Vol. 7 - N° 2

Jpic Nouvelles du Blog de Jean Paul ? Vol. 7 - N 2

A LA ÙNE

Le vrai radicalisme, ne mène pas au fanatisme

« Je ne surprendrai personne en disant que nous passons par une période où le fanatisme, aussi bien religieux que politique, semble gagner du terrain. Il anime d’ailleurs de manière omniprésente le paysage médiatique actuel. Terrorisme, montée des extrêmes, replis identitaires, comportements discriminants pour motifs ethniques, religieux ou encore sexuels composent l’actualité de nos derniers mois ».  Avec ces mots, Joseph Gotte ouvre son article dans Réflexions : Le véritable radicalisme, l’unique réponse au fanatisme.

Il est facile de confondre l’émotion et la passion avec le fanatisme. On peut vivre avec émotion et passion sans aboutir au fanatisme. « Le fanatisme génère des réactions qui mènent à la disqualification des autres, condamnant ceux qui ne sont pas comme nous, critiquant et écartant ceux qui ne partagent pas les mêmes idées, au point de construire des murs insurmontables ». On peut avoir des idées claires, savoir bien en quoi on croit, ce qu'on veut et vouloir ce qu'on désire, connaitre clairement où on va et d'où on vient, distinguer ce qu'on doit faire pour vivre bien et bien aimer, sans tomber dans le fanatisme qui mène à être inflexible, catégorique, extrémiste. L’antidote est de « pratiquer la tolérance, d’être réceptif, s’ouvrir à l'autre, accepter ceux qui pensent différemment ou ne partagent pas les mêmes points de vue. Être prêt à cohabiter  avec l’autre, avec l’étranger, avec celui qui est différent, sans pour cela renoncer à ses propres idées, convictions, et valeurs. Savoir tolérer, accepter, aimer, intégrer, écouter, c’est un long chemin qui conduit à la construction de ponts et non de murs, c’est le moyen de sortir de ces extrêmes qui peuvent nous rendre fanatique » (¿Radicalismo o Fanatismo?). Continue la lecture  

LA BONNE NOUVELLE

Chrétiens et musulmans cohabitent paisiblement dans les Monts Nouba

Alors que les relations tendues entre groupes religieux contribuent à la violence dans de nombreuses régions du monde, chrétiens et musulmans dans les Monts Nouba, ravagés par la guerre, disent qu'ils s'entendent très bien. Pour les étrangers, il faut un certain temps pour comprendre.

 « Quand je suis arrivé dans les Monts Nouba, j'étais désorientée (ou surprise). Tout le monde était habillé pareil. Les femmes portaient un couvre-chef, mais je les ai ensuite vues recevoir des sacrements à l'église », déclare la sœur Combonienne Angelina Nyakuru, infirmière en chef à l'hôpital Mother of Mercy de Gidel, parrainé par l'Eglise Catholique.

« À Noël, les musulmans viennent célébrer avec les chrétiens. Et pour l'Aïd al-Fitr et l'Aïd al-Adha, nous assistons à leurs célébrations. C’est particulier à cet endroit. Il existe une coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans, ainsi qu’avec ceux qui pratiquent les religions traditionnelles. Les parents musulmans ne s’opposent généralement pas si leurs enfants veulent devenir chrétiens. En fait, quand ils reçoivent les sacrements, leurs parents les accompagnent à l'église pour les soutenir ».

Sœur Nyakuru, qui vit dans les Monts Nouba depuis 2008, compare la situation à celle de son pays, l'Ouganda. « Chez nous, les gens s'entretuent pour des raisons religieuses et les convertis doivent fuir pour sauver leur vie. Ici, les familles sont toutes mélangées et personne n’a de problèmes », affirme-t-elle. Continue la lecture  

LA MAUVAISE NOUVELLE

La grossesse infantile forcée en Amérique latine

Le Comité latino-américain et des Caraïbes pour la défense des droits de la femme (Cladem), à la suite d'une enquête régionale, a publié des données qui montre une réalité méconnue de la région Amérique latine - Caraïbes : les grossesses forcées des filles. Ces résultats devraient promouvoir des actions de réponse aux niveaux national, régional et international. L'étude, de 2016, recueille les données de 14 pays : Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie, El Salvador, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, République Dominicaine, Paraguay, Pérou et Porto Rico (Voir Niñas Madres. Embarazo y maternidad infantil forzada en América Latina y el Caribe).

Tout a commencé avec le cas de la fillette paraguayenne, enceinte en 2015 du fait du viol de son beau-père. Sous la pression du Cladem et de l'organisation Equality Now, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) s'est intéressée à l'affaire et a posé la question sur ce qui se passe aussi dans d'autres pays. Une étude du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) intitulée, « Accélérer les progrès en matière de réduction du taux de grossesse chez les adolescentes en Amérique latine et dans les Caraïbes » (Aceleración del progreso hacia la reducción del embarazo en la adolescencia en América Latina y el Caribe), affirme : « Le taux de grossesse chez les adolescentes en Amérique latine et dans les Caraïbes reste le deuxième plus élevé au monde, estimé à 66,5 naissances pour 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans, derrière seulement à l’Afrique subsaharienne. Le taux global de grossesses précoces est estimé à 46 naissances pour 1 000 filles ». Dans la région Amérique latine - Caraïbes, parmi les 7,3 millions d'accouchements annuels de mère-adolescentes de moins de 18 ans, plus de deux millions sont des filles de moins de 15 ans. Selon l'étude du Cladem, ces grossesses des filles de moins de 14 ans ont pour cause principale le viol quand les règles dites d'indemnisation sexuelle dans la région ont 14 ans comme âge limite. Les données du Cladem sur les accouchements de filles de moins de 15 ans en 2015 font état de 122 cas en Uruguay, 1 432 au Pérou, 1 444 au Salvador, 1 600 au Nicaragua, 2 787 en Argentine, 6 045 en Colombie, 10 277 au Mexique, 13 332 en Bolivie et 26 700 au Brésil.

Une grande responsabilité incombe aux médias qui dans leurs espaces « sexualisent » les fillettes. L'Unicef ​​(Fonds des Nations Unies pour l'enfance) a également mis en garde contre l'augmentation incessante de la maternité chez les adolescentes en Amérique latine et les Caraïbes. Dans son rapport de 2014, il indique que 20% des grossesses parmi les adolescentes de moins de 18 ans concernaient des filles de moins de 15 ans et résultaient d'un viol.

Selon les rapports publiés, entre 2011 et 2017, le Service national de santé du Pérou a assisté à 14 325 accouchements d'enfants de moins de 15 ans. En 2015, le registre national d'identification et d'état civil a inscrit 1 538 nouveau-nés de mères âgées de 11 à 14 ans. Dans 71% des cas, le  père présumé avait plus de 18 ans, confirmant que la violence sexuelle était une cause de grossesse. Le taux annuel de grossesses précoces au Pérou est de 13%, mais le pourcentage atteint 30% dans les régions amazoniennes.

Les statistiques de naissance annuelles, pour la totalité de l'Amérique latine et Caraïbes, parlent d'environ 10 millions de naissance. Donc sept naissance sur dix pour les moins de 18 ans et une sur cinq pour les moins de 15 ans.

Il convient de rappeler que 13 des 17 objectifs de développement durable (ODD) du Programme 2030 sont proposés pour promouvoir la santé, l'éducation, la justice, la protection et l'égalité des sexes pour les enfants et les adolescents. Les États devraient s'engager à poursuivre ces objectifs, en accordant la priorité aux régions du pays qui présentent le plus des risques et en prenant des mesures efficaces et adaptées à la culture, avec un personnel formé et responsable et un budget suffisant. La maison et l'école doivent être des espaces sûrs pour l'éducation et la protection des filles et des adolescentes contre toutes les formes de violence.

CELEBRER !

Justice, Paix et Intégrité de la Création. Compagnon de Mission

Dans le jubilé de 200 ans de sa fondation, la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée (OMI) se donna comme cadeau ce livret, fruit de deux années de travail, pour revoir et mettre à jour le Vade-mecum OMI JPIC de 1997 ; il comporte d’importantes contributions du Pape François sur le ministère JPIC.

Le ministère de la justice, paix et intégrité de la création (JPIC) est au cœur de la mission, il est au centre de la vie missionnaire et fait partie intégrante du chemin de l’évangélisation. Nous vivons dans un monde aujourd’hui caractérisé par des changements rapides tant positifs que négatifs. Des potentialités enthousiasmantes côtoient bien des éléments destructeurs. Le ministère JPIC commence avec le « voir », regarder réellement – avoir un regard authentique et profond – avoir une attitude de contemplatif et une lecture prophétique, pour être capable de discerner à la lumière des valeurs de l’Évangile ce qui survient dans notre monde d’aujourd’hui, notre maison commune.

Le ministère JPIC nous aide à analyser notre réalité dans une perspective contemplative afin d’en discerner les structures génératrices de pauvreté, de dévastation de l’environnement, de conflits et de violence, et comment nous pourrions, de façon efficace, rendre plus visibles et plus opérationnelles les valeurs du Royaume. C’est la réalité et le monde dans lequel tous les missionnaires vivent et servent les gens : nous regardons ce monde avec les yeux du Sauveur crucifié de telle manière que ceux qui souffrent soient fortifiés grâce à l’espérance de la puissance de la résurrection (C’était la perspective et la pensée du St Eugène de Mazenod fondateur des Oblats). Beaucoup à travers le monde œuvrent parmi et pour les pauvres ; ils exercent donc ce ministère même s’ils n’utilisent pas la terminologie JPIC.

Ce livret, Compagnon de Mission JPIC, a pour but d’aider tous les Missionnaires et leurs Associés dans leurs efforts pour intégrer dans leur ministère cet aspect vital de la « présence libératrice du Christ et le monde nouveau, né de sa résurrection ». Comme l’affirme le Pape François, la détérioration de l’environnement et celle de la société affectent d’une manière spéciale les plus faibles de la planète, les plus pauvres et les exclus, qui sont la majeure partie de la population de la planète, et qui sont souvent traités dans les débats internationaux comme un appendice ou comme un pur dommage collatéral. Il note qu’une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres (cf. LS, 48-49). Ce livret nous appelle donc à nous renouveler et nous fortifier dans notre engagement en faveur du ministère JPIC. Marie Immaculée fut une personne de justice entonnant le chant du monde nouveau du Royaume de Dieu où les pauvres, en fils et filles de Dieu, seront libres et comblés. Elle est une inspiration pour ce travail. Ici pour lire et décharger le livret

PASSER A L'ACTION

Les Bribris de Costa Rica : Prévenir l'escalade de la violence et parvenir à la justice

Les Bribris sont un peuple indigène d'environ 11 500 membres, établis au Costa Rica depuis des siècles, on parle de 5 000 ans. Ils habitent les réserves indiennes de Salitre et de Cabagra. Ils parlent la seule langue indigène du Costa Rica enseignée à l’université. Ils pratiquent une forme de religion liée au chamanisme et leurs croyances sont fondées sur le culte de Sibú, « Dieu le père », créateur de la Terre et de l’Homme, et le dieu de la culture, car il enseigne quels produits manger et comment les planter. Leur habitat est constitué de maisons en bois sur pilotis, couvertes de palmes séchées. Leur principale caractéristique est certainement un esprit d’indépendance et de résilience. Ils vivent très éloignés des autres groupes humains et se déplacent par des bateaux et des radeaux sur la rivière Sixaola à la frontière avec le Panama. Ils fabriquent des produits artisanaux, des vanneries et des instruments de musique que l’on trouve un peu partout dans le pays. La chasse reste leur activité principale, mais ils respectent des règles strictes de consommation. Quand ils chassent un quetzal ou un ara écarlate, par exemple, seules les personnes âgées peuvent en manger. Leur agriculture est traditionnelle et tournée vers les bananes, le maïs et quelques tubercules ; mais le cacao est leur élément clé. Il sert à des fins thérapeutiques, de purification du corps et comme nourriture de base. Femmes, hommes, chamans, jeunes ou plus âgés, tous en connaissent les recettes, savent le cultiver et s’en servir à bon escient.

La loi de Costa Rica interdit aux non-indigènes d'entrer, habiter et posséder des terres des peuples autochtones (loi 6172 de 1977). Cependant, ce peuple est aujourd'hui entraîné vers la violence car il est violemment dépossédé de ses terres ancestrales. Les jours des 25-26 décembre passés, ils ont été victimes de violence et des menaces sur leur territoire de Salitre par un groupe de non autochtones qui, fusils à la main, ont incendié leurs maisons et leurs propriétés, les obligeant à fuir vers les montagnes. Les envahisseurs continuent à envoyer des menaces pour qu'ils ne retournent plus à leurs foyers et abandonnent leurs propriétés. Ces cas de violence se produisent depuis six ans pendant les vacances de Noël.

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a déclaré que des mesures de prévention devaient être prises (MC-321-12 CIDH) et a ordonné à l'Etat de Costa Rica de les protéger. Le Bureau de la Présidence du Pays en a informé le Comité national de soutien à l'autonomie indigène, et a émis des ordres et des instructions pour prévenir de nouvelles violences et arrêter les auteurs. Mais, à ce jour, aucun des attaquants n'a été arrêté et, alors que les tensions dans les terres de la communauté de Río Azul continuent, il n'y a pas de présence permanente des Forces publiques pour assurer la paix et la sécurité. Tout pacifiques qu'ils soient, les Bribris ont décidé d'expulser les usurpateurs et de récupérer leurs terres. Il y a donc une chance que plus de violence soit générée.

La plaidoirie concernant les politiques et le changement, la sensibilisation et la connaissance, vise à emmener les personnes qui ont du pouvoir à prendre position sur les questions d'intérêt commun, surtout dans l'intérêt des marginalisés et des exclus du processus politique ; et la communauté internationale est appelée à intervenir quand un Etat n'assume pas sa responsabilité de défendre ses citoyens et de conserver la paix. Nous avons vu le cas typique d’Asia Bibi une femme chrétienne condamnée à mort en novembre 2010, accusée de blasphème envers l'Islam. La pression internationale a obtenu qu'elle soit libérée et déclarée innocente d'un crime qu'elle n'avait pas commis quoique son cas ne soit pas encore tout à fait résolu. Pour les indigènes Bribris, que peut-on faire? Une initiative a été lancée qui veut amener la communauté internationale à demander au gouvernement du Costa Rica d'agir préventivement pour éviter d'autres dommages, protéger et promouvoir tous droits de l'homme pour les indigènes. L'initiative consiste à envoyer un e-mail à l'Ambassade du Costa Rica de son propre pays et/ou des pays voisins à ce sujet. Dans ce lien on trouve les adresses de l'ambassade: https://www.costarica.com/embassy/. Exemple de lettre:

« Votre Eminence Monsieur l’Ambassadeur du Costa Rica, nous voudrions attirer votre attention sur la situation des indigènes Bribri. Le 25 décembre 2018, des non-autochtones avec des armes à feu à la main auraient attaqué les Bribris dans leur territoire autochtone de Salitre, incendié leurs maisons obligeant les familles à se  réfugier dans les montagnes. Cela se produit malgré la loi 6172 de 1977 interdisant aux non-autochtones d'entrer, d’habiter et de posséder le territoire de ces peuples et bien que la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) ait déclaré que des mesures de précaution et protection étaient nécessaires (MC-321-12 CIDH). Nous demandons au Gouvernement de Costa Rica d'agir efficacement pour prévenir l'escalade de la violence, protéger les populations et promouvoir tous les droits humains des peuples autochtones ».

CONNAITRE LES ODS

Objectif 1. Éradication de la pauvreté

Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde. Si le taux d’extrême pauvreté a diminué de plus de 50% depuis 1990, trop de personnes, plus de 800 millions, luttent encore contre ce fléau, privées de leur dignité. Les progrès ont notamment été réduits dans des régions telles que l’Asie du Sud et l’Afrique sub-saharienne, qui regroupent 80 % de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté.

C’est un taux qui devrait augmenter dans les prochaines années, du fait de l’apparition de nouvelles menaces telles les changements climatiques, le terrorisme ou encore l’insécurité alimentaire et les conflits. De plus, la pauvreté ne se résume plus à une insuffisance de revenus et comprend des manifestations comme la malnutrition, l’accès limité aux services de base, la discrimination, l’exclusion sociale, entre autres.

L’objectif 1 est ainsi un engagement ambitieux qui vise à éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, y compris l’extrême pauvreté. Il implique d’atteindre, d’ici 2030 les cibles suivantes :

- éliminer complètement dans le monde entier l’extrême pauvreté, qui est considérée telle si l'on doit vivre avec moins de  1,25 dollar par jour ;

- réduire de moitié au moins la proportion d’hommes, de femmes et d’enfants de tout âge qui vivent dans la pauvreté, telle que définie par chaque pays ;

- mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire en sorte qu'une part importante des pauvres et des personnes vulnérables en bénéficient ;

- faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété et au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, à l’héritage et aux ressources naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers adéquats, y compris la micro finance ;

- renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation vulnérable et réduire leur exposition et leur vulnérabilité aux phénomènes climatiques extrêmes et à d’autres chocs et catastrophes d’ordre économique, social ou environnemental ;

- garantir une mobilisation importante de ressources y compris par le renforcement de la coopération pour le développement, afin de doter les pays en développement, en particulier les moins avancés, de moyens adéquats et prévisibles pour mettre en œuvre des programmes et politiques visant à mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes ;

- mettre en place aux niveaux national, régional et international des principes de politique générale viables, qui se fondent sur des stratégies de développement favorables aux pauvres et soucieuses de la problématique hommes-femmes, afin d’accélérer l’investissement dans des mesures d’élimination de la pauvreté. Continue la lecture  

TEMPS D’ESPERANCE

Chaque jour, écoute une fleur, elle te dira

« Tu trouveras dans les forêts plus que dans les livres. Les arbres et les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira » (Bernard de Clairvaux ). Ecoute les fleurs : on peut rester en silence ou chanter, s'émerveiller, contempler, s'inspirer, créer, recréer, toujours respecter, pas forcément étudier ou juste ce qu'il faut, ne pas agir mais protéger.  « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d’Assise dans son beau cantique : « Loué sois-tu pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ». Il entrait en communication avec toute la création, et il prêchait même aux fleurs, « en les invitant à louer le Seigneur, comme si elles étaient dotées de raison ». Sa réaction était bien plus qu’une valorisation intellectuelle ou qu’un calcul économique, parce que pour lui, n’importe quelle créature était une sœur, unie à lui par des liens d’affection. Voilà pourquoi il se sentait appelé à protéger tout ce qui existe. « Considérant que toutes les choses ont une origine commune -disait de lui Saint Bonaventure-, il se sentait rempli d’une tendresse encore plus grande et il appelait les créatures, aussi petites soient-elles, du nom de frère ou de sœur ».

« Chaque créature possède sa bonté et sa perfection propres. Les différentes créatures, voulues en leur être propre, reflètent, chacune à sa façon, un rayon de la sagesse et la bonté infinies de Dieu. C’est pour cela que l’homme doit respecter la bonté propre de chaque créature pour éviter un usage désordonné des choses ». François demandait qu’au couvent on laisse toujours une partie du jardin sans la cultiver, pour qu’y croissent les herbes sauvages, de sorte que ceux qui les admirent puissent élever leur pensée vers Dieu, auteur de tant de beauté. Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange. C'est ce que le chant qui accompagne les images de cette vidéo nos invite à faire. Ecoute une fleur

POUR REFLECHIR

Dans les entrailles du Burkina Faso, le coffre d'or de l'Afrique

À 150 mètres de profondeur et à 50 degrés de température, hommes, femmes et enfants creusent dix heures par jour à la recherche de ce métal précieux  au milieu des risques d'effondrement, des émanations très toxiques et le contact étroit avec le mercure et le cyanure. C'est la mine d'or artisanale de Sougou, dans la province du Zoundwéogo.
Au cours de l'histoire, aucun minerai n'a été plus valorisé que l'or. Il y a environ 5 000 ans, l'homme a commencé à l'utiliser dans les domaines les plus variés, commercial, médical, financier, etc. Depuis lors, de nombreuses civilisations sont nées, ont grandi et ont disparu pour ce qu'on appelle la « ruée vers l'or ». L'Afrique est le continent où la plupart des sociétés minières sont concentrées dans l'exploitation des ressources en or. Le Burkina Faso est sans doute le principal coffre de l'Afrique où l'or est le premier produit d'exportation. Il fournit 20% du PIB et l'économie du pays dépend en grande partie de son prix sur le marché international.
Le Burkina Faso, littéralement le pays des Hommes Intègres, comme son ancien président Thomas Sankara l'avait rebaptisé, est l’un des pays les plus pauvres du monde, où les gens meurent encore de faim, de soif et de paludisme. Là où le sida touche plus de 20% de la population, où l'infibulation est une pratique tacite et la corruption du gouvernement florissante. Un pays où le rêve panafricain de Sankara a été étranglé par les multinationales et par la corruption des gouvernements. Où on décide à sa guise, non seulement des richesses du pays, mais aussi et surtout de la vie du peuple, où on viole chaque jour la dignité, le respect et la beauté des hommes, des femmes et des enfants. L'exploitation de l'or représente pour le Burkina Faso l'une des principales activités économiques au détriment de l'agriculture, dont vit encore la majorité de la population locale, la plus touchée par cette « ruée vers l'or » à cause de ses conséquences désastreuses au niveau environnemental et humain. Continuer la lecture  

RESSOURCES

Comment mettre fin à la diplomatie du chéquier à l’ONU

Les grands donateurs des Nations Unies, avec les Etats-Unis en tête, ont été beaucoup questionnés pour leur trafic d’influence et l’utilisation abusive de leur pouvoir économique, non seulement pour conserver leurs éminentes positions dans ce forum mondial, mais aussi pour l’utilisation de la coupure des fonds comme menace pour promouvoir leurs intérêts nationaux.

Le gouvernement américain de Donald Trump prévoit de réduire sa contribution de 22% du budget ordinaire à l’ONU, une contribution obligatoire qui mène à une nouvelle réforme du système de financement déjà suggérée en 1985 par le premier ministre suédois Olof Palme. Cette proposition n’abandonnait pas la formule basée sur « la capacité de paiement », mais suggérait une contribution maximale de 10% de chaque pays, afin d’éviter une dépendance excessive à l’égard de quelques donateurs. Actuellement, les Etats-Unis contribuent à hauteur de 22%, le Japon de 9,7%, la Chine de 7,9%, l’Allemagne de 6,4%, la France de 4,9%, la Grande Bretagne de 4,5%, l’Italie de 3,7% et la Russie de 3,1%. Les pays les plus pauvres apportent 0,001% et les pays en voie de développement 0,01% chacun.

Kul Gautam, ancien secrétaire général adjoint et directeur exécutif de l’Unicef, est un grand défenseur de cette proposition de changement. Comme preuve, il rappelle que l’ex-secrétaire général Ban Ki-Moon (2007-2016) a dû modifier un rapport mettant en cause l’Arabie Saoudite pour avoir attaqué des civils au Yémen, car l’Arabie Saoudite menaçait de suspendre sa contribution au budget de l’ONU.

De même, en 2005, l’ex-secrétaire Kofi Annan (1997-2006) a dû céder à la demande de George W Bush (20001-2009) de nommer un nord-américain au poste de directeur exécutif de l’Unicef dans les 72 heures sans une enquête appropriée. « Des exemples clairs de trafic d’influence et de diplomatie du chéquier », signale Gautam.

« Une meilleure répartition des contributions refléterait mieux le fait que l’ONU est un instrument de toutes les nations », était l’argument d’Olof Palme. Continuer la lecture  

TEMOIGNAGE

Amour pour les gens et passion pour l'Evangile

En 2018, 40 missionnaires ont été tués dans le monde, 17 de plus, presque le double des 23 tués en 2017 ; parmi eux 35 prêtres, un séminariste et quatre laïcs. Après huit années consécutives au cours desquelles le plus grand nombre de missionnaires tués se trouvait en Amérique, en 2018, l'Afrique a la primauté du sang versé : 19 prêtres, un séminariste et une laïque.

L’Amérique suit, avec l’assassinat de 12 prêtres et de 3 laïcs ; trois prêtres ont été tués en Asie et un en Europe. Selon les données recueillies par l'Agence Fides, en comptant les 40 de cette année, le nombre de missionnaires tués entre 2001 et 2018 est de 456.

Le dossier Fides contient en plus de nombreux cas d'une forte charge émotionnelle. Il y a l'histoire de Thérèse Deshade Kapangala, 24 ans, au début de son parcours de postulante chez les Sœurs de la Sainte Famille. Elle a été tuée en janvier 2018 lors de la répression de l'armée contre une des manifestations organisées par les laïcs catholiques, qui refusaient la décision du président Kabila de ne pas organiser les élections promises. Après la messe à Kintambo, au nord de Kinshasa (Capital de la République Démocratique du Congo), lorsque la marche a commencé, l'armée, déjà déployée devant l'église, a ouvert le feu. Thérèse a été frappée alors qu'elle essayait de protéger une fillette.

Au Nigeria, les pères Joseph Gor et Felix Tyolaha ont été assassinés par des djihadistes dans le village de Mbalom (État de Benue), situé au centre de ce pays divisé entre un nord à majorité musulmane et un sud à population chrétienne. C'est le 24 avril 2018 que le massacre eut lieu. La messe venait juste de commencer et les fidèles étaient toujours en train d'entrer à l'église lorsqu'un groupe armé a commencé à tirer. Dix-neuf personnes, dont les deux prêtres, ont été tuées. Un raid a suivi et 60 maisons ont été rasées.

Sur les 12 prêtres tués en Amérique, 7 l'ont été au Mexique. Continuer la lecture  

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