Vol. 9 - No 3

Jpic Nouvelles du Blog de Jean Paul ? Vol. 9 - No 3

A LA ÙNE

Génocide ou démocide ?

« L'histoire maîtresse de la vie » est un dicton qui a cessé d'être sage pour devenir un slogan vide. L'incapacité de lire les événements dans leur contexte historique conduit à des condamnations annonçant les pires répétitions des mêmes erreurs. Rwanda, Rohingya, Arménie et combien d'autres !

Les manifestations antiracistes après la mort de George Floyd, avec la démolition de statues de personnalités impliquées dans l'esclavage ou le racisme ont, une fois de plus, mis au premier plan la conduite de Léopold II dans le bassin du Congo.

Diplomate habile, le roi obtient à la Conférence de Berlin (1885) l'institution d'une colonie privée, l'État Indépendant du Congo (EIC). Il devient ainsi le monarque d'un petit pays, la Belgique, et de l'EIC, un territoire de 2,5 millions de km2 où il n'a jamais mis les pieds.

Quand Livingstone et Stanley exploraient le bassin du Congo (1871-1879), sa population était d'environ 42 millions de personnes. Dix ans plus tard, la population était tombée à un tiers.

Cette réduction avait deux lectures ambivalentes. Continuer la lecture

LA BONNE NOUVELLE

Le 22 mars. Journée mondiale de l'eau

La bonne nouvelle est le thème de cette année de la Journée mondiale, Valoriser l'eau.

Le sujet va au-delà des questions de tarification pour inclure la valeur environnementale, sociale, culturelle et celle que les gens accordent à l'eau.

L'eau signifie différentes choses pour différentes personnes. Que signifie l'eau pour chacun de nous et pour notre société ? En quoi l'eau est-elle importante pour notre maison et notre vie de famille, nos moyens de subsistance, nos pratiques culturelles, notre bien-être, notre environnement local ? En connaissant et en reconnaissant toutes les différentes façons dont l'eau profite à nos vies, nous pouvons valoriser l'eau correctement et la protéger efficacement pour tous.

La célébration de la Journée mondiale de l'eau est l'occasion de nous raconter nos histoires, nos pensées et nos sentiments sur l'eau et de découvrir, de formuler et de prendre conscience de la manière dont nous valorisons l'eau et son utilisation dans notre vie quotidienne.

La campagne numérique de la Journée mondiale de l'eau 2021 : #Water2me demande aux gens sur les médias sociaux à quel point l'eau est importante pour leur maison, leur famille, leurs moyens de subsistance, leurs pratiques culturelles, leur bien-être et l'environnement local.

Les résultats de cette campagne numérique alimenteront et contribueront à façonner la prochaine campagne de la Journée mondiale de l'eau, qui se tiendra jusqu'au 22 mars 2021.

La campagne ONU Eau 2021 a préparé des questions et des ressources de campagne disponibles en arabe, chinois, anglais, français, russe et espagnol, et des fichiers modifiables (#WorldWaterDay). 

Voir aussi De l'eau pour tous et aussi Journée Mondiale de L’eau, le 22 mars et  tous les jours !

LA MAUVAISE NOUVELLE

Un regard à la lutte pour arrêter un pipeline sur des terres tribales

Le 19 février 2021, The Gardian avec un article de Sheila Regan a remis à la une la question de la Canalisation 3 du pipeline pétrolier qui traverse les terres amérindiennes.

Cette Canalisation 3 est un réacheminement d'un pipeline vieux de 52 ans exploité par Enbridge, une société énergétique canadienne basée en Alberta. En 2014, après deux importantes fuites de pétrole, le ministère de la Justice sous l'administration Obama a ordonné le remplacement de la canalisation, en raison de ses problèmes structurels.

Le pipeline de « remplacement » transite principalement sur une route complètement nouvelle sur le  territoire du Minnesota, passant par des centaines de lacs, rivières, aqueducs et zones humides ; il traverse aussi les terres des Amérindiens protégées par les traités nord-américains avec les nations Ojibwe. Il transporterait près d'un million de barils de sables bitumineux par jour d'Alberta, au Canada, à Superior, dans le Wisconsin.

L'opposition au pipeline est considérable et est soutenue par des organisations environnementales et militantes qui résistent aussi aux pipelines Dakota Access et Keystone XL, le projet que Joe Biden a annulé lors de son premier jour à la Maison Blanche.

Les « protecteurs de l'eau » sont contre le pipeline en raison de son impact sur la crise climatique, les fuites d'hydrocarbures et la violation des droits des autochtones issus des traités. Ils ont installé de nombreux campements le long de la ligne 3 au Minnesota, une partie splendide et populaire du pays pour les loisirs, la chasse et la pêche. C'est une région boisée d’épais bouleaux et de pins, de lacs immaculés, de ruisseaux vallonnés et d’étangs remplis de riz sauvage, un produit agricole historiquement important pour les Ojibwés.

« C'est vraiment difficile de se retrouver dans une situation pareille, contempler ce bel endroit et penser que notre gouverneur a choisi de soutenir ou du moins d'autoriser tacitement ce projet de sables bitumineux, l'un des plus grands projets infrastructurel de ce type en Amérique du Nord ».

Houska, la porte-parole, est une avocate qui a établi un camp avec le groupe de résistance Giniw Collective, qu'elle a fondé. « C’est une perpétuation du génocide culturel », affirme-t-elle.

Récemment, Houska a rencontré le membre du congrès Ilhan Omar, avec un groupe d'autres femmes leaders autochtones et Omar a envoyé une lettre à Biden lui demandant d'annuler les permis qui permet au pipeline de passer sous la rivière. « C'est l'une des plus grandes opportunités qui puissent être offertes à cette communauté », dit-elle.

La lutte contre la Canalisation 3 évoque une série de traités signés entre le gouvernement nord-américain et le peuple Ojibwé, y compris le traité de 1837, qui accorde explicitement aux Ojibwés le droit de chasser, pêcher et cueillir sur ces terres, et le traité de 1855, sur lequel la Cour suprême a statué en 1999, affirmant qu'il conserve toujours ces droits.

Plus de 100 personnes ont été arrêtées alors qu'elles protestaient depuis le début de la construction du projet.

Enbridge appelle son investissement de 3 milliards de dollars « Projet de remplacement de la Canalisation 3 », affirmant que les nouveaux tuyaux remplacent simplement l'infrastructure existante qui remonte aux années 1960. Les opposants disent qu'il s'agit d'un projet d'expansion et non de remplacement, car la majorité du nouveau pipeline suit dans le Minnesota un cours différent de l'original.

Voir dans The Guardian le texte original, 'It's cultural genocide': inside the fight to stop a pipeline on tribal lands. Voir aussi Programme de Remplacement de la Canalisation 3 et aussi Enbridge : l'étude environnementale pour la canalisation 3 approuvée

Photo. Des militants écologistes manifestent devant le chantier de construction de l'oléoduc de la ligne 3. © Kerem Yucel - AFP-Getty Images

Photo d'en-tête.Photo. Tara Houska, à l'extérieur de Park Rapids. © Jenn Ackerman et Tim Gruber

CELEBRER !

Le cri des pauvres, 2ème but de Laudato Sí

L'encyclique Laudato Sí offre une intuition particulière du pape François : le concept d'écologie intégrale, une approche soulignant que « tout est étroitement lié ». Le cri de la terre n'est pas différent du cri des pauvres ; la crise écologique est une crise sociale. Le deuxième objectif de Laudato Sí est donc un appel à répondre au cri des pauvres en défendant la vie sous toutes ses formes, en accordant une attention particulière aux groupes vulnérables tels que les peuples autochtones, les migrants, les enfants à naître et les enfants menacés par l'esclavage moderne.

Beaucoup de gens considèrent la crise écologique comme une crise climatique, car la crise climatique est l'une des manifestations les plus répandues de la crise écologique. Cependant, nous ne pouvons pas parler de protection de l’environnement en négligeant les besoins des populations les plus vulnérables de la planète. Laudato Sí appelle à considérer la crise environnementale comme une question de justice sociale, qui encourage la sauvegarde des intérêts de nos frères et sœurs -  proches et  éloignés - si nous voulons protéger l'avenir de la terre. La crise écologique actuelle est donc aussi une crise spirituelle. La conversion écologique et le soin les uns des autres et de la création nécessitent une conversion spirituelle. Le pape François parle donc d'une écologie intégrale, c'est-à-dire écologique, économique, sociale, culturelle et de la vie quotidienne, c'est-à-dire une écologie humaine (LS 138-155).

Pour Yeb Saño, membre du Global Catholic Climate Movement, la crise environnementale est enracinée dans trois faiblesses humaines. L'arrogance, la croyance que nous sommes meilleurs que Dieu et plus intelligents que la nature. L’apathie, la conviction dangereuse que c’est le travail d’autrui de prendre soin des gens et de l’environnement. L'avarice, la cupidité extrême qui fait de ce monde un endroit où vivre est pire. La cupidité pousse les individus et les entreprises à ne penser qu'aux profits, jamais ni aux gens ni à la planète. Continuer la lecture  

PASSER A L'ACTION

13 coups en plein jour

Le père de Ramon a été tué de cette manière pour avoir défendu la forêt colombienne contre l'expansion des plantations de palmiers à huile. Son fils maintenant se bat à son tour et lui aussi est en danger. Il y a des entreprises dans le monde qui s'enrichissent en tuant les défenseurs des droits environnementaux, tandis que des centaines de millions d'euros produits par l'huile de palme se retrouvent dans les supermarchés.

L'Europe, avec une nouvelle loi révolutionnaire, pourrait enfin forcer les entreprises à répondre des violations des droits humains et environnementaux commises dans leurs chaînes d'approvisionnement et permettre à des victimes comme Ramon d'exiger justice dans les tribunaux !

Les multinationales essaieront d'assouplir la loi, mais l'UE a ouvert une consultation pour obtenir l'opinion des citoyens du monde entier ! Saisissons cette opportunité : faisons-en la plus grande consultation publique de l'histoire et faisons adopter cette loi historique ! Avec un million de participants, nous pourrons exercer une pression directe sur les grands gouvernements européens avec des sondages d'opinion et des annonces en pleine page.

Pendant des décennies, les grandes entreprises ont augmenté leurs profits en violant les droits humains et environnementaux : de l'exploitation minière dans les zones de guerre à l'esclavage réel et à l'exploitation des enfants. Et ceux qui  résistent pour défendre la planète sont tués au nom du profit. Si, en tant que consommateurs, nous nous sentions impuissants, cette loi historique pourrait littéralement changer les règles du commerce mondial, en imposant une conduite commerciale responsable tout au long de la chaîne de production, pour éliminer les abus potentiels, où qu'ils se produisent.

Nous savons que les grandes entreprises essaieront de s'y opposer, mais la loi bénéficie déjà d'un fort soutien au Parlement européen et maintenant les institutions européennes veulent entendre la voix des citoyens. Nous pouvons inonder la consultation publique de messages et encourager l’Europe à adopter cette loi.

Signons maintenant et défendons Ramon et tous ceux qui continuent d'être à l'avant-garde de la planète !

Signer pour défendre les personnes comme Ramon (Ici on peut trouver la version anglaise Sign now and defend Ramón and all those who continue to be at the forefront of the planet !

Pour plus d’information

Rapport alarmant de Global Witness sur les défenseurs des droits humains tués en 2019

45 entreprises réclament un cadre juridique national sur le devoir de vigilance des entreprises

Les grandes entreprises font du lobbying pour un devoir de vigilance européen minimale

L’histoire de Ramón : sur les ormes de mon père (Vidéo en espagnol avec sous-titres en anglais)
We need new laws to stop companies profiting from murder

CONNAITRE LES ODS

Les grandes puissances se battent et le Conseil de sécurité de l'ONU disparaît

Au plus fort de la Guerre Froide pendant les années 60, le diplomate péruvien Victor Andrés Belaúnde a caractérisé les Nations Unies comme une institution politiquement défaillante qui ne survit que par la volonté et le désir des cinq grandes puissances.

Simplifiant son argumentation, il avait dit : « Lorsque deux petites puissances se disputent, la dispute disparaît vite. Lorsqu'une grande puissance et une petite puissance sont en conflit, la petite puissance disparaît. Et quand deux grandes puissances se disputent, les Nations Unies disparaissent ». De manière plus appropriée, c'est le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) qui s'efface et tombe dans l'oubli, en particulier lorsque de grandes puissances entrent en collision, justifiant un cessez-le-feu, non pas dans un conflit militaire lointain, mais au sein même de la salle de conférence des Nations Unies.

Le seul organe international ayant la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité mondiales, le CSNU, est souvent resté dans un état de quasi paralysie, en particulier lorsque les cinq membres ayant le droit de veto décident de protéger leurs intérêts nationaux ou ceux de leurs alliés politiques et militaires ou ceux de leurs États satellitaires.

Les 15 pays qui composent le CSNU et les cinq membres permanents qui disposent du droit de veto (P5) se divisent, d’un côté les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, et de l'autre la Chine et la Russie, dans ce qui ressemble parfois à un ring ou directement un champ de bataille. Continuer la lecture

TEMPS D’ESPERANCE

Le pouvoir de la musique pour raconter la nature

« La musique est la vie elle-même », disait Louis Armstrong, mais « la musique a aussi un pouvoir de guérison. Elle a la capacité de faire sortir les gens d'eux-mêmes pendant un moment » (Elton John).

« L'idée que la musique est utile remonte aux siècles passés. Les débuts de la musique écrite ont été pour la liturgie, et évidemment, cela a un lien avec l'idée d'un état méditatif et tout ce qui le concerne » (Max Richter).

C'est vrai ce qu'a dit Aretha Franklin : « La musique fait beaucoup de choses pour beaucoup de gens. Elle est source d’extase, c'est sûr. Elle peut nous ramener, en arrière dans les années, au moment même où certaines choses se sont produites dans la vie. Elle est édifiante, encourageante, source de force ».

La musique a joué un rôle fondamental dans l'évolution humaine. Certaines théories suggèrent que la musique a précédé la parole. Ce qui ne peut être contesté, c'est la réponse que la musique provoque universellement dans la personne humaine. Ce qui est nouveau, toutefois, c'est l'utilisation de la musique pour transformer les informations du monde naturel en son. Les scientifiques étudient actuellement des moyens d'exploiter ce pouvoir pour les aider à analyser et à présenter des données complexes à travers la musique. Les températures corporelles des écureuils terrestres de l'Arctique en hibernation et les changements de la glace antarctique au cours des dernières 400 000 années font partie des diverses collections de données naturelles traduites en musique (Zoe Gough).

C'est compréhensible car comme Matt Haig l'a dit dans How to Stop Time, « La musique n'entre pas. La musique est déjà dedans. La musique fait découvrir simplement ce qui est déjà là, vous fait ressentir les émotions que vous ne saviez pas nécessairement avoir en vous, et les fait courir partout en les réveillant. Une sorte de renaissance ».

« Quand la musique est nécessaire, elle est là et elle sert un but » (Jóhann Jóhannsson).

Si « la musique peut nous sortir de la dépression ou nous faire pleurer - un remède, un tonique, du jus d'orange pour l'oreille », (Oliver Sacks) elle peut nous faire comprendre et partager d’autant plus les sons de la vie qui roulent dans la nature.

« Chaque fois qu’on joue ou écoute de la musique, elle devient nouvelle. C’est la façon dont j’ai pensé à la mémoire et au temps présent, au passé et au futur qui entrent en cohérence. Très souvent, nous traversons la vie sans penser au moment présent. Nous parlons ici de pleine conscience, mais pour la plupart d’entre nous, nous ne sommes pas très conscients » (Philip Glass). Prenons donc le temps d'écouter cette Musique qui médite la nature

POUR REFLECHIR

L'énergie solaire des hautes terres argentines de Puna atteint tout le pays

La croissance sans précédent des énergies renouvelables en Argentine au cours des trois dernières années a porté ses plus grands fruits : le parc solaire de Cauchari, avec près d'un million de panneaux photovoltaïques et 300 MW de puissance installée a été connecté au réseau électrique national le 26 septembre 2020.

Le parc solaire est situé dans l'extrême nord-ouest de la province de Jujuy, à 1 700 km de Buenos Aires, près des frontières avec le Chili et la Bolivie, avec lesquels il partage l'écorégion de Puna de hautes plaines andines couvertes d'herbes et d'arbustes.

L’initiative a coûté 390 millions de dollars et est le dernier reflet de l’implication de la Chine dans l’économie latino-américaine : non seulement les deux entreprises de construction, mais aussi l’essentiel du financement proviennent du géant asiatique.

Un berger indigène s'occupant de ses lamas ou un troupeau de vigognes sauvages qui fuient dès qu'ils voient un véhicule approcher sont les seuls signes qui attirent l'attention du visiteur dans la solitude de l'environnement aride de Cauchari, qui couvre quelque 800 hectares dans la Puna argentine, à plus de 4 000 mètres d'altitude.

Entre septembre 2018 et octobre 2019, 2 664 camions avec des conteneurs chargés de composants et de technologies chinoises sont arrivés à cet endroit, éloigné des grands centres de consommation d'électricité, où l'eau est rare et où il est difficile de respirer à cause de l'altitude.

Auparavant, ils avaient débarqué dans le port chilien d'Antofagasta, sur l'océan Pacifique, ou dans le port argentin de Zarate, sur l'Atlantique.

« C'est le plus grand parc solaire en activité d'Amérique du Sud et nous le considérons comme un formidable coup de pouce pour changer le mix énergétique dans toute la région », a déclaré Guillermo Hoerth, président de Cauchari Solar, une société appartenant à la province de Jujuy. Continuer la lecture

RESSOURCES

Introduire l'eau à bourse de Wall Street est

Le prix de l'eau sur le marché à terme de Wall Street, la Bourse de New York, comme c'est le cas du pétrole ou du blé, « est une nouvelle extrêmement dangereuse, une très mauvaise nouvelle », a déclaré le Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l'eau et à l'assainissement, l’espagnol Pedro Arrojo.

L'eau « n'est pas seulement un élément important pour les secteurs économiques, c'est avant tout un élément vital, pour la vie elle-même, pour la durabilité de la nature, des êtres humains, de leur santé et de leurs communautés, des choses qui ne sont pas reconnues par le marché et que le marché ne sait pas comment traiter ». « La différence est que sans pétrole, on ne peut pas se déplacer en voiture, mais on peut le faire à pied ; tandis que, sans eau, on meurt en une semaine. C'est pourquoi l'eau est un droit humain et le pétrole ne l'est pas ».

Le plus grave est que l'eau, « qui d'une certaine manière était déjà sur les marchés, entre maintenant sur les marchés à terme, qui sont le sanctuaire de la spéculation », a déclaré Arrojo dans une interview accordée au média colombien Blu Radio.

Pour approfondir le sujet aller aux textes suivants.

Quand l'eau devient une liquidité boursière à Wall Street !

L'eau introduit comme liquidité boursière à Wall Street

Cotizar el agua en Wall Street es “peligrosísimo” en espagnol

TEMOIGNAGE

Rompre le pain

« Ce n’est pas un exercice romantique. Nous n'aimons pas la façon dont le système alimentaire traite la terre ni ses effets négatifs sur la santé des gens, et nous travaillons pour le mettre à jour et offrir des alternatives » (Miguel Santistevan, fermier et enseignant au New Mexico).

En l'automne 2011, le mouvement Occupy se développait comme une mauvaise herbe, rapidement et fortement. En groupes aussi petits que deux personnes et aussi grands que 200 000, les gens se rassemblaient dans les espaces publics du monde entier pour défier un système économique qui a depuis longtemps abandonné la majorité au profit de quelques-uns, créant ce qu'Arun Gupta a appelé « territoire libéré » dans la « grande cathédrale du capitalisme mondial ».

Le premier groupe de manifestants à Wall Street à New York déposait publiquement 23 plaintes, décrivant la manière dont les entreprises contrôlent notre vie quotidienne. La plainte numéro quatre affirme : « Par négligence ils ont empoisonné l'approvisionnement alimentaire et par la monopolisation ils ont détruit le système agricole ».

En même temps, de l'autre côté de la terre, les agriculteurs de Lufeng, en Chine, étaient également dans les rues. Ils protestaient contre la saisie par le gouvernement de la ville de 800 acres de terres agricoles et sa vente à une entreprise immobilière haut de gamme appelée ironiquement Jardin de campagne (Country Garden).

En Bolivie, à peu près au même moment, le président était contraint de suspendre la construction d'une grande autoroute après que des militants autochtones ont réalisé une marche de 41 jours en signe de protestation. La route aurait traversé des forêts protégées et des terres ancestrales indigènes afin de permettre une navette commerciale entre le Brésil et les ports du Chili et du Pérou.

Simultanément, en revenant à l’hémisphère nord, au Nouveau-Mexique rural (Etats Unis), sur les terres indiennes de Taos Pueblo se mettait en place un marché de producteurs d'hiver. Les étals présentaient de l'ail, des carottes, de la confiture de cerises, de la farine de maïs bleu, des tamales chauds et des têtes géantes de chou Napa récoltées dans les serres. La salle du marché et la serre étaient toutes deux chauffées par un four alimenté avec du bois des collines environnantes. Un panneau sur la porte d'entrée disait : « Revenez la semaine prochaine et nous aurons du buffle frais ».

Un fil conducteur relie ces histoires qui se déroulent de partout dans le monde : la vision d'une société qui valorise la vie et la terre plutôt que le profit. L'une des pierres angulaires sur lesquelles repose cette vision est la relance d'un système alimentaire durable géré par la communauté et la fin du contrôle des entreprises sur l'alimentation, la terre et l'agriculture.

La façon dont nous nous nourrissons les uns les autres et nous-mêmes est la pierre angulaire de la façon dont, historiquement, nous avons organisé nos communautés et nos sociétés. Les façons dont nous organisons nos systèmes agricoles mettent en évidence notre vision plus large du monde.

La nourriture nous relie, au sens propre et figuré, les uns aux autres, à nos ancêtres, à notre culture et à la terre. Toute nourriture est une nourriture pour l'âme parce qu'elle est, en fait, aussi profonde.

Des jardins communautaires à la politique mondiale, un mouvement se développe pour récupérer et transformer notre système alimentaire. Le mouvement aborde des sujets tels que :

• le bien-être de la terre, de l'air et des eaux, et la possibilité pour tous de manger de la nourriture adéquate et saine ;

• les droits, la santé et les salaires équitables de ceux qui plantent, récoltent, produisent et préparent les aliments, et la nécessité de restaurer et de protéger les petites exploitations agricoles et les systèmes alimentaires locaux ;

• la préservation et la valorisation de la culture locale et le droit de chaque nation de contrôler sa propre alimentation et son agriculture ;

• la fin du contrôle des entreprises sur l'alimentation et l'agriculture, y compris la fin des règles commerciales et des accords internationaux qui accordent la priorité au profit sur le bien-être des personnes et de la terre.

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