Vol. 8 - No 11

Jpic Nouvelles du Blog de Jean Paul ? Vol. 8 - N 11

A LA UNE

Les pauvres et Fratelli Tutti

« Quels sont les grands idéaux et aussi les moyens tangibles d'avancer, pour ceux qui souhaitent construire un monde plus juste et fraternel dans leurs relations ordinaires, dans la vie sociale, la politique et les institutions ? », se demande Isabella Piro dans son article pour Vatican News Fratelli tutti. C'est la question principale à laquelle 'Fratelli Tutti' entend répondre.

L'encyclique vise à promouvoir une aspiration universelle à la fraternité et à l'amitié sociale.

« Personne ne peut affronter la vie de manière isolée » ; le moment est venu, alors, de « rêver comme une seule famille humaine », dans laquelle nous sommes tous « frères et sœurs », dit le Pape (n.8). Fratelli Tutti proclame donc que l'amour est « le genre d'attention qui rend la santé à un monde brisé et saignant », a commenté Anna Rowlands, lors de la cérémonie de présentation de l'encyclique.

Elle n'a pas été la seule à louer le pape François pour ce message de concorde au milieu de la discorde. « En tant que jeune musulman érudit de la charia, de l'islam et de ses sciences - a déclaré le juge Mohamed Mahmoud Abdel Salam -, je me trouve, avec amour et enthousiasme, en accord avec le pape. Toutes ses propositions font avancer dans un esprit de préoccupation pour la renaissance de la fraternité humaine ».

« L'encyclique nous montre que nous sommes tous les gardiens de la paix » (Andrea Riccardi), en fait elle appelle «les religions au service de la fraternité dans notre monde » en nous rappelant que : « L'effort pour chercher Dieu avec un cœur sincère, à condition qu'il ne soit jamais souillé par des buts idéologiques ou égoïstes, nous aide à nous reconnaître comme compagnons de route, véritablement frères et sœurs » (Chapitre 8).

L'encyclique, cependant, est une méditation sociale sur le Bon Samaritain et nous devrons la lire dans le contexte de la préoccupation centrale du Pape François pour les pauvres et le chemin des chrétiens dans leur engagement pour les pauvres.

Alors que le souci pour la justice sociale dans l'Église catholique remonte au pape Léon XIII, la centralité des pauvres est revenue lors du Concile Vatican II (CV2) et a pris forme à travers quelques gestes symboliques. Trois semaines avant la fermeture du VC2, dans les Catacombes de Domitille, près de Rome, 42 évêques signaient un engagement appelé Le Pacte des Catacombes s’engageant à vivre comme les plus pauvres de leurs paroissiens. Quelques jours après, le Pape Paul VI, en renonçant à la chaise gestatoria entrait à pied dans la basilique Saint-Pierre et pendant la cérémonie déposait sur l’autel la tiare, la couronne prétendant représenter la triple autorité du Pontife. Le père Pedro Arrupe, supérieur général des jésuites à l'époque,  formulait en 1968 l'expression option préférentielle pour les pauvres, tout de suite reprise par les évêques catholiques d'Amérique latine et qui devait être pleinement embrassée par la Théologie de la Libération. Continuer la lecture  

LA BONNE NOUVELLE

Soudan : espoir de paix

Le gouvernement de transition soudanais et des chefs rebelles ont signé samedi 3 octobre 2020, à Juba, capitale du Soudan du Sud voisin, un accord de paix, qui doit mettre fin à dix-sept ans de guerre meurtrière. Des diplomates tchadiens, qataris, égyptiens, de l’Union africaine et de l’ONU ont également participé à la cérémonie.

Les autorités de Khartoum, un pouvoir hybride de militaires et de civils mis en place après une révolte populaire ayant mis fin, en avril 2019, aux trente ans de dictature d’Omar Al-Béchir, ont fait de la paix avec les rebelles leur priorité. Sous le régime d’Al-Béchir, les rebelles issus de minorités ethniques s’estimaient marginalisés dans un pays confronté à une grave crise économique, surtout après la perte des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

L’accord est composé de huit protocoles traitant de la propriété foncière, de la justice transitionnelle, des réparations et compensations, du développement du secteur nomade et pastoral, du partage des richesses et du pouvoir, et du retour des réfugiés et déplacés. Il stipule que les mouvements armés devront être démantelés et que leurs combattants devront rejoindre l’armée régulière, qui sera réorganisée pour être représentative de toutes les composantes du peuple soudanais.

Ces protocoles avaient été paraphés début septembre par le gouvernement de transition et certains groupes rebelles. Deux factions – celle d’Abdelaziz Al-Hilu et celle d’Abdel Wahid Al-Nour, leader historique de l’Armée de libération du Soudan – n’avaient alors pas souhaité les signer.

Cette nouvelle du Monde (Soudan : le gouvernement de transition et des rebelles signent un accord de paix historique) renvoie à un article réservé aux abonnés et aussi à l’article explicatif Comment le Soudan a sombré pendant les trente ans de pouvoir d’Al-Bachir.

D’autre part, l’information est confirmée et amplifiée par Sudan Tribune qui, le 29 septembre 2020 a écrit notamment, « L'armée soudanaise a procédé mardi passé à la destruction de 300 000 armes à feu illégales collectées lors des campagnes de désarmement dans le pays ces dernières années ».

L'opération a été menée dans la base militaire de Hajar Alasal de l'État du Nil à environ 200 km au nord de Khartoum en présence du lieutenant général Ibrahim Jabir Ibrahim, membre du Conseil souverain, du général Ibrahim Yassen ministre de la Défense, du ministre de l'Intérieur Idris Dafa Allah et nombre d’ambassadeurs ainsi que des représentants d’organisations internationales et régionales.

Ibrahim Jabir a déclaré qu’avec cette destruction ont abouti les trois phases du désarmement, lancées par le gouvernement soudanais en août 2017, pour éliminer les armes illégales dans les zones de conflit au Soudan, en particulier dans la région du Darfour. Il a ajouté que la quatrième phase de la collecte forcée d'armes sera accompagnée de mesures très strictes pour empêcher la possession d'armes à feu et de munitions, sauf par les forces régulières.

La prolifération des armes illégales avait déclenché des affrontements intercommunautaires et des déplacements de civils au Darfour.

Jabir a appelé la communauté internationale à fournir au Soudan le soutien technique nécessaire, car le Soudan s’étend sur un vaste territoire et est entouré de nombreux pays, ce qui nécessite un travail de coordination.

Pour sa part, le général de division Abdel Hadi Abdallah Osman, rapporteur du Comité supérieur de la collecte des armes, a déclaré que le coût des trois premières étapes s'élevait à 40 millions de dollars, et a donc appelé la communauté internationale à contribuer à l'étape suivante.

(Voir : Sudan destroys 300,000 illegal firearms)

LA MAUVAISE NOUVELLE

Deux menaces cachées de la pandémie

Le mariages précoces et les mutilations génitales féminines. « Chaque année, environ 12 millions de filles sont mariées, 2 millions avant leur 15e anniversaire », déclare Inger Ashing, PDG de Save the Children International. Et il ajoute: « Un demi-million de filles de plus sont cette année exposées au risque de cette violence sexiste, et ce ne sont que celles que nous connaissons. Nous pensons que c'est la pointe de l'iceberg ».

Les filles touchées par les crises humanitaires, telles que les guerres, les inondations et les tremblements de terre, sont confrontées au plus grand risque de mariage précoce, affirme Save the Children dans un communiqué de presse. Même avant la pandémie, les données montraient que le mariage d'enfants augmentait parmi les réfugiés. Au Liban, ces mariages parmi les filles réfugiées syriennes ont augmenté de 7% entre 2017 et 2018.

Désormais, « la pandémie signifie que davantage de familles sont poussées dans la pauvreté, obligeant de nombreuses filles à travailler pour subvenir aux besoins de la famille, à se passer de  nourriture, à devenir les principales soignantes des membres malades de la famille et à abandonner l'école, avec beaucoup moins de chance que les garçons d'y retourner jamais », déclare Inger Ashing.

Mais ce n'est pas tout. La pandémie de coronavirus est en train d'effacer les progrès pour en finir avec les mariages d'enfants et les mutilations génitales féminines (MGF), mettant en péril l'avenir de millions de filles. « La pandémie rend notre tâche à la fois plus difficile et plus urgente, car de plus en plus de filles sont désormais en danger », déclare Natalia Kanem, chef de l’agence de santé sexuelle et reproductive de l'ONU, UNFPA.

Deux millions de plus pourraient subir des MGF au cours de la prochaine décennie, au-delà des prévisions, car le COVID-19 perturbe les efforts mondiaux pour mettre fin à ces deux pratiques, selon l'UNFPA. Continuer la lecture  

CELEBRER !

Tends ta main au pauvre

La 4e Journée mondiale des pauvres sera célébrée le 15 novembre 2020.

Dans son message pour cette journée, le Pape François exhorte à nouveau à écouter « le cri silencieux des nombreux pauvres » et loue les « mains tendues » des « saints de la porte à côté » souvent invisibles qui ont émergé pendant la pandémie. Pas, cependant, à ceux qui gardent « les mains dans leurs poches » et aux « mains tendues » de ceux qui agissent au nom du cynisme et de la mondialisation de l’indifférence.

 L'agenda de l'ONU, qui établit les Objectifs du Développement Durable, affirme que « la pauvreté n'est pas seulement un problème économique, mais plutôt un phénomène multidimensionnel qui comprend à la fois le manque de revenus et des compétences de base pour vivre dans la dignité ».

Par conséquent, « Agir ensemble pour instaurer la justice sociale et environnementale pour tous »  comporte deux engagements étroitement liés et « si des progrès ont été accomplis dans la lutte contre la pauvreté de revenu, moins de succès ont été obtenus dans la lutte contre les autres dimensions importantes de la pauvreté, y compris l’impact de l’environnement qui est en croissance rapide ».

Le Pape François, donnant à son message le titre inspiré de Sir 7:32 « Tends ta main au pauvre »,

rappelle que «La sagesse antique a fait de ces mots comme un code sacré à suivre dans la vie. Ils résonnent encore aujourd’hui, avec tout leur poids de signification, pour nous aider, nous aussi, à concentrer notre regard sur l’essentiel et à surmonter les barrières de l’indifférence. La pauvreté prend toujours des visages différents qui demandent une attention à chaque condition particulière : dans chacune d’elles, nous pouvons rencontrer le Seigneur Jésus qui a révélé sa présence dans ses frères les plus faibles (cf. Mt 25, 40) ». Lire ici le Message du Pape François dans son intégralité

PASSER A L'ACTION

Sécurité hydrique pour tous

Le droit de toute personne à l’eau potable et à l’assainissement a été reconnu par l’Assemblée Générale de l'ONU en 2010. Un Groupe de réflexion initié par la Coalition Eau et la Fondation France Libertés, a travaillé pendant deux ans pour la mise en œuvre effective de ce droit en France, et son intégration dans la législation française. Ces travaux ont abouti à l’élaboration d’un texte philosophique et d’un texte juridique qui a été soumis, comme proposition de loi, aux parlementaires français.

En septembre 2013, l’Assemblée Nationale de France a ainsi enregistré la proposition de loi n°1375 visant à la mise en œuvre effective du droit humain à l’eau potable et à l’assainissement en France. Après des mois d’échanges et de travaux avec les différentes parties prenantes, une nouvelle proposition de loi n°2715 a été présentée.

A partir de là, le 23 mars 2020 les membres de la Coalition Eau et la Fondation France Libertés, pour que ce droit soit reconnu à tous, ont lancé l'Appel pour la sécurité hydrique de tous les habitants de la Terre.

Ils écrivent notamment : « Que d'eau ! Que d'eau ! Sur notre planète bleue. Mais quelle eau ? Pour qui ? A quel moment ? Sous quelles conditions ? Ce sont là des questions vitales pour l'avenir de l'humanité. La catastrophe sanitaire due au coronavirus est au cœur des préoccupations d'aujourd'hui. La crise climatique qui a déjà commencé aura également des conséquences planétaires catastrophiques pour les plus fragiles des habitants de le Terre. Dans le cadre des leçons à tirer de ce qui se passe et de ce qui se prépare, il est essentiel d’assurer notre sécurité collective, mise gravement en danger par la raréfaction croissante de l’eau, indispensable à toute forme de vie. C'est ce qui nous nous amène à proposer la création d’un Conseil citoyen de sécurité de l’eau à tous les niveaux : local, régional, national, continental, mais aussi mondial ». Continuer la lecture  

CONNAITRE MIEUX L'ONU

Six clés sur l'ONU face à son 75e anniversaire (1e partie)

Le deuxième secrétaire général des Nations Unies (ONU), le Suédois Dag Hammarskjöld, est crédité de l'une des meilleures définitions de cette organisation commencée il y a 75 ans à San Francisco: « Elle n'a pas été créée pour emmener l'humanité au paradis mais pour la sauver de l'enfer ».

Le 26 juin 1945, lorsque la Charte de l’ONU a été signée dans la Conférence de San Francisco, il ne fallait pas une imagination macabre pour concevoir le pire de la nature humaine. La tragédie de la Seconde Guerre mondiale avait presque réussi à ouvrir largement les portes de l'enfer : génocide, armes de destruction massive, violations systématiques des droits de l'homme, et confirmation du coût aveugle de la guerre moderne.

Dans sa 75e année d'existence, l'ONU continue de rester entre le paradis et l'enfer. Son anniversaire coïncide avec d'énormes problèmes mondiaux dans un ordre international en mutation. En fait, on pourrait dire que la pandémie du coronavirus a réussi à rouvrir les portes de l'enfer. Au point que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le COVID-19 représente la plus grande menace pour l'humanité depuis la Seconde Guerre mondiale.

Ceux qui contestent l'ordre libéral international ont depuis longtemps insisté sur le fait qu’il faut remettre en question la pertinence et la viabilité de l'ONU, indépendamment du fait qu'elle soit le résultat d'un moment historique exceptionnel, où les États-Unis et leurs alliés ont tenté d'apprendre et de rectifier les leçons traumatisantes acquises pendant l’entre-deux-guerres.

Entre autres, ce système international construit entre San Francisco et Bretton Woods représente la volonté de ne pas trébucher deux fois sur les mêmes pierres de l'histoire avec un effort méritoire dans la recherche de la sécurité collective, la stabilité du système financier international, la promotion du libre-échange, de la solidarité entre les nations et la réhabilitation des vaincus.

1-. Une importance sous-estimée Continuer la lecture   

TEMPS D’ESPERANCE

Le train a sifflé

Le train a sifflé (Il treno ha fischiato) est tiré du livre « Nouvelles pour l’année », de Luigi Pirandello, un auteur italien de grande renommée internationale pour le prix Nobel obtenu en 1934, mais surtout parce que de nombreuses compagnies à travers le monde mettent en scène ses productions littéraires.

L'histoire de cette nouvelle est simple. Le comptable Belluca semble être devenu fou. Il parle avec insistance d'un train qui a sifflé.

Tout était arrivé soudainement. C'était un employé modèle, ponctuel, irréprochable, précis, soumis, et tout d'un coup il semble être devenu fou, il s'est même rebellé contre le chef du bureau. Personne ne l'avait jamais vu comme ça. Il faut dire que sa vie était une vie impossible : travail au bureau et en rentrant à la maison, l’aide aux trois femmes âgées et aveugles (sa femme, sa belle-mère et la sœur de sa belle-mère), et ses deux sœurs veuves avec leurs sept enfants. Avec tout ce monde, il partageait une maison exiguë et le peu d'argent qu’il gagnait. Il travaillait tard dans la nuit pour compléter ses revenus, puis, épuisé, il s'allongeait sur un canapé délabré.

Et une nuit, sur ce canapé, il entendit soudain le sifflement d'un train, et il se mit à penser à un voyage dans des endroits lointains et exotiques, dans des villes qu'il avait connues dans sa jeunesse. Le monde, ce monde qu'il avait oublié, est revenu à son esprit et a soudainement recommencé à exister pour lui. Il comprit qu'au-delà de sa hideuse maison il y avait « le monde ».

Comment vont réagir les personnes qui voient le train passer devant leur porte chaque jour, les forçant à ouvrir et fermer les rideaux qui les protègent du soleil, inondant leurs marchandises et leur nourriture de fumée et de poussière, mettant en danger leur vie, celle de leurs enfants et de leurs animaux domestiques ? Leur train, qui siffle tous les jours, au lieu d'éveiller leurs esprits et leur imagination, semble les étourdir et réprimer toute réaction. Jusqu'à quand ? Il vaudrait mieux que les autorités en prennent conscience. Le « réveil » de ces gens quand ils comprendront qu'il existe un autre monde au-delà de  l’horrible monde dans lequel ils vivent, pourrait ne pas se limiter à une évasion imaginaire comme celle du comptable Belluca. La sienne, au fond, n'était qu’une nouvelle ! Voir la vidéo Le train a sifflé

POUR REFLECHIR

Utilisation alarmante d’antibiotiques humains critiques dans l’agriculture

Les agriculteurs de certaines régions d'Asie pulvérisent des antibiotiques jugés « critiques » pour la médecine humaine sur les cultures de riz, en soulevant la crainte que cela n’engendre la résistance aux antibiotiques. Une enquête menée dans 32 pays auprès de conseillers agricoles a révélé que beaucoup prescrivaient des antibiotiques humains courants, la streptomycine et la tétracycline, pour les désinfestations d'insectes, les maladies fongiques et comme protection générale, ainsi que pour les infections bactériennes. Certaines années, près de 10% des recommandations pour la gestion du riz dans une région contenaient un antibiotique.

L'usage est « extrêmement élevé » selon Phil Taylor, co-auteur de la recherche et de la formation pour le réseau mondial de cliniques végétales, Plantwise. « On les utilise presque comme un tonique général », dit-il. « Ces données semblent indiquer que l'utilisation d'antibiotiques dans la production végétale est plus étendue que la plupart des publications ne le suggèrent », écrivent Taylor et son co-auteur, Rob Reeder. La streptomycine est considérée « d’une importance critique » pour la médecine humaine par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ; tandis que les tétracyclines sont « très importantes ».

Les antibiotiques et les bactéries résistantes peuvent rester dans les récoltes et entrer dans la chaîne alimentaire humaine, en particulier dans les aliments s’ils ne sont pas bien cuits. De plus, après la pulvérisation, une grande partie des antibiotiques peuvent rester dormant dans le sol, en faisant craindre que cela crée un réservoir de résistance dans l'environnement.

La recherche fournit peu de données sur l'utilisation des antibiotiques pour les cultures dans les pays en développement. Elle confirme, au contraire, les rapports informels sur leur utilisation répandue dans l’agriculture au Vietnam, au Cambodge et en Chine, et les affirmations d'une organisation de recherche et de plaidoirie de premier plan en Inde, le Center for Science and Environment (CSE), que les agriculteurs font fi des protocoles nationaux et utilisent généreusement la streptomycine et la tétracycline.

Erik Millstone, un expert en politique scientifique et spécialiste de la politique de sécurité alimentaire à l'Université du Sussex qui n'a pas pris part à cette étude, affirme: « Les régulateurs de la sécurité alimentaire aux niveaux national et international ont fait un travail bâclé, laissant passer cette situation sous le radar et j'espère que la publication de cette étude déclenche au moins une vague d'attention et d'action de la part des autorités nationales et internationales pour la réglementation ». Continuer la lecture

RESSOURCES

L’Afrique perd chaque année des milliards à cause de la fuite illégale des capitaux

Les flux financiers illicites (FFI) sont des mouvements d’argent et d’actifs à travers les frontières dont la source, le transfert ou l’utilisation sont illégaux, selon le rapport intitulé « Lutter contre les flux financiers illicites pour le développement durable en Afrique ».

Ce rapport montre que ces fuites égalent presque les entrées totales annuelles reçues par les pays africains, en combinant l'aide publique au développement, évaluée à 48 milliards de dollars, et l'investissement annuel direct étranger, fixé à 54 milliards de dollars (moyenne de 2013 à 2015).

« Les flux financiers illicites privent l'Afrique et sa population de leur avenir, sapent la transparence et la responsabilité et érodent la confiance dans les institutions africaines », a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement), Mukhisa Kituyi.

Ces pertes comprennent la fuite illicite de capitaux, les pratiques fiscales et commerciales telles que la facturation erronée des expéditions commerciales, et les activités criminelles telles que les marchés illégaux, la corruption ou le vol.

De 2000 à 2015, la fuite totale de capitaux illicites de l'Afrique s'est élevée à 836 milliards de dollars. Si on la compare à l'ensemble total de la dette extérieure de l'Afrique de 770 milliards de dollars en 2018, cette fuite fait de l'Afrique un « créancier net du monde », indique le rapport.

Les FFI liés à l'exportation de produits extractifs (40 milliards de dollars en 2015) sont la principale composante de la fuite illicite des capitaux en provenance d'Afrique. Bien que les estimations des FFI soient importantes, elles sous-estiment probablement le problème et son impact. Continuer la lecture  

TEMOIGNAGE

Les sœurs dominicaines créent un fonds contre les changements climatiques

Il y a cinq ans, le pape François a publié son encyclique « Laudato Si’ », dans laquelle il appelait à la justice environnementale et à un changement social fondamental face au réchauffement climatique. Pour marquer l'occasion, en juin 2020, le Vatican exhortait les catholiques à prendre des mesures pratiques pour accomplir cette mission et les encourageait à se désengager des industries compromises avec les combustibles fossiles.

Ces dernières années, de nombreuses organisations confessionnelles ont fait des déclarations audacieuses en affirmant que la justice climatique est un élément clé de leur foi et de leur responsabilité envers la Terre et l’humanité. Bill McKibben, un écologiste de longue date, en septembre 2019, était cité dans le Washington Post : « L'appel évangélique à aimer son prochain est, à notre époque et dans notre réalité actuelle, un appel à faire quelque chose contre le changement climatique, car aujourd’hui nous sommes en train de noyer nos voisins, nous les rendons malades, en les empêchant de cultiver et de se nourrir ».

En réponse à l’appel du Vatican, 16 congrégations de moniales dominicaines basées aux États-Unis ont entamé une collaboration avec Morgan Stanley pour créer un fonds de 130 millions de dollars « pour des solutions climatiques ». Dans un communiqué de presse, la banque a qualifié le fonds comme sa « première collaboration du genre, pour trouver des investissements axés sur le changement climatique, qui aident les communautés marginalisées touchées de manière disproportionnée par ce réchauffement climatique ». Continuer la lecture  

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