Les Bédouins sont environ 40 000 réunis en 5 000 familles en Cisjordanie, dont 2 000 vivent dans des camps de réfugiés et 3 000 dans la zone C. La plupart des Bédouins sont originaires du désert du Néguev, d’où ils ont été déplacés de force ou d'où ils ont fui pendant la guerre israélo-arabe de 1948. Déplacés par le gouvernement israélien et non-reconnus par la Palestine, les Bédouins vivent dans l'exclusion, la précarité et l'extrême pauvreté. Sœur Lourdes García, missionnaire combonienne mexicaine, qui travaille dans les communautés bédouines de Jahalin, dans le désert de Judée, donne son témoignage.
Assalamu Alaikum (Que la paix soit avec vous) est la salutation avec laquelle nous sommes accueillies chaque fois que nous visitons les communautés bédouines de Palestine. Bien que le mot paix fasse partie de la rencontre quotidienne, son expérience reste une aspiration qui repose seulement dans le cœur de nombreux Bédouins. La menace constante de déplacement forcé par le gouvernement israélien, ainsi que la non-reconnaissance par la Palestine, laissent ces communautés bédouines dans une situation d'exclusion, de précarité et d'extrême pauvreté.
Depuis douze ans, les Sœurs Missionnaires Comboniennes travaillent dans les communautés bédouines de Jahalin, situées dans le désert de Judée. Nous avons commencé par le domaine de la santé, puis dans celui de l'éducation avec la création de jardins d'enfants, et enfin dans chaque communauté avec des activités de formation pour les femmes.
L'objectif est d'améliorer l'éducation des enfants afin qu'ils puissent poursuivre leurs études et de promouvoir l'intégration des femmes afin d'améliorer la qualité de vie dans les différents domaines. Tout cela avec l'aide d’organisations qui soutiennent les différents projets.
Un petit réseau interreligieux est aussi en train d'être créé pour atteindre les plus vulnérables. J'espère que nous pourrons vivre et travailler ensemble pour le bien commun, chacun utilisant les forces de sa propre foi, que nous soyons juifs, musulmans ou chrétiens.
Notre foi est proclamée à travers les gestes et les actions quotidiennes, mettant à l'épreuve les valeurs évangéliques de l'accueil, du respect, de la rencontre et la générosité, qui deviennent ainsi réalités. Des liens de proximité, de dialogue, de fraternité et d'affection se sont créés avec nos frères et sœurs musulmans.
En vivant ensemble les moments importants de leur vie, j'ai pu connaître, outre leur culture et leurs traditions, la réalité intime de ces communautés. L'accueil qu'ils nous réservent avec leur joie, leur générosité et leur simplicité nous a permis de nous sentir chez nous dès le premier instant.
Nous communiquons en arabe, que nous apprenons pour pouvoir nous exprimer. Personnellement, ma communication est encore limitée, mais je suis très heureuse de partager la vie avec eux et d'apprendre de leur simplicité et de leur générosité.
Chaque fois que je les comprends un peu plus et que je me rends compte qu'eux aussi ont réussi à me comprendre, je vois la grâce de Dieu qui m'accompagne et m'encourage à être patiente et persévérante, car je sais qu'à travers la langue, j'apprendrai à mieux les connaître.
Nous visitons les communautés et les familles pour mieux connaître leurs besoins, ce qui est un grand défi. Au cours de ces visites, nous avons observé diverses réalités, par exemple que les femmes se marient très jeunes et ne poursuivent plus leurs études ou leur formation.
Apparemment, les familles donnent la priorité aux garçons, mais beaucoup d'entre eux non plus ne poursuivent leurs études pour différentes raisons, telles que le manque de moyens de transport, la précarité économique ou simplement parce qu'ils se consacrent à l'élevage des moutons. De plus, la grande majorité d'entre eux ne connaissent ni l'anglais ni l'hébreu, ce qui fait qu'ils n'ont aucune possibilité de travailler en dehors de leur milieu.
L'engagement missionnaire se poursuit également avec la petite communauté chrétienne d'El-Azariyeh, la ville de Lazare. Il s'agit d'une petite communauté chrétienne d'une dizaine de familles. Nous nous réunissons chaque semaine pour le chapelet avec les femmes, pour organiser des moments de prière et visiter les malades.
C'est une réalité complexe que nous avons encore beaucoup à apprendre et à comprendre, mais nous sommes encouragés par un fort désir de continuer la mission que les Sœurs Comboniennes ont commencée il y a plus de dix ans.
La continuité avec la promotion humaine, à travers des cours de formation pour les femmes et les jeunes, est une façon concrète de les rendre protagonistes de leur propre vie.
Voir, Mission Diary. “At the Service of the Bedouin Communities”
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