrique, en Asie et en Amérique latine, on ne manque pas d'histoires des communautés qui ont été contraintes de quitter leurs terres pour faire place à l'extraction de ressources naturelles approuvée par le gouvernement et réalisée par des entreprises souvent étrangères. Il ne faut pas aller très loin pour rencontrer des communautés dans des zones où de tels projets sont exploités au nom du développement. Les communautés sont obligées de vivre dans des conditions de plus en plus précaires, car leur principale source de vie et leurs moyens de subsistance, leur accès aux terres communales, à l'eau et aux forêts, ainsi que leur sécurité, sont menacés par les industries extractives et les grands projets d'infrastructure.

Les femmes portent le fardeau le plus lourd de l'extractivisme et de la dévastation sociale et environnementale qui en dérive. Les actions et les omissions des États et des entreprises qui détruisent l'environnement limitent l'exercice de leurs droits et menacent leur vie.

« Je pense à ma communauté et à la situation d'antan, à la façon dont nous vivions sur les rives du lac, où nous pêchions et vivions de notre pêche. Je ressens beaucoup de tristesse en me souvenant de ces groupes et de ces communautés autochtones qui ont disparu parce que nous n'avions plus ni d'eau ni de lacs. Tout est sec maintenant à cause de l'exploitation minière. Et j'ai vu comme l’eau a été polluée par les sociétés minières et comme cette eau contaminée était dans mon corps, et je me sens triste de ne pouvoir rien y faire. Je me sens impuissante et en colère de devoir combattre contre ce gouvernement extractiviste qui nous met en danger » (Margarita Aquino, RENAMAT, Bolivie).

Dans tous les continents, les femmes défenseures de l'environnement sont harcelées, menacées, criminalisées et assassinées, car leur activisme en faveur de la protection des biens communs constitue une menace pour les grandes entreprises. En conséquence, leur espace pour la dissidence et l'autoreprésentation est de plus en plus envahi de risques et de menaces émanant des entreprises, des États et des forces armées qui déterminent les politiques et les décisions en matière d'exploitation des ressources. Les femmes défenseures de l'environnement sont incriminées pour leur soi-disant « opposition au progrès » et, dans certains pays, elles sont même accusées de terrorisme par des lois qui, en réalité, visent à limiter leur mobilisation sociale.

Le nombre de femmes défenseurs des droits humains assassinées ne cesse d'augmenter dans un contexte de violence et d'impunité (voir Impunity for Violence: Against Women Defenders of Territory, Common Goods, and Nature in Latin America - Impunité pour la violence : contre les femmes défenseures du territoire, des biens communs et de la nature en Amérique latine).

En dépit de cette réalité, les femmes continuent d'élever leur voix contre les impacts destructeurs de l'exploitation minière sur leur vie et leur environnement. Et maintenant, les femmes de tous les continents s'unissent pour créer des plates-formes collectives de représentation et de solidarité mondiale afin de résister à l'exploitation minière et promouvoir un modèle alternatif durable. Elles renforcent leurs connaissances et leurs compétences au sujet des droits des femmes et des droits territoriaux en utilisant une approche féminine, des outils digitaux et de la communication pour faire face aux problèmes, et aussi des mécanismes juridiques pour revendiquer leurs droits. Le renforcement de leurs compétences les aide à se défendre et à résister. Être parfaitement au courant et connaisseuses des sujets en question leur permet de réagir d'une manière adéquate, de créer des réponses collectives, et devenir des acteurs sociaux et politiques et non des victimes.

Pour former, renforcer et autonomiser les voix et les revendications environnementales des femmes, sont nés le Women and Mining Network in Asia (WAMA)WoMin en Africa, Urgent Action Fund – Latin America and the Caribbean, et Colectivo CASA en Bolivie. Et maintenant, tous ces réseaux s'unissent au sein de la Global Alliance for Green and Gender Action (Alliance mondiale pour une action verte et de genre - GAGGA), pour faire valoir le pouvoir des femmes dans le but de démanteler les modèles économiques et politiques préjudiciables qui faussent une vie humaine durable et le bien-être environnemental.

Photo : Du 7 au 9 mars 2019, GAGGA a participé au premier Congrès sur Femmes et Rivières, organisé par International Rivers en collaboration avec la Nepal Water Conservation Foundation. GAGGA y était avec une représentation forte et diversifiée avec environ 20 participants de différents pays d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique, qui y ont apporté leurs vastes connaissances et expériences

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