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Population, eau, biodiversité, énergie et alimentation : les piliers d'une crise mondiale

Madrid 01.09.2021 Divers Traduit par: Jpic-jp.org

Le sixième rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) attribue clairement le réchauffement climatique à l'action humaine. Une grande partie de la population des pays industrialisés estime qu'un changement radical dans la consommation, les transports et l'énergie contribuera à éviter ou à atténuer significativement les effets du changement climatique, tandis qu’une autre partie de la population, minoritaire, nie l'existence du changement climatique.

Le réchauffement n'est qu'une des nombreuses conséquences d'une crise mondiale.

Population : nous sommes de plus en plus nombreux

Entre 1700 et 2003, la population humaine mondiale a décuplé, passant d'environ 600 à 6 300 millions. A partir de 2050, la croissance plafonnera pour atteindre environ 12 milliards en 2100. L'Europe et l'Amérique du Nord ont ralenti leur croissance démographique. Mais le reste du monde, qui représente la plus grande partie de la population, continue de croître. Le niveau actuel de la population de la planète exerce une pression énorme sur sa durabilité en raison de la demande en eau, nourriture et énergie et à cause des pertes considérables dans la biodiversité.

L'eau douce : la prochaine source de conflits

La croissance démographique mondiale et le développement économique pèseront encore plus lourdement que le changement climatique sur la relation entre la disponibilité et la demande d'eau douce. L'accès à l'eau douce est déjà menacé pour 80 % de la population mondiale. Une grande partie du monde sera confrontée à des défis considérables pour s’assurer l'approvisionnement en eau. Cela nécessitera un effort important dans les infrastructures et la technologie, mais aussi dans les politiques de distribution et de tarification de l'eau. Lorsque l'approvisionnement en eau devient limité, cela entraîne la réduction des activités économiques, l'abandon des infrastructures, voire des conflits autour des bassins hydrographiques.

Énergie : nous continuerons à brûler des énergies fossiles

Entre 2015 et 2050, les émissions mondiales de CO₂, principalement liées à l'énergie, augmenteront de 6 %, passant de 33 à 35 Gt, selon les politiques actuelles et celles projetées. Ces émissions devraient tomber à 9,7 Gt en 2050 pour atteindre l'objectif d'augmentation maximale de 2°C de l'Accord de Paris.

Les opinions les plus optimistes estiment que les énergies renouvelables arrivent à fournir les deux tiers de la demande énergétique mondiale. Cela nécessite de multiplier par six le taux de croissance actuel de ces sources. L'objectif de neutralité climatique de l'UE en 2050 est partagé avec les États-Unis, et même avec la Chine qui se propose d’atteindre cet objectif en 2060.

Cependant, les données de l’Agence Internationale de l’Energie sur la consommation de pétrole pour la période 2019-2026 prévoient toujours une augmentation de 4,4 % de la demande mondiale de pétrole brut. La moindre utilisation de combustibles fossiles dans certains pays de l'OCDE sera largement compensée par une consommation plus élevée dans les pays en développement. Bref, les propriétaires d'énergies fossiles ne vont pas cesser de profiter de leurs ressources.

Production et consommation alimentaire

Trouver un équilibre entre l’intensification agricole, la lutte contre la faim et la conservation de la biodiversité, tout en réduisant les impacts négatifs sur l'environnement, est l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée.

En principe, les terres agricoles et les prairies de la planète Terre peuvent produire la nourriture nécessaire à l'ensemble de la population humaine. Pourtant, en 2019, près de 690 millions de personnes (8,9 % de la population) souffraient de malnutrition. Et ces chiffres empirent depuis plusieurs années.

En outre, le système alimentaire mondial a des impacts significatifs sur l'environnement par l’usage de l'eau, la pollution, le changement d'affectation des terres et la perte de biodiversité. La production alimentaire contribue au réchauffement climatique par les émissions de gaz à effet de serre, bien que dans une bien moindre mesure que l’utilisation de combustibles fossiles.

Au niveau mondial, une augmentation des émissions issues de la production alimentaire est attendue, notamment en raison de la croissance démographique et économique du continent africain.

Perte de biodiversité

La perte de biodiversité découle des changements dans l'utilisation des terres induits par l'agriculture, des changements climatiques dus à l'utilisation de combustibles fossiles, ainsi que d'autres effets associés à l'action humaine. Les conséquences de cette perte affectent le fonctionnement des écosystèmes et les services qu'ils fournissent.

Le climat méditerranéen et les écosystèmes des prairies connaîtront le plus grand changement, en raison de l'influence substantielle de tous les facteurs de perte de la biodiversité. Malgré les efforts internationaux, les objectifs de conservation de la biodiversité ne sont pas encore atteints.

Solutions à une crise mondiale

Nous ne sommes pas confrontés à une crise climatique, mais plutôt à une crise globale issue de la surexploitation des ressources sur une planète aux dimensions finies. Nous concentrons notre attention sur le réchauffement climatique, la perte de biodiversité et les autres conséquences collatérales de la surexploitation des ressources. Mais nous ne voulons pas voir l'éléphant dans la pièce : une croissance démographique insoutenable qu'il nous faut stabiliser, voire inverser. À Londres en 1798, Thomas R. Malthus écrivait que « la tendance perpétuelle de la race humaine à croître au-delà des moyens de subsistance est l'une des lois générales de la nature animée, que nous ne pouvons pas nous attendre à changer ».

Dans son appel à partir de la science, le monde scientifique plaidait en 2019 pour tenter d'atténuer et de s'adapter au changement par des transformations dans la façon dont nous gouvernons, gérons, nous nourrissons et utilisons les matériaux et l'énergie.

Dans une mise à jour récente, il propose d'attaquer sur trois fronts : mettre en place un prix mondial du carbone, éliminer progressivement et éventuellement interdire les combustibles fossiles, créer des réserves climatiques stratégiques pour protéger et restaurer les puits de carbone naturels et la biodiversité.

Certains de ces messages cadrent avec l'engagement vert de l'Europe, le continent qui souffre le plus de la rareté des matières premières, où la pression sociale est plus forte en faveur des politiques vertes, et qui maintient un certain leadership dans les énergies alternatives et les technologies nécessaires pour atténuer le changement climatique.

Mais cette vision est utopique, car aucune société n'est vraiment prête à renoncer à sa croissance et à son bien-être pour le bien de la planète. La solution, si elle vient, ne résultera pas d'un accord mondial soudain qui renverse les tendances actuelles. Seule la science pourra fournir des solutions technologiques pour contrôler le climat, augmenter la disponibilité de l'eau, maximiser la production alimentaire et conserver ce qui reste de la biodiversité. Et il est peut-être déjà trop tard.

Voir, Población, agua, biodiversidad, energía y alimentación: los pilares de una crisis global

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