Vol. 6 - N° 7-8

Jpic Nouvelles du Blog de Jean Paul ? Vol. 6 - N 7-8

A LA ÙNE

Problème éthique ou dilemme social ?

L'avortement, le contrôle des naissances, l'utilisation de la contraception, « l'hiver démographique », la liberté individuelle et le bien commun : sont-ce des questions éthiques qui découlent de problèmes moraux ou des dilemmes sociaux que l'État doit résoudre ?

Il y a quelques années aux États-Unis, des activistes pro-vie à l’extérieur des cliniques d'avortement tiraient, prêts à tuer, sur les médecins qui pratiquaient l'avortement. Une absurdité éthique : vouloir défendre la vie, en étant prêts à tuer. Le sens éthique était, et il est encore, réduit au silence par un problème social angoissant : une société sans enfants n'a pas d'avenir. L’Espagne enregistre plus de décès que de naissances (L'Espagne et le Portugal : une population en danger d'extinction ?), de moins en moins d'enfants et viendra le jour où il n’y aura plus de nouveau-nés. « Une société, la nôtre, qui a de moins en moins d'avenir » (Renaissance démographique). L '« hiver démographique » aura un coût élevé dans le système de retraites à cause d’une population active réduite, alors qu’une société stérile est condamnée à mort. Ces militants nord-américains déclaraient : C'est une guerre d'autodéfense, de survie. Qui tue nos enfants à naître, tue notre avenir, tue notre garantie de vie en tant que société.

Les droits de la communauté peuvent-ils prédominer sur la liberté décisionnelle de l'individu, sur le droit à l'autodétermination du couple, de la femme ? Un principe contesté, cependant supposé valide face à l'explosion démocratique. Des pays comme la Chine et l'Inde ont réagi par le contrôle des naissances et les États-Unis - et les Nations Unies - avec la promotion de l'avortement, de la stérilisation volontaire ou obligatoire, par le biais d'organisations « humanitaires ». En Chine, la loi de l'enfant unique est entrée en vigueur en 1979 : quelques 40 ans plus tard, en 2017, le nombre de naissances a chuté de 3,5%, alors que les chinois âgés en 2020 seront 400 millions. L'action de certains pays s'accompagne aujourd’hui du phénomène ‘naturel’ de la baisse de la fécondité chez d’autres. En Asie, cela soulève des inquiétudes quant aux conséquences économiques et sociales. L'Association Asiatique pour le Développement de la Population (APDA), a étudié la population du Japon et affirme : « L'augmentation de la population a été la principale préoccupation dans le monde entier, tandis que les risques de faibles taux de natalité et la diminution consécutive de la population n'étaient pas prévus jusqu'à présent ». Faute d’études, les gouvernements n'ont pas prêté attention à cette question (La natalité du Japon au plus bas).  Continue à lire

LA BONNE NOUVELLE

L’Inde contre la traite des êtres humains

Le gouvernement indien a donné son feu vert au projet de loi tant attendu sur la traite. Le projet de loi deviendra loi une fois approuvé par les deux chambres du Parlement. La portée de la législation proposée transcende la simple action punitive pour inclure également la prévention, la protection et la réhabilitation. Toutes les lois antérieures sur la traite des êtres humains mettaient sur le même plan trafiquants et victimes et cela constituait un obstacle à ce que les victimes déposent une plainte contre le crime. La nouvelle loi proposée, la première du genre en Inde, offre au contraire assistance et protection immédiate aux victimes rachetées, en leur donnant le droit à des mesures provisoires dans un délai de 30 jours. Il existe également des clauses d'assistance spécifiques pour les traumatismes physiques et mentaux des victimes, leur éducation et le développement de leurs compétences, les soins médicaux et l’assistance juridique, et le logement protégé. À cette fin, un fonds pour la réhabilitation des victimes a été créé. La National Investigation Agency, principal organe du pays pour la lutte contre le terrorisme, agira en tant que bureau national de lutte contre la traite.

« C'est une victoire pour les 1,2 million de personnes qui ont participé aux 11 000 km de la longue Bharat Yatra (marche pour l’Inde) pour cette demande », a déclaré le lauréat du prix Nobel Kailash Satyarthi, en se référant à la marche d'un mois organisée par lui l'année dernière.

L'Index 2016 sur l'esclavage mondial, préparé par un groupe de défense des droits de l'homme basé en Australie, la Walk Free Foundation, estime que 45,8 millions de personnes, y compris des millions d'enfants, sont soumis à une forme d'esclavage moderne ; ils étaient 35,8 millions en 2014, et c'est donc une menace qui affecte de vastes régions de l'Asie du Sud. La traite des êtres humains est le troisième plus grand crime organisé qui viole les droits humains fondamentaux. De manière significative, il n'existe pas encore de loi internationale spécifique pour faire face à ce crime. Les experts espèrent que la législation proposée fera de l'Inde un pionnier dans la formulation d'une législation globale pour lutter contre la menace de la traite. Avec 18,35 millions victimes, l'Inde est en tête du commerce mondial des adultes et des enfants. Des milliers de femmes et d'enfants sont victimes de la traite en Inde et aux voisins Népal et Bangladesh. Certaines victimes sont attirées des villages vers les villes avec la fausse promesse d’un travail rémunéré, mais un grand nombre d'entre elles sont emmenées de force. La traite des êtres humains est un crime hautement organisé impliquant des bandes interétatiques ; le projet de loi propose donc une unité de lutte contre la traite au niveau de chaque district avec un ‘agent de police anti-traite’ et une chambre judiciaire chargée des procès rapides dans ce domaine.

Le projet de loi divise les crimes en « trafic » et en « trafic aggravé ». La première catégorie est  punie d’une peine d'emprisonnement de sept à dix ans, tandis que la seconde peut condamner le coupable à plus de dix ans de prison, peine qui peut être prolongée jusqu'à l'emprisonnement à vie. Les crimes aggravés comprennent la traite aux fins de travail forcé, de mendicité, de mariage forcé et l'administration de produits chimiques ou d'hormones pour provoquer la maturité sexuelle précoce d'une personne. En outre, le projet de loi prévoit trois ans de prison pour ceux qui font la promotion, soutiennent la traite ou y participent.

Selon le National Crime Records Bureau, 8 100 cas de traite en Inde ont été enregistrés en 2016, tandis que 23 000 victimes ont été sauvées en 2017. Cependant, les chiffres ne reflètent pas l'ampleur du crime, car de nombreuses victimes ne se font pas enregistrer par la police par manque de connaissances juridiques ou par peur des trafiquants. En outre, les demandes croissantes d'une industrie des services florissante en Inde recrutent parmi les victimes de la traite parce qu'il n'y a pas de système de contrôle adéquat. Cette pratique est directement responsable du nombre vertigineux de cas de traite d'êtres humains signalés en Inde. Certaines mesures pour le contrôle de la traite sont déjà en cours dans le cadre d'un engagement gouvernemental plus large ; ainsi, une plate-forme en ligne a été créée pour retrouver la trace des enfants disparus et des accords bilatéraux de lutte contre la traite des êtres humains ont été signés avec le Bangladesh et Bahreïn. Le gouvernement collabore également avec des organismes de bienfaisance et des organismes sans but lucratif pour former les forces de l'ordre dans cette lutte. (Voir l'article original  in Neeta Lal, IPS, 9 avril 2018)

LA MAUVAISE NOUVELLE

La grande beauté

Peu de gens savent que l'éclat et l'effet perle du rouge à lèvres, des ombres à paupières, du vernis à ongles, des produits pour les cheveux, est due à la présence du mica, un minéral fragile d’un aspect cristallin grâce à sa lumière thermique, chimique, qui est utilisé non seulement dans l'industrie cosmétique, mais aussi dans celle de la peinture, de l'électronique et de l'automobile.

Surement encore plus petit est le nombre de ceux qui savent qu'un quart de la production mondiale de mica vient de l'Inde - des États du Jharkhand et du Bihar pour être précis -, et sort de mines à 90% illégales car elles emploient un grand nombre d’enfants travailleurs. Un rapport, qui vient d'être publié par le néerlandais Somo, Global mining mica and the impact on children rights (l'exploitation minière mondiale du mica et son impact sur les droits des enfants), nous informe que les enfants utilisés en Inde dans l'extraction du mica sont autour de 22 000, beaucoup d'entre eux de moins de douze ans. Au lieu d'aller à l'école, ils passent leurs journées à effriter les paillettes de mica, quand ils ne doivent pas descendre dans les tunnels souterrains pour détacher les plaques et les amener à la surface. Les enfants ont des salaires d'esclaves, ainsi que leurs pères qui, à cause de cela, sont obligés de demander à leurs enfants de les suivre au travail. Et les voilà, parmi les pierres, ces petits producteurs de mica, poussiéreux, minables et rabougris qui nous permettent de développer des breloques brillantes.

Déjà en 2016, la Fondation Reuters, a publié un rapport qui signalait leur situation en notant que les enfants qui travaillent ne doivent pas seulement faire face à une lourde fatigue, mais aussi à la poussière qui affecte leurs poumons et aux accidents parfois si graves qu’ils causent des blessures et des fractures mutilantes quand ce n’est pas la mort (Regardez la vidéo The Ugly Face of Beauty: Is Child Labour the Foundation for your Makeup? Le visage laid de la beauté :  le travail des enfants est-il la base de votre maquillage ?). L'organisation indienne Bachpan Bachao, engagée contre le travail des enfants, estime que dans les mines de mica, meurent chaque mois une douzaine de personnes, dont beaucoup sont des mineurs. Lire tout l’article  

CELEBRER !

30 juillet Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains

L'été, avec ses voyages exotiques, et la Coupe du monde de football sont le moment « propice » à l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants et même des jeunes hommes. La traite des personnes est effectuée aussi à d'autres fins, y compris le travail forcé et le service domestique. L'Organisation internationale du travail estime que 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé dans le monde. Même si le nombre exact de victimes de la traite n’est pas connu, on estime actuellement à plusieurs millions le nombre d’individus vendus à des fins lucratives dans le monde. Tous les États sont affectés par la traite des êtres humains, que ce soit un pays d’origine, de transit ou de destination des victimes.

Les enfants représentent un tiers de ces victimes dans le monde, selon le rapport de l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime (ONUDC). Selon ce document, les femmes et les filles représentent 79 % du trafic mondial.

En 2010, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté le Plan d’action mondial pour la lutte contre la traite des personnes, exhortant les gouvernements à prendre des mesures concertées et concrètes pour contrer ce fléau. Le Plan appelle à intégrer la lutte contre la traite des personnes aux programmes élargis de l’ONU afin d’accélérer le développement et renforcer la sécurité mondiale. Une des dispositions décisives du Plan est l’établissement d’un Fonds de contributions volontaires de l’ONU pour les victimes de la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants.

Ce Fonds facilite l’assistance et la protection des victimes de la traite sur le terrain, notamment par le biais de subventions accordées à des ONG spécialisées. Dans les années à venir, l'objectif du Fonds sera notamment de donner la priorité aux victimes qui proviennent d'un environnement où sévit un conflit armé, et identifier les victimes de la traite parmi les flux de réfugiés et de migrants. Le Fonds concentrera également son assistance auprès des victimes de la traite à des fins d'exploitation sexuelle, de trafic des organes, de mendicité ou de criminalité forcée, et à toute nouvelle forme d'exploitation, comme, par exemple, la pornographie en ligne ou le prélèvement de tissus.

En 2013, l’Assemblée générale a tenu une réunion de haut niveau pour évaluer le Plan d’action mondial. Les États Membres ont également adopté la résolution 68/192 et proclamé le 30 juillet Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite des êtres humains. La résolution déclare qu’une telle Journée est indispensable pour « faire connaître la situation des victimes de la traite humaine et promouvoir et protéger leurs droits ».

En septembre 2015, les pays du monde entier ont adopté le Programme de développement durable à l'horizon 2030 qui vise à supprimer le travail forcé et à mettre fin à l'esclavage moderne et à la traite d'êtres humains. Les objectifs de développement durable ont également pour cible l'interdiction et l'élimination du travail des enfants sous toutes ses formes. Une année plus tard, en septembre 2016, lors du Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants, les États Membres sont parvenus à un consensus sur un document, la Déclaration de New York. Parmi les 19 engagements adoptés, 3 concernent des actions concrètes à l'encontre de la traite d'êtres humains et du trafic de migrants.

« Agir pour protéger et aider les victimes de la traite ». Avec ce thème, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) veut cette année mettre l'accent sur les actions qui peuvent être entreprises en vue d'aider et de protéger les victimes de la traite. Ce thème est lié à des questions urgentes de notre époque, à savoir les larges mouvements de réfugiés et de migrants, les conséquences multiples que font peser les conflits et les catastrophes naturelles sur les risques de trafic d'êtres humains, et enfin, le fait que de nombreuses victimes ne sont pas identifiées en tant que telles et, dès lors, n'ont pas accès à une aide ou à une protection. Voir ici pour en savoir plus

PASSER A L'ACTION

La Campagne pour les pauvres ressuscite

La Poor People's Campaign campagne originale a été inaugurée par Martin Luther King, Jr. en 1968 pour être un « mouvement révolutionnaire » qui visait « une redistribution radicale du pouvoir économique et politique ». La campagne débutant le 13 mai dernier et s'étalant sur six semaines, des milliers de personnes ont participé à des actions non-violentes à Washington, DC et dans les établissements d'Etat à travers le pays pour le lancement de cette Campagne pour les pauvres ressuscitée.

Martin Luther King avait identifié trois maux : la pauvreté, le racisme et le militarisme. Le mouvement actuel y ajoute un autre, la dégradation de l'environnement. L'accusation contre les États-Unis reste la même aujourd'hui qu’en 1968 : « Les Etats Unis valorisent la richesse plus que les personnes ». A propos des Etats-Unis, William Barber, coprésident de la campagne avec Liz Theoharis, a déclaré : « Nous avons l'argent, mais nous avons perdu notre sens moral ». Les organisateurs ont parcouru le pays en offrant des formations à la désobéissance civile non violente et en recrutant des personnes disposées à protester contre les injustices énumérées par Barber : « Décès causés par l'absence d'assurance maladie, annulation des droits de vote, forages sur les terres amérindiennes, gens sans-abri, violence policière, un salaire minimum invivable, l'incapacité de la ville de Flint à fournir de l'eau potable à ses citoyens, la corruption politique ».

Les organisateurs disent qu'ils ont vu des personnes jusqu’alors isolées s'impliquer et croire qu'ils peuvent réaliser des changements dans leurs villes. Les gens recrutées sont « jeunes et vieux, pères sans emploi, mères qui vivent de l’assistance sociale, agriculteurs et travailleurs ». De plus, bien qu’on ne doive pas être pauvre pour participer, le leadership de la Campagne appartient aux personnes directement affectées. Les organisateurs planifient de former des leaders au niveau de chaque Etat afin d'avoir une influence à niveau national. Carolyn Foster, qui travaille pour la Campagne en Alabama, a déclaré : « C'est un mouvement ascendant de personnes qui parlent pour elles-mêmes : les organisateurs disent que si bien des mouvements sociaux n'atteignent peut-être pas tous leurs grands objectifs, ils estiment, cependant, que leur mouvement est déjà un succès parce que ‘d’incroyables leaders de base se sont unis et restent unis’ ». Ils espèrent pouvoir mettre en œuvre leur discours d'ici la fin de juin, de telle sorte que les gens puissent penser à la réalisation de plus grands objectifs. Et ils ne veulent pas limiter leur imagination seulement à ce qu’on pense actuellement comme politiquement possible. Si on veut en savoir plus sur la Campagne des Pauvres ou chercher comment mobiliser sa propre communauté en utilisant les médias sociaux pour recruter d'autres personnes ou peut-être s’engager dans la désobéissance civile, visitez : Un agenda moral basé sur les droits fondamentaux -A moral agenda based on fundamental rights

MIEUX CONNAITRE L'ONU

Le Conseil de tutelle

Les Nations Unies (ONU) ont six organes principaux : l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, la Cour internationale de Justice, le Secrétariat (avec le Secrétaire général), et le Conseil de tutelle. Ce dernier est sans doute le moins connu, le moins discuté et peut-être celui qui a produit les meilleurs changements dans la vie des pays.

Pour comprendre ses fonctions, un pas en arrière dans l'histoire doit être fait.

En 1945, au moment où l'ONU était fondée, 750 millions de personnes — soit près du tiers de la population mondiale — vivaient dans des territoires qui n'étaient pas autonomes et qui dépendaient de puissances coloniales. Aujourd’hui, ils sont moins de 2 millions et vivent dans 17 territoires toujours non autonomes. L’ONU a joué un rôle historique dans ce processus de décolonisation, qui a changé l'histoire de notre monde, et a été le premier grand succès de cette organisation mondiale. Reconnaissant le principe de l'autodétermination, la Charte mentionne la responsabilité des États vis-à-vis des territoires sous leur administration en tant que « tutelle sacrée » dans laquelle les intérêts des citoyens sont primordiaux et poursuit encore son action visant à favoriser l’accession à l’autodétermination ou à l’indépendance de ces territoires. 

La Charte des Nations Unies a donc institué un régime international de tutelle et un Conseil de tutelle en vue de surveiller les territoires désignés par l'expression « territoires sous tutelle ». Le régime de tutelle avait pour fin essentielle de favoriser le progrès politique, économique et social des territoires ainsi que leur évolution vers la capacité à s'administrer eux-mêmes ou vers l'indépendance. Il avait aussi pour objectif d'encourager le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales et de développer le sentiment de l'interdépendance des peuples du monde.

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TEMPS POUR SOURIRE

Ressentir les sons du Sénégal

Bienvenue en Afrique. L’humanité, la paix, la santé, l’histoire, tout en Afrique devient musique. La musique est vie, c’est la vie, c’est faire le plein d’émotions et de fraicheur. « Trois semaines de voyage à travers du Sénégal m’ont permis de capturer la culture d’un peuple, et sentir le pouvoir et l’importance de la musique dans un pays où la joie de vivre l’emporte sur la pauvreté », commente l’auteur de cette vidéo. Pleine d’images, belles et touchantes, parcourues par la musique typique du pays, elle fait revivre les émotions de qui a vécu au Sénégal et donne envie de le connaitre à qui n’a jamais eu cette chance. Parmi les pays les plus heureux, classé 15e en Afrique, le Sénégal est riche en couleurs, sons et sagesse : « Apprendre par ouï-dire n'est pas fiable ». Il se nourrit aussi d’humour fin : « Cher frère blanc, quand je suis né, j’étais noir ; quand j’ai grandi, j’étais noir ; quand je suis au soleil, je suis noir ; quand je suis malade, je suis noir ; quand je mourrai, je serai noir. Et toi, homme blanc ? Quand tu es né, tu étais rose ; quand tu as grandi, tu étais blanc ; quand tu vas au soleil, tu es rouge ; quand tu as froid, tu es bleu ; quand tu as peur, tu es vert ; quand tu es malade, tu es jaune ; quand tu mourras, tu seras gris. Alors, de nous deux, qui est l’homme de couleur ? » (Sénégal, anonyme). Ici pour se réjouir de la vidéo  

A VOIR - A SAVOIR

Les communautés gagnantes

Les terres arables utilisées pour les activités de loisirs et détente, pourraient être utilisées pour faire de l’agriculture et nourrir des millions de sud-africains qui peuvent à peine se procurer un bon repas. Essayer de sauvegarder les intérêts de la classe moyenne, en conservant ces terres pour les loisirs au lieu de les utiliser pour le bien de tous, ne va non plus protéger les intérêts de la classe moyenne.

Le projet de logements du Programme de Reconstruction et de Développement (PRD) a été à l’ordre du jour depuis que le nouveau gouvernement est au pouvoir, et les objectifs sont loin d’être atteints. Plus, l’inégale répartition dans les villes sud-africaines constitue l’indicateur d’une crise majeure auquel fait face le pays, qui nécessite une solution de plus grande envergure. L’Aéroport International de Cape Town est maintenant entouré par la pléthore de cabanes de Khayelitsha, qui sont en constante croissance, preuve que dans le pays il y a de fait un décalage entre ceux qui font et contrôlent l’économie, et ceux qui, en étant exclus de force, la subissent. C’est dans cette fracture là que la nation toute entière sombrera si rien n’est fait.

Et si on commençait par le quartier de la classe moyenne de Cape Town, Durbanville ? Sur les 465 mètre du 6ème trou du terrain de golf on construirait un bâtiment de 44 étages avec, à chaque étage, 22 appartements. Pas une classique tour en béton, mais plutôt une de ces forêts verticales  imaginées par l’architecte italien Boeri, un jardin local qui absorbe le dioxyde de carbone et remet dans l’air de l’oxygène, source de nourriture, d’oiseaux et paradis pour les insectes Voir la vidéo. Ces logements attireraient surtout les familles de Khayelitsha et, très rapidement, ceux qui chaque jour travailleraient ensemble, allant très souvent les uns chez les autres, vivraient aussi ensemble.

« Le train de la vie passe par là », me disait mon ancien jardinier. « Et tu en connais assez pour savoir que tu dois le prendre. Tu te bats si durement pour libérer tes chevilles des chaines, pour amasser de l’argent, pour embrasser et courir mais le train, lui, s’en va en sifflant. Des personnes bien intentionnées te diront : ‘Il y en aura un autre pour Johannesburg’. Bien sûr, et tu le rattraperas, voilà la solution, mais les correspondances vers le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest à la gare centrale sont déjà parties ; et tu es un de plus qui a raté son train ».

Les radicaux, de gauche et de droite, soutiennent qu’il y a trop de gens et qu’il va falloir trouver une solution. Ce qui est vrai ; offrons donc des opportunités, éduquons et formons ces « gens de trop » qui sont déjà là. Continuer à lire  

RESSOURCES

Aime la Terre comme toi-même

Le monde a été créé par Dieu de telle manière que chacun puisse se nourrir : « La nourriture n'est pas quelque chose à consommer, mais un don de Dieu à partager ».

Dieu a voulu créer un monde dans lequel les vivants pourraient vivre et, en fait, se nourrir. Dans les premières pages de la Genèse où, dans une sorte de symphonie, on essaie de raconter la création, Dieu confie à l'homme dans sa polarité homme-femme le don de la nourriture : « Dieu dit : Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture.  Et il en fut ainsi. Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon ». (Genèse 1:29). Tous les fruits de la terre sont donnés à l'homme, mais il y a une insistance sur l'herbe et sur les arbres qui ont de la semence, pour souligner d’emblée que les semences ne sont pas destinées seulement à être mangées avec les fruits, mais qu’elles ont à tomber au sol et cela est œuvre des humains : semer exige soin, culture de la part de l'homme. Cette page nous dévoile une grande vérité : la terre est mère, elle nous nourrit, mais nous devons pratiquer la « culture » dans le vrai sens du mot : c'est-à-dire, la cultiver. La Terre Mère nous est donnée comme un jardin à cultiver et, en fait, il est écrit : « Le Seigneur Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder » (Genèse 2:15). La nature et la culture célèbrent ici leur lien, un lien à jamais indissoluble, un lien qui est de respect, de protection, de soin intelligent et d’affection. Oui, la Mère Terre ! Ici, nous pouvons sentir la présence, même si elle n'est pas explicite, d'un commandement : « Aime la Terre comme toi-même ! ». Cette terre l’homme la travaille avec la sueur de son front, mais d’elle l'homme tire sa nourriture (Genèse 3,17-19) : c’est la Terre Mère qui donne la nourriture et la vie, c’est une terre qui à la fin accueillera nos corps mortels, car de la terre nous avons été tirés. La nourriture a été voulue par Dieu, elle est bonne et belle, c'est ce que l'homme gagne avec son travail, et l'homme la rendra de plus en plus capable de le nourrir et de le rendre plus humain ! Continuer à lire ici  

TEMOIGNAGE

Quand un peuple est fier de son patrimoine

Il y a, en Ecosse, une petite île qui s’appelle d'Ulva, l’une des 790 îles écossaises presque toutes aussi belles. La plupart se situent dans quatre archipels, mais il existe aussi des groupes d'îles dans les estuaires et dans les nombreux lacs d'eau douce. Une centaine seulement sont habitées, à cause du manque de services tels que la poste, les centres de santé, les écoles.  

Ulva a été mise en vente en juillet 2017 pour 4,25 millions de livres (4,77 millions d'euros), par le membre de la famille aristocratique à laquelle l’île appartenait depuis des décennies. Il était le sixième à vivre sur Ulva. Quand de riches magnats russes ou du Moyen-Orient ont atterri en hélicoptère sur leur île, les cinq autres habitants ont bien craint la voir tomber dans des mains étrangères et que leur mode de vie touchait à sa fin. Ils ont alors décidé d'acheter l'île, eux-mêmes.  Regroupés au sein d'une organisation locale, ils ont fait recours à la loi leur octroyant un droit de préemption. Votée par le gouvernement nationaliste de Nicola Sturgeon, cette loi permet de réserver aux communautés la première offre avant toute vente de terrains privés. Une loi bien populaire, dans une région où la moitié des terres appartient à 500 personnes, dont bon nombre possède châteaux et vastes domaines ruraux sans les habiter. Lors de sa mise en vente, le propriétaire, Jamie Howard, l'avait décrite comme « l'une des plus belles îles privées d'Europe du nord ». La petite île d'Ulva, aux plages immaculées, avec sa vue sur la montagne Ben More et la spectaculaire cascade Eas Fors de l'île voisine de Mull, est de fait un endroit idyllique, une perle de l'Écosse.

A son apogée, l'île comptait plus de 800 habitants. Son déclin a commencé au XVIIIe siècle, lorsque les propriétaires terriens ont évincé en masse les agriculteurs des Highlands pour transformer leurs champs en pâturages pour moutons. Un bon nombre est parti à cette époque pour l’Australie et le Canada.

Désormais propriétaire de l'île, l'organisation s'est engagée à tout faire pour son « développement social et économique » et son « repeuplement ». Ils ont sous les yeux l'exemple de l'île voisine d'Eigg, rachetée par ses habitants en 1997, après une série de propriétaires fantasques. Depuis, sa population a presque doublé, l'île possède son propre réseau d'énergie renouvelable, une connexion internet rapide et un festival de musique.

L’Ecosse est un des rares pays où la population est restée stable depuis 100 ans. Elle ne s’est jamais remise totalement de la Première Guerre Mondiale quand elle a perdu ses hommes en plus grand nombre que tous les autres pays combattants. On voit partout dans le pays des monuments funéraires avec de longues listes de noms. Peut-être cela explique en partie pourquoi les immigrés y sont assez bienvenus et pourquoi l’Ecosse a voté en masse contre le Brexit. Tout cela rend possible le rêve des nouveaux propriétaires : « Quand nous allons prendre le contrôle, notre priorité immédiate sera de rénover les maisons. Nous avons aussi toujours dit que notre priorité serait le repeuplement de l'île », expliquent les gens.

L'île a été rachetée « à un prix fixé par une évaluation indépendante commandée par le gouvernement écossais », indique l’organisation, qui a pu réunir les fonds grâce à une subvention du gouvernement écossais et aux contributions de 500 personnes. Les habitants ont été agréablement surpris par le soutien qu'ils ont reçu, localement mais aussi de l'étranger. « Nous avons reçu des dons de gens qui n'ont jamais mis les pieds en Écosse mais qui soutiennent la réforme foncière », a-t-elle relevé. « Pour notre communauté, c'est une chose à peine croyable ! » Quand un peuple est fier de son patrimoine, sa capacité de plaidoirie et d’autonomisation amène presque toujours au succès.

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