Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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Un nouvel accord international sur la biodiversité renforce l'action en faveur du climat

Cambiamento climatico dell’ONU 21.12.2022 Notizie sul clima dell’ONU Traduit par: Jpic-jp.org

Les pays réunis à Montréal à l'occasion de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (la COP 15) ont conclu un accord qui représente une étape clé dans la protection des terres et des océans de la planète et renforce les efforts visant à préserver le climat mondial.

Les gouvernements se sont engagés à protéger 30% des terres et des eaux considérées comme importantes pour la biodiversité d'ici à 2030. Actuellement, seules 17% des zones terrestres et 10% des zones marines sont protégées.

Le cadre mondial pour la biodiversité défini à Kunming et à Montréal prévoit également la mobilisation de 200 milliards de dollars d'ici à 2030 en faveur de la biodiversité, provenant de diverses sources, et la suppression progressive ou la réforme des subventions, qui pourraient rapporter 500 milliards de dollars supplémentaires à la nature.

Dans le cadre du paquet financier, le cadre demande d'augmenter à au moins 20 milliards de dollars par an d'ici 2025 l'argent qui va aux pays pauvres. Ce chiffre devrait passer à 30 milliards de dollars par an d'ici à 2030.

La COP 15 est le « moment de Paris » pour la biodiversité

Les écosystèmes terrestres et marins qui abritent la grande majorité des espèces de la planète - forêts, tourbières, zones côtières et océan - absorbent plus de 50% des émissions de carbone d'origine humaine. Ils sont donc essentiels pour atteindre l'objectif central de l'Accord de Paris, qui consiste à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.

Dans le même temps, la biodiversité joue un rôle énorme dans le renforcement de la résilience aux impacts inévitables du changement climatique. Des solutions fondées sur la nature, telles que la protection des récifs coralliens et des forêts de mangroves, protègent les communautés côtières des tempêtes, des inondations et de l'érosion.

Elizabeth Mrema, responsable de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, et Steven Guilbeault, ministre canadien de l'environnement, ont tous deux qualifié la conférence de « moment de Paris pour la biodiversité », en référence à l'accord historique de 2015 sur l'action climatique. En vertu de cet accord, les gouvernements ont promis d'élaborer des stratégies climatiques et des stratégies suffisamment ambitieuses pour éviter les pires conséquences des changements climatiques.

Mrema a également noté que de plus en plus de l'agenda international de la biodiversité apparaît dans les discussions dans le cadre des COP sur le climat. Dans une première décision de couverture d'une conférence de l’ONU sur les changements climatiques, les gouvernements réunis lors de la COP 27 à Charm el-Cheikh en novembre ont reconnu l'importance des solutions fondées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques. Il s'agit de solutions qui protègent les écosystèmes naturels et qui profitent aux populations tout en contribuant à la lutte contre les changements climatiques et à la protection de la biodiversité.

Les acteurs non étatiques ont un rôle clé à jouer dans la protection de la biodiversité

Simon Stiell, secrétaire exécutif d’ONU Climat, s'est félicité de l'accord conclu à Montréal et a souligné l'importance des chevauchements entre les agendas de la biodiversité et du climat.

La nature et la biodiversité sont les deux faces d'une même pièce, les deux vont de pair. Les changements climatiques ont un impact négatif sur la biodiversité, et la biodiversité fait partie de la solution aux changements climatiques. Après des décennies de destruction des écosystèmes et d'effondrement de la biodiversité, l'accord conclu lors de la COP 15 fournit le cadre nécessaire pour stopper et inverser ces tendances. Il n'y a pas de retour en arrière, ni d'excuses pour l'inaction. La direction à prendre est claire, a-t-il déclaré.

Toutefois, le plus haut responsable des Nations unies en matière de changements climatiques a averti que si les accords internationaux sur la biodiversité et le climat, tels que ceux conclus lors de la COP 15 sur la biodiversité à Montréal et de la COP 27 d’ONU Climat à Charm el-Cheikh, sont importants, il est tout aussi important que les parties prenantes non-Parties, telles que les villes, les régions, les entreprises et les investisseurs, intensifient leurs actions :

Pour la biodiversité et pour le changement climatique, nous devons voir autant de progrès que possible au sein du processus intergouvernemental. Mais cela ne suffit pas, et c'est pourquoi nous devons accorder autant d'attention que possible à l'action réelle en dehors du processus, à ce qui se passe dans l'espace des acteurs non étatiques, a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, il convient de noter qu'un certain nombre d'associations de détaillants et d'entreprises ont annoncé, lors de la COP 15 sur la biodiversité, qu'elles s'engageaient à devenir des accélérateurs de la campagne Objectif Zéro de l’ONU, conçue pour encourager les gouvernements et les parties prenantes non étatiques à atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d'ici 2050.

Diane Holdorf, vice-présidente exécutive du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable, a déclaré : Nous ne pouvons pas résoudre la crise de la biodiversité sans nous occuper du climat, et comme 30 à 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont attribuées au secteur du commerce de détail, nous devons accélérer la transformation du secteur.

Toutefois un projet discutable

Près d’un million d’espèces sont menacées de disparaître. Afin d’y remédier, la COP 15 a adopté un plan pour classer 30% de la planète en aires protégées d’ici 2030. Un projet discutable qui démunirait, au lieu de renforcer, ceux qui ont su le mieux préserver la biodiversité jusqu’ici : les peuples autochtones. A la veille de la COP 15 ils ont envoyé à l’ONU une pétition.

À la secrétaire exécutive de la CDB Elizabeth Maruma Mrema, au Président de la République française Emmanuel Macron et aux États membres de la CDB

Madame la Secrétaire exécutive, Monsieur le Président, Madame, Monsieur.

L’effondrement de la biodiversité est, avec la crise climatique, l’une des crises existentielles de notre époque. Tous deux exigent des réformes profondes et une action courageuse de la part de notre société.

Les zones protégées et les "autres mesures de conservation efficaces par zone" (AMCE) jouent un rôle important dans la préservation de la biodiversité et des écosystèmes, mais présentent des risques considérables. L’objectif du Cadre mondial pour la biodiversité post-2020, qui consiste de placer 30 % des terres de la planète sous protection d’ici à 2030, comporte plusieurs dangers.

  • De nombreuses aires protégées et d’AMCE sont associées à la violence, à l’appauvrissement et au déplacement de populations, notamment celles qui vivent depuis des générations en harmonie avec la nature. La conservation de la nature se fait alors au prix de la violation des droits humains. « 30 en 30 » pourrait devenir la plus grande spoliation de terres de l’histoire.
  • De nombreuses aires protégées et d’AMCE ne contribuent guère à la préservation de la nature. Leur création ne sert alors que d’alibi et détourne l’attention des mesures efficaces.
  • Des objectifs chiffrés tels que 30 % ou même 50 % reposent manifestement sur des considérations politiques plutôt que sur des faits scientifiques.
  • La création et la gestion d’aires protégées et d’AMCE promettent des bénéfices à de grandes organisations et entreprises, souvent occidentales, ou aident ces dernières à poursuivre leur modèle économique nuisible au climat via des soi-disant « solutions basées sur la nature ».
  • La gestion des aires protégées et des AMCE ne tient souvent pas compte des spécificités régionales et locales.

Dans le même temps, il est de plus en plus reconnu par la science que la nature est mieux préservée là où vivent et des populations autochtones et des communautés locales et où leurs droits sont respectés.

Nous vous demandons en conséquence de :

- renforcer les droits des peuples autochtones et des communautés locales. Il s’agit de la garantie des droits forestiers et fonciers, du droit au consentement libre, préalable et éclairé, de la protection contre la violence et le déplacement ainsi que de la participation équitable au développement économique et social.

- renforcer le rôle des peuples autochtones et des communautés locales dans les négociations nationales et internationales et dans la mise en œuvre ou le suivi des décisions prises. Les connaissances traditionnelles autochtones doivent y être intégrées.

- faire en sorte que les peuples autochtones et les communautés locales soient mieux financés, afin qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle de gardiens de la nature.

- lutter contre les causes profondes de la crise de la biodiversité, notamment l’exploitation des ressources et la surconsommation.

Nous vous prions de croire, Madame la Secrétaire exécutive, Monsieur le Président, Madame, Monsieur, en l’assurance de notre respectueuse considération.

Ont-ils été écoutés ? On le verra bientôt ou lors du prochain sommet de l’ONU sur la biodiversité qui aura lieu en 2024 et devrait voir les pays renforcer leurs engagements en vue d'enrayer la perte de biodiversité.

Voir Un nouvel accord international sur la biodiversité renforce l'action en faveur du climat et aussi

Protégez la biodiversité, mais correctement : en renforçant les droits des peuples autochtones - Sauvons la Forêt

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