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Fabriquer du sel : la souveraineté alimentaire

US Food Sovereignty Alliance (USFSA) 20.03.2021 From Harvesting Justice Traduit par: Jpic-jp.org

« Nous sommes ce que nous mangeons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons. Et reprendre le contrôle démocratique de notre alimentation, de notre eau et de notre survie écologique est le projet nécessaire à notre liberté » (Vandana Shiva)

« Il y a plus d’un demi-siècle, le Mahatma Gandhi conduisait une multitude d’Indiens à la mer pour fabriquer du sel, au mépris du monopole de l’Empire britannique sur cette ressource essentielle à l’alimentation des populations. Cette action avait catalysé les mouvements fragmentés pour l’indépendance de l’Inde et a marqué le début de la fin de la domination britannique sur l’Inde. L’« acte de fabriquer du sel » a depuis été répété à maintes reprises sous de nombreuses formes par les mouvements populaires en quête de libération, de justice et de souveraineté : César Chavez, Nelson Mandela et les Zapatistes ne sont que quelques-uns des exemples les plus marquants. Le mouvement US Food Sovereignty Alliance cherche à obtenir la souveraineté alimentaire vis-à-vis des monopoles qui dominent les systèmes alimentaires américains, avec la complicité du gouvernement ».

Ainsi commence une déclaration de l'Assemblée des mouvements populaires sur la souveraineté alimentaire du Forum social américain de 2010 à Detroit. Aujourd'hui, nous pouvons trouver des déclarations similaires sur la souveraineté alimentaire élaborées par des communautés du monde entier, des petites villes et villages ruraux aux rassemblements mondiaux de haut niveau.

La souveraineté alimentaire n'est pas une approche à un seul coup, mais un vaste ensemble de principes, de politiques et de pratiques. Il repose sur la conviction que chacun a droit à une alimentation saine et durable, et que les peuples et les nations doivent avoir un contrôle démocratique sur leurs systèmes alimentaires et agricoles.

En 2007, dans le pays ouest-africain qu’est le Mali, plus de 500 petits agriculteurs, producteurs de denrées alimentaires et militants du monde entier se sont réunis dans le Forum Nyéléni pour la souveraineté alimentaire, du nom d'une agricultrice légendaire de la région. La déclaration finale a articulé six attributs clés de Souveraineté alimentaire.

1-. Se concentrer sur la nourriture pour les gens. La souveraineté alimentaire met l'accent sur le droit à une alimentation suffisante, saine et culturellement appropriée pour tous les individus, peuples et communautés. La souveraineté alimentaire rejette la proposition selon laquelle la nourriture n'est qu'un autre produit de l'agro-industrie internationale.

2-. Valoriser les fournisseurs de produits alimentaires. La souveraineté alimentaire valorise et soutient les contributions et respecte les droits des femmes et des hommes, des paysans et des petits agriculteurs familiaux, des éleveurs, des peuples autochtones et des travailleurs de l'agriculture et de la pêche, y compris les migrants, qui sèment, cultivent, récoltent et transforment les aliments.

3-. Préserver les systèmes alimentaires localisés. La souveraineté alimentaire place les fournisseurs et les consommateurs au centre de la prise de décision sur les questions alimentaires ; elle protège les fournisseurs de produits alimentaires du dumping de la nourriture et de l'aide alimentaire sur les marchés locaux ; et elle résiste aux structures de gouvernance, aux accords et aux pratiques qui favorisent un commerce international inéquitable et donnent du pouvoir à des entreprises éloignées et irresponsables.

4-. Prendre des décisions au niveau local. La souveraineté alimentaire vise le contrôle et l'accès au territoire, à la terre, à l'eau, aux semences, au bétail et à la production du poisson pour les fournisseurs de produits alimentaires locaux. Ces ressources doivent être utilisées et partagées de manière socialement et écologiquement durable, en préservant la diversité.

5-. Renforcer les connaissances et les compétences. La souveraineté alimentaire s'appuie sur les compétences et les connaissances locales des fournisseurs de produits alimentaires et de leur organisation locale qui conservent, développent et gèrent des systèmes localisés de production et de récolte des aliments, et qui transmettent cette sagesse aux générations futures. La souveraineté alimentaire rejette les technologies qui les sapent, les menacent ou les contaminent, par ex. l’ingénierie génétique.

6-. Fonctionner avec la nature. La souveraineté alimentaire cherche à guérir la planète afin que la planète puisse guérir les gens ; elle rejette les méthodes qui nuisent aux fonctions bénéfiques de l'écosystème, qui dépendent des monocultures et des usines d'élevage à forte intensité énergétique, des pratiques de pêche destructrices et d'autres méthodes de production industrialisées.

« Ce n’est pas en fin de compte une bataille sur l’alimentation et l’agriculture. Il s’agit de notre survie à tous » (Shalmali Guttal)

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