Vol. 7 - N° 1

Jpic Nouvelles du Blog de Jean Paul ? Vol. 7 - N 1

A LA ÙNE

De république bananière à enfer invivable

Ceux qui, pour la première fois, traversent le quartier populaire de Tegucigalpa, la capitale du Honduras, peuvent avoir l’impression d’être dans l’une des nombreuses banlieues latino-américaines, sauf pour un détail : des soldats en tenue de guerre qui sillonnent les rues. Le fait est que le Honduras est devenu le pays le plus dangereux en dehors des zones de guerre déclarée. Le taux d'homicides était de 90,4 pour 100 000 habitants en 2012 et a augmenté depuis. De vastes zones de la capitale sont aux mains de bandes violentes et meurtrières. La police, mal équipée, inefficace et souvent complice du crime, reste inerte devant les 20 assassinats quotidiens, soit cinq fois plus qu'à Chicago, la ville la plus violente d'Amérique du Nord (Voir Le Honduras est devenu le pays le plus violent du monde).

Coincé entre le Nicaragua au sud et le Guatemala au nord, le Honduras a été la première « république bananière », terme inventé par l'écrivain américain William Sydney Porter pour décrire un pays à la merci de sociétés fruitières sans scrupules. Aujourd'hui, c'est le 80% de la cocaïne arrivant sur le sol américain qui provient du Honduras avec son bagage de violence produite par son commerce et par des bandes qui ainsi prospèrent. Les opérations anti-drogue menées par les États-Unis contre les cartels de la Colombie au sud et du Mexique au nord ont poussé les gangs de la drogue vers le Honduras, un pays situé à mi-chemin entre les champs de coca du bassin amazonien et les consommateurs des villes d'Amérique du Nord. De petits avions sillonnent les zones peu habitées le long des frontières des différents pays de la région, empruntent des pistes cachées dans la forêt, volent la nuit, sont abandonnés et détruits après quelques déplacements pour ne pas être identifiés. Les puissants, les trafiquants, les politiciens s’enrichissent et les gens du peuple sombrent dans la misère, souvent victimes aussi des vols et des gangs armés présents partout. Enlèvements, brigandages, agressions et meurtres, « impôt de guerre » - un terme local désignant les rackets de protection - imposés aux petites entreprises, aux écoles, aux particuliers, sont suivis d’impunité. Continuer ici la lecture  

LA BONNE NOUVELLE

La transparence des dépenses militaires augmente

La transparence des dépenses militaires contribue à sa réduction, à la confiance entre les pays et donc à la sécurité internationale. C’est pourquoi, en 1981, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a commencé à publier - sur le site de l’UNODA - les rapports annuels sur les dépenses militaires fournis sur base volontaire par les pays. La réponse n'a pas été très enthousiaste car les 193 membres de l'ONU considèrent le budget et les dépenses militaires comme une question secrète. Et cependant, les dépenses militaires ont atteint 1,7 milliard de dollars en 2017, une somme énorme qui pourrait être affectée à l'aide au développement, y compris les 100 milliards de dollars nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les conséquences du changement climatique.

À ce jour, selon l'UNODA, quelque 126 États ont envoyé des rapports régulièrement ou au moins une fois, mais très peu le font chaque année. Au contraire, nombreux sont les pays d'Afrique subsaharienne qui ont récemment rendu publiques leurs dépenses militaires, selon le rapport de l'Institut international d'études de la paix de Stockholm (SIPRI Yearbook 2018). Les pays africains les plus transparents sur cette question sont le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Namibie, l’Afrique du Sud et la Tanzanie. Parmi les moins transparents figurent l'Érythrée, l'Éthiopie, le Malawi, le Lesotho, la Gambie, la Guinée équatoriale et Djibouti.

Selon le SIPRI, la transparence des dépenses militaires en Afrique subsaharienne est plus grande que prévu, tandis que les rapports sur les dépenses militaires envoyées à l'ONU de tout le monde concernant les dépenses militaires en 2017 ont atteint leur niveau le plus bas, car ne l'ont fait que 32 pays. Au cours de la période 2008-2017, seuls cinq pays d'Afrique subsaharienne ont envoyé au moins une fois leurs rapports à l'ONU, aucun entre 2015 et 2017. Mais 45 des 47 pays de l'Afrique subsaharienne ont publié, sur Internet, au moins un document sur leurs budgets de défense ou leurs dépenses militaires entre 2012 et 2016. Il est curieux que de nombreux pays africains publient leurs rapports mais ne les envoient pas à l'ONU. La grande majorité des pays qui ont envoyé les budgets militaires de 2017 à l'ONU se trouvent en Europe. Le reste du monde est très mal représenté.

La transparence en Amérique latine est relativement élevée car tous les pays fournissent généralement des informations utiles et détaillées. En Asie, la transparence varie considérablement : l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, les Philippines, la Malaisie, le Kazakhstan et l'Indonésie publient des données sur leurs dépenses militaires, mais pas le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Corée du Nord, l'Ouzbékistan ni le Turkménistan. Les informations en provenance de Chine sont incomplètes. Il en va de même pour le Moyen-Orient : la Turquie, Israël, l'Iran et la Jordanie publient des rapports détaillés, tandis que ceux de l'Arabie saoudite, du Maroc, de l'Égypte et de l'Irak sont minimes et il n'existe aucune donnée utile pour les Émirats arabes unis et le Qatar.

Les informations sur les dépenses militaires aident à renforcer la confiance entre les pays et à déterminer si les armes sont accumulées de manière excessive ou déstabilisante. Nous avons également tous le droit de savoir comment et où les fonds publics sont alloués. Toutefois, connaître les budgets militaires ne suffit pas. Par exemple, le pouvoir de destruction des armes légères et de petit calibre est disproportionné par rapport à leur coût relativement modeste.

LA MAUVAISE NOUVELLE

Où s’achève le rêve Nord-Américain

Un quart des personnes incarcérées dans le monde entier le sont dans les prisons des Etats Unis. A peu près 2,2 millions. Les gouvernements fédéral et nationaux dépensent près d’un quart de milliard de dollars chaque année pour « un système de justice pénale surchargé et arriéré » comme l’appelle le site internet du sénateur Cory Booker (Voir Barack Obama lance la refonte de la justice pénale et Prison : le contre-exemple américain). En outre, selon le Southern Poverty law Center (SPLC) chaque jour, quelque 7 millions de personnes soit une personne sur 31 est sous supervision du système correctionnel, que ce soit en prison, en probation ou en libération conditionnelle (Criminal Justice Reform).

SPLC affirme que le système pénitentiaire américain « est entaché de vastes disparités raciales. Ce système stigmatise et cible les jeunes hommes noirs pour une arrestation dès leur jeune âge, qui punit injustement les communautés de couleur, ce qui alourdit le coût pour les contribuables et impose un coût social énorme. Aujourd’hui, tout homme afro-américain qui n’a pas fini le secondaire a plus de chance de se retrouver derrière les barreaux que d'être employé ». La population dans les prisons fédérales nord-américaines a augmentée de 800 pour cent pendant les 3 dernières décennies. Le site du sénateur Booker attribue cela à « des peines excessivement punitives pour des infractions non violentes et à faible envergure liées à la drogue », et indique que l’Amérique du Nord compte actuellement plus de personnes incarcérées pour des infractions liées à la drogue que l’ensemble de la population carcérale américaine en 1970, année de l’annonce de la « guerre aux drogues ».

Une fois qu’une personne sort de prison, elle se heurte à des difficultés pour s’intégrer au sein de sa communauté, et également quand elle tente de réintégrer le marché du travail. L’Association Américaine du Barreau (American Bar Association) a identifié plus de 46.000 soi-disant « conséquences collatérales » qui entravent les gens longtemps après qu’ils ont terminé leur peine et retournent dans la société. Dans 13 Etats, les personnes reconnues coupables de certains crimes perdent indéfiniment leur droit de vote. D’autres conséquences deviennent des obstacles divers à l’obtention d’un emploi, tels que les restrictions sur la possibilité d’obtenir une licence professionnelle, ou d’obtenir une licence d’entreprise, ou un logement social et un suivi de formation. Un reportage du Brookings (journal américain) indique qu’un « système judiciaire pénal qui met l’accent sur l’incarcération, mais ne soutient pas le retour à la maison rend un mauvais service à ceux qui ont été incarcérés et à la société entière » (Twelve facts about incarceration and prisoner reentry).

Le taux d’incarcération et le nombre de prisonniers pour 100 000 habitants aux États Unis a augmenté de deux tiers entre 1990 et 2008, passant de 461 à 787, chiffre qui met les États Unis au rang de numéro 1. Les prisons américaines ont non seulement accueilli plus de ces citoyens que n’importe quel autre pays du monde, mais ces derniers ne sont même pas près de son ratio. Proportionnellement à la population, les États Unis emprisonnent 17 fois plus de personnes que l’Islande, 12 fois plus que le Japon et 10 fois plus que la Suisse. Le seul pays qui s’en rapproche est la Russie. Ces chiffres ne se limitent pas seulement aux pays développés, mais également à ceux moins développés. Malgré une légère baisse en 2011, le taux de prisonniers aux États Unis reste à plus de 700 pour 100 000 résidents. Le Rwanda a le plus grand taux d’incarcération en Afrique avec 595 prisonniers pour 100 000 habitants (nombreux d’entre eux accusés d’avoir participé au soulèvement du pays en 1994). Le plus grand taux en Amérique Centrale est Belize, avec 439 prisonniers pour 100 000 habitants, tandis qu’en Amérique du Sud le Chili en compte 305. En Asie, le Kazakhstan en compte 351. Aucun de ces pays n’avoisine le taux de l’Amérique du Nord (Pourquoi y a-t-il tant de gens en prison aux Etats-Unis ?)

CELEBRER !

Amazonie. Le synode des évêques de 2019

À la fin de la messe du 15 octobre 2018, le pape François a convoqué le synode pour l'Amazonie qui se tiendra en octobre 2019 à Rome. Le Synode est un organe consultatif composé d’évêques qui, à la fin de leurs assemblées, présentent au pape les propositions issues des discussions sur le sujet.

Dans ce cas, les évêques d’Amérique latine se réuniront à Rome pour débattre du thème de la protection de la région amazonienne et de l’évangélisation des peuples qui y vivent, en particulier des peuples autochtones, « souvent oubliés et sans perspective d’avenir pacifique, à cause de la crise de la forêt amazonienne », a déclaré le pontife. À Rio de Janeiro déjà en 2013, le pape François avait déclaré que « l'Amazonie est un test décisif, un banc d'essai pour l'Eglise et la société » et, grâce à son intervention, est né le REPAM (Réseau ecclésial pan amazonien).

Après l'encyclique Laudato Sì, ce synode témoigne de l'intérêt de l'Église catholique pour la protection de l'environnement et des populations menacées par le changement climatique. L’Amazonie est l’un des poumons de l’humanité. En Amazonie, plusieurs communautés autochtones sont menacées par la pollution, par le changement rapide de l’écosystème et par la violation de leurs droits fondamentaux.

Du 3 au 23 août 2018 s'est tenue à Manaus (Brésil) la 3e réunion des évêques de l'Amazonie. Son objectif principal était de réfléchir à la préparation de ce Synode en travaillant sur son document préparatoire pour réaliser un « processus d'écoute de la communauté » et connaître la réalité sociale, religieuse et culturelle de l'Amazonie. Voir Au-delà des mythes : les mille visages de l’Amazonie et le Document préparatoire du Synode sur l'Amazonie.

PASSER A L'ACTION

Réclamons la souveraineté du peuple, notre droit de dire Non !

Venant de 60 pays, d’Amérique, d’Asie, du Pacifique et d’Europe, mais aussi de 28 pays africains, ils représentaient divers groupes de la société civile. Reconnaissant qu’ils étaient unis par leur commun désir d’un avenir libre des effets destructeurs de l’extractivisme, ils ont fait une déclaration sur ce phénomène.

L’extractivisme est un modèle destructeur basé sur l’exploitation des « ressources naturelles » et des êtres humains, dont l’industrie minière est l’activité essentielle. Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à l’intensification de ce modèle colonial, basé sur l'illusion de la possibilité d'une croissance économique infinie sur une planète limitée. Il est en train de détruire rapidement les conditions qui rendent possible la vie sur terre. Au nom du progrès et du développement, il a dévasté et dégradé. Il implique la surexploitation des travailleurs, la  dépossession systématique des communautés, l’aggravation des conditions du réchauffement et de l'injustice climatique. Il soumet les économies locales à la logique d’une accumulation de richesses qui favorise les entreprises multinationales, les nouveaux maitres du monde. Leur logique d’action est l’exploitation des crises en renforçant leurs assauts à la nature, et en ouvrant de nouvelles frontières pour la marchandisation et la financiarisation. Les océans, les rivières, les forêts, des écosystèmes entiers sont asservis à la recherche du profit. A côté de cette nouvelle colonisation et de la ruée vers les conflits entre pouvoirs globaux et régionaux en compétition pour le contrôle des rares ressources stratégiques, se dresse le spectre de nouvelles guerres génocidaires qui extermineront les « exclus » et les marginalisés. Paysans, petits agriculteurs, migrants, réfugiés, éleveurs, déplacés, femmes des peuples indigènes et de la classe ouvrière sont assujettis par ce modèle de développement extractiviste. Ces gens travaillent dur pour garantir la survie de leurs familles et de leurs communautés dans des conditions de plus en plus précaires. Leurs efforts pour prendre soin des écosystèmes fragilisés, leur production de subsistance, leur reproduction sociale passent inaperçus, ne sont pas reconnus ou sont sous évalués et finissent  par subventionner les profits du capital. En plus, l’extractivisme porte atteinte aux droits des travailleurs, là où ils existent. Les normes de santé et de sécurité sont systématiquement violées, les travailleurs sont précarisés et leurs salaires réduits. Le syndicalisme militant est attaqué et les seuls syndicats autorisés sont ceux qui acceptent la complicité. Continuez ici la lecture  

CONNAITRE LES ODS

17 objectifs pour transformer notre monde

En 2015, les Nations Unies ont adopté l'Agenda Nations Unies 2030 pout un développement durable, une occasion pour les pays et leurs sociétés de s'engager sur une nouvelle voie pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. L’Agenda compte 17 objectifs de développement durable, allant de l’élimination de la pauvreté et l’égalité pour tous à la lutte contre le changement climatique, de l’éducation à l’accès à l’énergie et à l’eau, de la défense de l’environnement à la conception de nos villes, du développement des infrastructures aux directives de consommation. Un projet ambitieux, car ces objectifs sont interconnectés pour ne laisser personne de côté, et presque tout à fait « neutres », c'est-à-dire sans lourdes connotations idéologiques. Ils ont un caractère universel, et donc applicable à tous les pays, y compris ceux dits « développés ».

Afin de réaliser ces 17 objectifs, 169 buts ont été définis pour la période 2016-2030 et, le tout, introduit par une déclaration politique. Les 17 objectifs de développement durable reprennent les 8 objectifs du Millénaire pour le développement en vigueur depuis 2000 (ODS). Cette page du site Web des Nations Unies : 17 objectifs pour transformer notre monde montre quels sont ces objectifs et les efforts que l'ONU et ses partenaires déploient pour construire un monde meilleur. Sur cette page se trouve aussi l'initiative Incarner le changement qui nous aide à « prêcher par l'exemple » lorsque nous parlons des objectifs de développement durable. Cette campagne nous guide et nous encourage à vivre de manière plus durable au travail et à la maison, en modifiant nos habitudes de consommation, en utilisant des moyens de transport plus actifs, et en achetant des aliments locaux. Tout le monde est invité à y participer. Chaque petite contribution est utile. Par exemple une discussion dans la famille, avec les amis et les membres de la communauté est l'une des actions que nous pouvons tous mener au quotidien.

Il est facile de faire partie de ce changement. Et pour que cela soit encore plus facile et ait le plus grand impact possible, l'ONU a élaboré un ensemble d'outils pouvant être utilisés au travail, à l'école ou à l'université, et pour bien organiser toute initiative. Il peut s'agir d'un projet de recyclage, d'une journée à bicyclette pour se rendre au travail ou de quelque chose qui affecte la communauté, comme enseigner aux enfants à quel point il est important d'agir pour lutter contre le changement climatique.

Une bonne façon de commencer à faire partie du changement est de consulter, sur la même page du Web de l'ONU, le Guide des paresseux pour sauver la planète qui aide à vivre de manière durable tous les jours ! On peut également consulter Ressource pour les élèves où des activités sont présentées pour chacun des 17 objectifs de développement durable. Ce blog, chaque mois et dans cette section, présentera un à un ces 17 ODS

TEMPS D’ESPERANCE

Gouter les sons du Kenya

Cette vidéo est un bon exemple de narration musicale et résume 12 jours d’enregistrement sur le terrain au Kenya. Elle est une présentation authentique du Pays, même si elle n'en donne pas une image complète. Il y a beaucoup plus à explorer au Kenya : les parcs, la savane, les plages, les villes avec ses hauts gratte-ciel (les plus élevés de l'Afrique centrale et orientale), les grandes infrastructures avec leurs innovations, les centres commerciaux et de développement, dont cette vidéo ne parle pas. Toutefois elle est une formidable opportunité d’avoir un aperçu de la beauté, des peuples et cultures d’autres lieux. En réalité, l’Afrique est un magnifique continent avec son bonheur, sa musique, ses couleurs, sa diversité des cultures, sa spiritualité, son amitié et sa joie de vivre qui jaillissent de tous les pores. Pourquoi les Africains migreraient-ils, alors ? Ils NE veulent PAS émigrer, ils veulent vivre dans ces beaux endroits où ils sont nés et où ils se sentent chez eux. C’est leur droit de NE PAS émigrer ; malheureusement « quelqu'un » les pousse dehors pour occuper leur place, prendre leur maison, leur terre, leur richesse cachée dans le sous sol. Voudriez-vous quitter votre « maison aimée » si vous n'en étiez pas chassé ? Réfléchissez à ceci en visionnant cette merveilleuse vidéo.  

POUR REFLECHIR

Pourquoi les Etats-Unis ne doivent pas ignorer la lutte pour l’identité du Sud-Soudan

Les Etats-Unis ont joué un rôle efficace pour amener les deux parties belligérantes du Soudan à la table des accords de paix en 2005 qui ont mis un terme à des décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud. L’accord a conduit à la création du Sud-Soudan, mais a également servi aux Etats-Unis dans leurs efforts de lutte contre le terrorisme dans la corne de l’Afrique.

Depuis 2005, les Etats-Unis ont dépensé 14 milliards de dollars au Sud-Soudan pour répondre aux besoins en matière de développement et d’aide humanitaire. Mais sept ans après son indépendance, la recherche d'une identité pour le Sud-Soudan est loin d’être terminée. Les sud-soudanais n’ont pas encore défini qui ils sont, et ce qu’ils souhaitent faire pour leur pays. La constitution était censée répondre à ces questions en partant du principe que tous les citoyens du Sud-Soudan sont égaux et jouissent des mêmes droits inaliénables. Mais en l’absence d’un sentiment national d’appartenance, l’ethnicité est revenue chargée de vengeance.

La démocratie a pris un faux départ au Sud-Soudan. Les idées de tolérance ont peut-être été incluses dans la première constitution du pays, mais pas dans sa législation. Dans sa première année, en tant que nouvel Etat, le Sud-Soudan a été caractérisé par la violence et le désordre. Le chauvinisme ethnique, le népotisme, la corruption et le mépris total pour la loi et l’ordre public, ainsi que les tendances autoritaires institutionnalisées ont été sanctionnés par un état de désordre.

Depuis 2013, le Sud-Soudan a été ravagé par la guerre civile. Près de 400 000 morts et 2 millions de déplacés. La violence sexuelle contre les femmes et les filles, les déplacements massifs de civils, le pillage systématique des ressources publiques sont des réalités qui dépassent toute imagination. Tout cela a été rendu possible par les élites politiques et militaires. Continuez à lire

RESSOURCES

La guerre secrète des Etats-Unis

Les Etats-Unis mènent une guerre « secrète » en Tunisie. Comme rapporté par  The National Interest, le mois dernier, un porte-parole du commandement Afrique des Etats-Unis (AFRICOM) a confirmé à Task & Purpose que les forces spéciales des Marines (Marines Corps Raiders) avaient participé en 2017 à une bataille acharnée dans un pays « non mentionné » d’Afrique du nord, où les troupes se sont battues aux côtés d’alliés contre le groupe terroriste Al-Qaeda au Maghreb islamique.

À ce sujet, l’Africom a évité de révéler la position exacte des « marines » pour une question de « sécurité et diplomatie ». Toutefois, des dernières nouvelles surgit un fait : que c’est en Tunisie, pays dans lequel la participation des Etats-Unis est beaucoup plus enracinée qu’on ne le pensait. Toutes les évidences indiquent que la bataille de 2017 contre Al-Qaeda a en fait eu lieu dans les monts Semmama, une chaîne montagneuse dans la province de Kasserine (dans l’ouest de la Tunisie), près de la frontière avec l’Algérie. Depuis la seconde guerre mondiale, c’est la première participation directe de Washington en Tunisie, un pays qui, durant les sept dernières années, a connu un soulèvement de petite envergure dans l’ouest du pays (Tunisie : 10 terroristes présumés arrêtés à Kasserine).

Les Etats-Unis en Afrique.

 En général, les Etats-Unis ont accru leur présence dans tout le continent africain. Selon la revue de presse Vice, les troupes américaines réalisent 3 500 opérations militaires par an en Afrique, soit une moyenne de 10 par jour, ce qui représente une augmentation 1 900% comparé à il y a de cela dix ans, au même titre que celles menées en Tunisie, classifiés comme « opérations secrètes » ou « d’assistance ». Comme l’indique Político, le porte-parole du commando américain d’Afrique a refusé de révéler officiellement les pays dans lesquels les troupes des Etats-Unis sont directement impliquées. Les seuls qui en parlent sont les anciens officiers, qui identifient au total huit pays : la Lybie et la Somalie qui sont les deux les plus connus, ensuite le Kenya, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie, le Niger et la Tunisie (Voir Les guerres secrètes des États-Unis mettent l’Afrique en danger). Continuez à lire  

TEMOIGNAGE

Pouvons-nous lutter contre le changement climatique? Oui, nous le pouvons

L’argent est ce qui fait le plus mal. Popovic, le fondateur de Otpor (Ca suffit !), un mouvement estudiantin qui a joué un rôle important dans le renversement du dictateur serbe Slobodan Milosevic, a crée en 2004 le Centre for Applied Nonviolent Action and Strategies (CANVAS) où le Centre d’application d’action et de stratégies non violentes. Dans son dernier livre, Blueprint for revolution (Plan pour la révolution), qu'il a présenté au Oslo Freedom Forum, il parle d'un décalogue pour parvenir à la victoire à travers des manifestations pacifiques. Entre une tactique et une autre, Popovic recommande « de choisir celle qui implique une perte économique majeure » pour le pouvoir  contre lequel la protestation est organisée. Il rappelle l'exemple classique : le boycott des bus de Montgomery (Alabama, États Unis). Il remarque : « Cet action pouvait également être faite dans des toilettes publiques, mais le fait de ne pas utiliser un moyen de transport a entrainé une perte économique importante ».

De nos jours, la société civile commence à utiliser une telle tactique pour contraindre les pouvoirs publics à lutter contre le changement climatique. Dans ce but, dix familles poursuivent l'UE en justice pour ne pas avoir pris de mesures réalistes contre le changement climatique. Le 13 août 2018, la Cour de l'Union européenne a accepté d'examiner l'affaire.

Le réchauffement climatique dépasse les frontières nationales. Les agriculteurs prévoient que la chaleur affectera les récoltes d'été et que les villes auront du mal à empêcher la mort de leurs arbres (Lire Les changements climatiques menacent les cèdres du Liban). Certaines personnes vont perdre leur maison à la suite d'un incendie et on prévoit une augmentation des décès liés à la chaleur. Les personnes âgées et les malades en souffriront le plus. Le nombre de morts dans la seule Europe imputable aux catastrophes climatiques serait multiplié par 50 d'ici la fin du 21e siècle. Actuellement, 3 000 personnes meurent chaque année des suites d'une vague de chaleur, mais ce chiffre pourrait atteindre 150 000 par an d'ici 2100
Les avocats du People’s Climate Case ont amassé 5 000 pages de preuves pour démontrer que si l’UE ne prend pas des mesures suffisantes et nécessaires, promptement et avec détermination ce sont des conséquences désastreuses qui nous attendent. Le People’s Climate Case est le procès intenté par des familles du Portugal, d’Allemagne, de France, d’Italie, de Roumanie, du Kenya, des îles Fidji, ainsi que de la Saami Youth Association Sáminuorra (une association suédoise de jeunes Samis). Ce procès aux institutions de l’UE vise à freiner ce dangereux changement climatique. On vient de lancer une lettre ouverte de solidarité que presque 110 000 citoyens des quatre coins de l’Europe ont signée. On veut que le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen entendent la voix de leurs peuples et le témoignage de gens comme Giorgio Elter. Il vit dans un petit village des Alpes italiennes et produit des aliments biologiques locaux. Il est témoin du fait que les plantes régionales ne fleurissent plus ou bien trop tôt dans la montagne. Il est directement impliqué dans ce procès à l’UE : «Cette action en justice est très importante. Nos décideurs doivent comprendre qu’il faut impérativement agir de façon radicale avant qu’il ne soit trop tard ». Ici où lire et éventuellement signer la lettre. Voir aussi cette autre campagne Climat : l’Europe traînée en justice

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