Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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Les communautés religieuses en campagne pour la justice climatique

Butembo 20.09.2025 Jpic-jp.org Traduit par: Jpic-jp.org

Face à une crise climatique sans précédent et à un contexte mondial marqué par des conflits et des inégalités croissantes, les congrégations religieuses se mobilisent pour la justice climatique. À travers la campagne internationale « Religious Life for Climate Justice, Turning Hope into Action », et en préparation de la COP30 à Belém, elles veulent donner voix au cri de la terre et au cri des pauvres, en demandant aux gouvernements des engagements concrets pour un avenir plus juste et plus durable.

 

L’année 2024, la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale, a marqué une étape cruciale dans la crise climatique. Ce fut en effet la première année calendaire où la température moyenne mondiale a dépassé de plus de 1,5 °C le niveau préindustriel - seuil que l’Accord de Paris de 2015 visait à ne pas franchir -. Janvier 2025 a encore aggravé cette tendance, devenant le mois le plus chaud jamais observé. Les impacts frappent de plus en plus durement les populations à faible et moyen revenu, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. Le cri de la terre et le cri des pauvres résonnent de plus en plus fort.

Entre-temps, les négociations à Genève pour un traité contre la pollution plastique se sont soldées par un échec. Lancé en 2022 sous l’égide des Nations Unies, le processus avait déjà subi un premier arrêt fin 2024 à Busan, en Corée du Sud. Pendant dix jours, plus de 180 délégations réunies sur les rives du Léman n’ont pas réussi à surmonter leurs profondes divergences, entérinant ainsi un second échec consécutif dans la recherche d’un accord international sur le plastique.

La COP30, qui se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, dans l’État brésilien du Pará, est appelée à représenter un tournant dans l’action climatique mondiale. La présidence de la conférence a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle s’unisse dans un effort commun et déterminé afin de faire face résolument à la crise climatique et d’éviter les conséquences dramatiques annoncées par les scientifiques.

Pour les catholiques, le Jubilé de 2025 est une invitation à être des « pèlerins de l’espérance », porteurs de réparation et de paix dans un monde blessé, en affrontant les racines de l’injustice : annuler des dettes injustes et irrécouvrables, nourrir les affamés, promouvoir la justice climatique. Dans l’esprit jubilaire, des religieux et religieuses du monde entier ont décidé de se mobiliser pour la justice climatique, demandant aux gouvernements des engagements réels pour protéger la Terre et les communautés les plus vulnérables : de la foi à l’action concrète. L’Union Internationale des Supérieurs et Supérieures Généraux a ainsi lancé une campagne mondiale, appelant toutes les communautés religieuses à signer une pétition pour la justice écologique et sociale en vue de la COP30 au Brésil. Le texte adressé aux gouvernements déclare :

« Je suis profondément préoccupé par l’actuelle crise climatique. Ses effets les plus graves sont déjà visibles partout dans le monde : ils détruisent des communautés, menacent les zones côtières à cause de l’élévation du niveau de la mer et mettent en péril les moyens de subsistance par l’effondrement des écosystèmes.
« Je crois que l’on ne fait pas assez pour affronter cette crise urgente. Des actions concrètes sont nécessaires en vue de la COP30. Nous devons apprendre des erreurs du passé : les retards dans l’abandon des combustibles fossiles, les accords improvisés de dernière minute, les engagements financiers jamais respectés. Notre gouvernement doit reconnaître l’urgence climatique et agir avec la rapidité nécessaire.
« Je demande donc que, dans la révision des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et dans les positions de négociation en vue de la COP30, quelques actions fondamentales soient prises en compte :

  • Annuler les dettes des pays pauvres, car des dettes injustes et irrécouvrables ne doivent pas compromettre les ressources destinées à l’adaptation et à l’atténuation climatiques ;
  • Renforcer le Fonds pour les Pertes et Dommages (FPD), avec des ressources adéquates pour affronter les effets les plus graves du changement climatique ;
  • Fixer des objectifs clairs pour une transition énergétique juste, visant à réduire les émissions de CO₂, dans le respect des droits humains — en particulier ceux des peuples autochtones — et en protégeant la nature, en privilégiant des moyens de subsistance durables plutôt que des modèles guidés par le profit ;
  • Développer un système alimentaire mondial basé sur la souveraineté alimentaire et sur des pratiques agro-écologiques, qui promeut des méthodes de production, de transformation, de distribution et de consommation adaptées aux différentes cultures. »

Ils ajoutent : En tant que membres et collaborateurs de l'Église catholique, les Ordres et Congrégations religieuses sont unis à toutes les personnes de bonne volonté qui plaident en faveur d'un avenir juste pour tous. Notre voix collective a du poids, et nous exhortons les délégués à la COP30 et les gouvernements à prendre ces mesures concrètes. Les signataires de cette pétition s’engagent à la présenter à leur gouvernement, en rappelant qu’ils ont également adhéré à la Déclaration de la campagne « Religious Life for Climate Justice, Turning Hope into Action » (www.ecojesuit.com/cop30).

Le processus des COP demeure indispensable pour progresser dans la lutte contre le changement climatique. Le pape François a affirmé : « Il s’agit d’établir des règles globales et efficaces qui permettent de garantir cette sauvegarde globale » (Laudate Deum, n. 42). Et le pape Léon XIV insiste : « Notre mission de prendre soin de la création, de promouvoir la paix et la réconciliation, est la mission de Jésus, que le Seigneur nous confie. Nous entendons le cri de la terre et le cri des pauvres, car ce cri est parvenu au cœur de Dieu. Notre indignation est son indignation, notre œuvre est son œuvre » (Homélie, 9 juillet 2025). C’est une invitation à travailler ensemble pour construire un monde où tous puissent avoir la vie, et la vie en abondance (Jn 10,10).

Aujourd’hui, le monde est plongé dans une « polycrise » : une constellation de crises simultanées qui s’influencent mutuellement. D’un côté, le pape François parle d’une Troisième Guerre mondiale « par morceaux » ; de l’autre, la crise climatique produit des effets dévastateurs. Il ne semble plus y avoir de ligne rouge capable de contenir les conflits, tandis que la course aux armements génère de nouvelles dettes et détourne des ressources des services sociaux, de l’adaptation et de l’atténuation climatiques. L’approche multilatérale et diplomatique paraît en déclin, et prévaut la logique du « droit du plus fort » plutôt que celle de la « force du droit ». Les droits humains et les droits des peuples sont piétinés, les inégalités croissent du fait de structures économiques injustes, poussant des millions de personnes sous le seuil de pauvreté et conduisant la planète au-delà de sa capacité de régénération.

Avec la campagne Religious Life for Climate Justice, Turning Hope into Action (www.ecojesuit.com/cop30) que tous – et toi aussi – peuvent signer, les congrégations religieuses visent à recueillir 30 000 signatures, dans une action de plaidoyer qui pousse la COP30 à prendre des décisions efficaces et concrètes contre le changement climatique, en défense du bien-être de la planète — notre maison commune — et des peuples qui l’habitent.

 

 

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