Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.

Newark 08.01.2019 Redazione di Jpic-jp.org Traduit par: Jpic-jp.org

Si le taux d’extrême pauvreté a diminué de plus de 50% depuis 1990, trop de personnes, plus de 800 millions, luttent encore contre ce fléau, privées de leur dignité. Les progrès ont notamment été réduits dans des régions telles que l’Asie du Sud et l’Afrique sub-saharienne, qui regroupent 80 % de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté

C’est un taux qui devrait augmenter dans les prochaines années, du fait de l’apparition de nouvelles menaces telles les changements climatiques, le terrorisme ou encore l’insécurité alimentaire et les conflits. De plus, la pauvreté ne se résume plus à une insuffisance de revenus et comprend des manifestations comme la malnutrition, l’accès limité aux services de base, la discrimination, l’exclusion sociale, entre autres.

L’objectif 1 est ainsi un engagement ambitieux qui vise à éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, y compris l’extrême pauvreté. Il implique d’atteindre, d’ici 2030 les cibles suivantes :

- éliminer complètement dans le monde entier l’extrême pauvreté, qui est considérée telle si l'on doit vivre avec moins de  1,25 dollar par jour ;

- réduire de moitié au moins la proportion d’hommes, de femmes et d’enfants de tout âge qui vivent dans la pauvreté, telle que définie par chaque pays ;

- mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire en sorte qu'une part importante des pauvres et des personnes vulnérables en bénéficient ;

- faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété et au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, à l’héritage et aux ressources naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers adéquats, y compris la micro finance ;

- renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation vulnérable et réduire leur exposition et leur vulnérabilité aux phénomènes climatiques extrêmes et à d’autres chocs et catastrophes d’ordre économique, social ou environnemental ;

- garantir une mobilisation importante de ressources y compris par le renforcement de la coopération pour le développement, afin de doter les pays en développement, en particulier les moins avancés, de moyens adéquats et prévisibles pour mettre en œuvre des programmes et politiques visant à mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes ;

- mettre en place aux niveaux national, régional et international des principes de politique générale viables, qui se fondent sur des stratégies de développement favorables aux pauvres et soucieuses de la problématique hommes-femmes, afin d’accélérer l’investissement dans des mesures d’élimination de la pauvreté.

Ce Programme pour 2030 fait écho à la Déclaration de l’OIT de Philadelphie de 1944  qui stipule que « la pauvreté où qu’elle existe constitue un danger pour la prospérité de tous, et la lutte contre le besoin doit être menée avec une inlassable énergie au sein de chaque nation et par un effort international continu et concerté ». La mise en garde et l’appel à l’action des mandants de l’OIT sont aussi pertinents et importants aujourd’hui qu’il y a 70 ans. Les tendances récentes en matière sociale et d’emploi sont inquiétantes et forment la toile de fond de tensions politiques tout aussi préoccupantes qui pourraient mettre à mal la coopération internationale si cruciale pour mettre fin à la pauvreté et réaliser les ODD. D'autre part, ces Objectifs du développement durable sont fixés par les Nations unies sur des bases contestables, ce qui risque de ruiner d’emblée tout effort progressiste à l’échelle mondiale, affirment deux militants d’ONG engagés dans la lutte contre la pauvreté.

Dans le site web Common Dreams, par exemple, on affirme que la manière d’y appréhender la pauvreté trahit d’emblée une incompréhension profonde de ses enjeux contemporains. La pauvreté y serait présentée comme une maladie évitable à “éradiquer” et une prison dont il faut “libérer l’humanité”. Or, “les maladies sont une partie intégrante du monde naturel, ce qui suppose que personne n’en est responsable. Quant à la logique d’une prison, elle sous-tend que ceux qui s’y trouvent ont commis un crime. Ainsi est niée l’idée selon laquelle les actions humaines pourraient être une cause de l’inégalité et de la pauvreté ; celle-ci serait donc la faute – le crime – des pauvres eux-mêmes.”  La pauvreté est également définie comme “le défi le plus important”. Cela suggère l’existence d’une hiérarchie des problèmes individuels dont la pauvreté occuperait le rang le plus haut, tandis que le site invite à considérer que l’humanité doit se confronter à une convergence de méga-crises étroitement reliées entre elles, comme la corruption gouvernementale, les désordres écologiques, la dette structurelle ou encore l’hyperconsommation de l’Ouest qui se propage à l’Est et au Sud. Aucune solution systémique ne peut émerger d’un raisonnement ne prenant pas en compte ces problèmes systémiques. La raison de voir les choses de cette manière en est claire : protéger le statu quo. "Cette logique valide le système actuel et son organisation du pouvoir en le déchargeant de toute responsabilité et en confirmant qu’il peut, et même devrait, perpétuer son commerce comme il l’a toujours fait. C’est la logique du système capitaliste d’entreprise.” Common Dreams va plus loin et propose une autre perspective : “Pour combattre efficacement la pauvreté, l’inégalité et le changement climatique, nous devrions substituer à cette logique une autre, basée sur la conscience de l’implication des actions humaines dans ces problèmes”. Il serait par exemple facile et instinctif d’introduire des lois permettant aux autorités locales de révoquer des chartes d’entreprise en cas d’implications sociales ou environnementales négatives importantes.

Il y a donc deux attitudes vis-à-vis du Programme 2030. S’il est mis en œuvre, il pourrait renverser ces sombres tendances en favorisant la justice sociale dans le monde, en éradiquant la pauvreté et en réduisant les inégalités flagrantes. Il permettrait de progresser vers la durabilité économique, sociale et environnementale. Le Programme 2030, en effet, reflète l’opinion de la communauté internationale sur le travail décent, à savoir qu’il est à la fois un moyen et une fin du développement durable; une idée pour laquelle l’OIT se mobilise depuis une vingtaine d’années. De l'autre côté on pense que “malheureusement, aucun de ces vrais problèmes ne sera inclus dans les actions des ODD, parce qu’ils contredisent la logique actuelle dominante, et surtout, parce qu’ils pourraient réellement se révéler efficaces et redistribuer le pouvoir et la richesse plus équitablement.”

Voir aussi "L'éradication de la pauvreté" : un point de départ discutable et L’initiative sur l’éradication de la pauvreté et  Éradication de la pauvreté 

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