Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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COP26 : Cinq points à retenir de Glasgow

VIVAT International 11.12.2021 Alberto Parise, Mccj Traduit par: Jpic-jp.org

Pour la première fois, VIVAT International a participé à l’événement d’une Conférence des Parties aux accords sur le climat (Rio, Kyoto, Paris). Ce fut une expérience d’apprentissage formidable pour l’équipe qui a représenté VIVAT à la COP26.

Voici cinq points à retenir de cette expérience à Glasgow.

1-. Le multilatéralisme et la nécessité d’appartenir à un groupement

La dynamique de participation à la COP est basée sur le multilatéralisme. Les parties en jeu, les gouvernements et les ONG sont appelées à fonctionner par le biais de groupements pour des raisons évidentes : temps, élaboration de positions communes, praticabilité des négociations.

Surtout à Glasgow, où il y avait une stricte limitation de l’accès aux salles en raison des restrictions COVID, appartenir à un groupement d’ONG était essentiel car les 9 groupements de la société civile se voyaient, par exemple, accorder 2 ou 3 billets pour chaque salle de négociation. Ensuite, dans les réunions quotidiennes des groupements, il y avait la possibilité de savoir ce qui se passait et de discerner comment y répondre. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné pour nous. Le groupement de l’ONG qui nous intéressait nous a été refusé parce que VIVAT International n’est pas membre du Réseau Action Climat (CAN en anglais). Peut-être que VIVAT pourrait envisager de rejoindre ce réseau. La participation à la Conférence sur le climat est un travail qui continue et qui se fait en réseau et en collaboration avec les groupements.

À Glasgow, nous avons contacté le groupe des organisations confessionnelles, qui n’est pas encore un groupement, mais un groupe reconnu par la présidence. Soit dit en passant, dans le document final que le groupe a soumis à la présidence, on a demandé à être davantage reconnus en tant que groupement. Le groupe dirige les dialogues dits Talanoa, qui articule une perspective interconfessionnelle sur les thèmes de la COP. Il serait recommandable que VIVAT s’associe et participe aux activités de ce groupe.

Quant aux organisations catholiques, il y avait des contacts entre elles, mais en réalité, elles ont toutes suivi chacune son chemin. Nous n’avons pas réussi à promouvoir une initiative de rassemblement pour avoir la possibilité de partager des expériences, des préoccupations, des idées et des intérêts communs. Nous avons remarqué qu’aucune autre organisation catholique ne s’est liée au groupe des ONG d’inspiration religieuse (FBO pour le sigle anglais).

2-. Des mondes parallèles qui se rencontrent à peine

Il y avait tellement d’événements en même temps à Glasgow, et nous avons essayé de participer à ceux qui semblaient les plus engageants de notre point de vue. Je me suis toutefois rendu compte que – à l’exception de quelques événements thématiques organisés par la présidence et les plénières – lors de ces événements, les participants semblaient ne provenir que d’organisations partageant les mêmes idées. En d’autres termes, ils semblaient tous se parler à eux-mêmes. Je me demande si cela a du sens. Le résultat est l’impression d’avoir des mondes parallèles qui ne se rencontrent pas et ne dialoguent pas. Le défi est de construire un espace de dialogue où il y a une chance de rencontrer les différences et d’interagir de manière constructive.

3-. Le rôle central de la présidence

La présidence de la Cop est chargée d’établir l’ordre du jour, de définir les conditions de participation, d’écouter toutes les parties, de synthétiser les différentes positions, de s’engager dans des négociations bilatérales et multilatérales, de proposer des projets d’approbation qui reflètent un équilibre entre les différents besoins et désirs.

La première semaine à Glasgow a été très frustrante pour tout le monde, déplorant des limitations inacceptables de la participation. Toutefois, d’après ce que j’ai pu observer, la présidence a examiné certaines des préoccupations et suggestions exprimées par la société civile. Le défi est que le processus est basé sur la diplomatie, visant un consensus. Par conséquent, il peut y avoir des incohérences dans les résultats puisque les parties engagées peuvent avoir des intérêts différents ou concurrents.

La société civile, en tout cas, a joué un rôle essentiel en ce sens qu’elle a permis à la présidence d’inclure les préoccupations relatives aux droits de l’homme et à la justice climatique dans les décisions d’ensemble, préoccupations qui n’auraient peut-être pas été prises en compte sans leurs pressions. Une fois de plus, les groupements sont cruciaux et doivent travailler en étroite collaboration avec la présidence pour faire entendre leur voix. D’autre part, la présidence a besoin de pressions de la part des organisation de la société civile pour convaincre les gouvernements d’accepter l’inclusion des préoccupations en matière de droits de l’homme et de justice climatique.

4-. La nécessité de faire pression sur les gouvernements nationaux

Le jugement accablant sur les résultats de la COP, en particulier de la part des jeunes, est qu’elle n’a produit que des mots vides de sens, ou – comme on l’a souvent dit à Glasgow – que du « Bla bla bla ». Bien qu’ils n’aient pas répondu aux attentes, les gouvernements se sont au moins mis d’accord sur la mise en œuvre de plusieurs décisions. Le défi consiste maintenant à maintenir la pression pour qu’ils le fassent réellement. Il n’existe pas de sanctions ni de mécanismes internationaux pour obliger les gouvernements à honorer leurs engagements. Mais leurs citoyens peuvent les tenir responsables, du moins dans les pays démocratiques. Par conséquent, c’est là que notre ministère JPIC doit faire la différence. Et encore une fois, ce n’est pas possible si nous travaillons seuls ; nous devons participer à des mouvements populaires qui partagent notre même agenda.

5-. Le point clé est le modèle de développement

Après mon retour de Glasgow, j’ai rencontré beaucoup de gens qui me demandaient si la COP26 avait été un succès ou un échec. Écoutons l’évaluation de la présidence de la COP. Nous comprenons aujourd’hui que l’objectif global de contenir le réchauffement climatique à moins de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels est toujours vivant, bien que son pouls soit faible. Malgré cela, on peut dire qu’il existe des percées sur lesquelles il est possible de s’appuyer pour accélérer la transition vers des émissions zéro de gaz à effet serre. Cette perspective est basée sur une vision pragmatique, qui tente de maximiser les gains pour accélérer la transition vers la neutralité carbone, en supposant que les systèmes économiques et financiers actuels sont la seule option dont nous disposons. Cela signifie exploiter toutes les forces du marché, mobiliser des capitaux privés, construire des innovations technologiques pour trouver des solutions et les développer pour avoir plus d’impact.

Cependant, une autre opinion est que le même système qui a causé la crise climatique ne peut pas résoudre le problème. Et c’est parce que c’est un système qui présuppose une croissance sans fin pour se maintenir. Une fois qu’il existe un environnement favorable et qu’elles deviennent commercialement viables, les innovations technologiques suscitent l’enthousiasme parce qu’elles promettent de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités commerciales, par exemple dans le domaine de l’énergie verte. Cependant, les critiques soulignent qu’en général, ce sont de fausses solutions, qui déplacent simplement le problème ailleurs plutôt que de le résoudre.

Par conséquent, il est nécessaire d’avoir une perspective plus holistique, fondée sur les droits de l’homme et les écosystèmes. La société civile est consciente que nous ne résoudrons pas la crise climatique si nous n’atterrissons pas sur un modèle ou un paradigme de développement différent. C’est le message que les peuples autochtones, les organisations de jeunes et de femmes, les organisations environnementales et les organisations confessionnelles partagent et promeuvent dans leur travail de plaidoirie.

Voir  Five Takeaways from Glasgow COP26

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Les commentaires de nos lecteurs (2)

Manariho 27.01.2022 C'est toujours intéressant d'avoir un point de vue "de l'intérieur" d'un évènement comme la COP. On ressent l'intérêt du participant mais aussi ses réserves et son regard critique tant vis à vis de sa propre organisation que de l'organisation générale de la conférence. Sa vision réaliste des limites institutionnelles de ces rencontres (ONG/gouvernements, développement durable/capitalisme...) ne l'empêche pas de proposer des actions pour l'avenir. Donc intéressant et équilibré.
Margaret Handerson 18.03.2022 I was particularly interested in the article on Glasgow COP26. The whole event seemed to me very harmonious with absolutely no violence or even anger in the streets. On the other hand, it was a real shame that human rights were not given more of a platform and I can well understand the description ‘blah, blah, blah’.