Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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RD Congo. Demander justice et promouvoir la réconciliation

Comboni Missionaries Newsletter 21.11.2020 Comboni Missionaries Team

De l'assassinat de l'archevêque Christophe Munzihirwa aux violences d’aujourd'hui. Les évêques catholiques s'expriment.

« Plus de 24 ans se sont écoulés depuis l'assassinat de l'archevêque Christophe Munzihirwa à Bukavu dans des circonstances qui n'ont pas encore été élucidées. Les gens veulent connaître la vérité », a déclaré l'actuel archevêque de Bukavu, Mgr. François-Xavier Maroy Rusengo.

L'évêque a poursuivi : « Nous encourageons toutes les organisations de droits de l'homme à porter un regard objectif sur les événements qui se sont produits dans cette partie de la République démocratique du Congo, d'hier à aujourd'hui. Se souvenir de nos morts, demander justice et réparation est le meilleur moyen de promouvoir une réconciliation sincère afin que ces meurtres, de masse et individuels, ne se reproduisent plus ».

Malheureusement, la violence dans le pays ne semble pas prendre fin, ce qui, selon une étude de l'ONG canadienne Impact, est dû à la présence de 2 700 mines d'or. Ces mines produisent de 15 à 20 tonnes par an, dont environ un tiers est présumé passer au Rwanda via Bukavu. En 2018, le Rwanda aurait produit 2 000 kg d'or, tandis que les Émirats Arabes Unis ont déclaré avoir à eux seuls reçu 12 000 kg d'or du Rwanda.

Un deuxième élément de conflit avec le Rwanda sont les Banyamulenge d'origine rwandaise, qui vivent au Sud-Kivu depuis des années et à qui le gouvernement congolais voudrait permettre d'administrer les zones qu'ils colonisent, comme Minembwe, au Sud-Kivu qui a été constitué en gouvernement local. Cette décision prise à Kinshasa a été vue localement comme une imposition et, surtout, une expropriation de terres.

L'évêque d'Uvira Sébastien-Joseph Muyengo, a exprimé ses regrets concernant la décision de créer la municipalité de Minembwe. « Nous regrettons cet acte, qui est loin de promouvoir une paix réelle dans les hauts plateaux, mais suscite au contraire beaucoup d’hostilité dans tout le diocèse, dans la région et aussi dans le pays, principalement en raison du traitement spécial que Minembwe a eu comparé à d'autres [zones]. Hier, la question était celle de la nationalité, aujourd'hui c'est la terre. Nous pouvons donner la citoyenneté à ceux qui la veulent et la méritent, mais en aucun cas les terre ne peuvent être redistribuées. Pour les gens, ce n'est pas une communauté rurale, ils la considèrent comme une zone occupée. Nous craignons que l'affaire Minembwe n'encourage la soi-disant balkanisation du Congo ».

Le président de la République, Félix Tshisekedi, lors d'une conférence de presse tenue le 8 octobre passé à Goma (Nord Kivu) a déclaré « nul ce qui a été fait jusqu'à présent pour Minembwe ».

Pour Jason Stearn, chercheur et fondateur du Congo Research Group à l'Université de New York, il aurait été approprié d'engager un dialogue entre les communautés concernées avant de mettre en place le nouveau gouvernement local.

« La question de Minembwe est une question juridique, mais aussi une question culturelle et politique plus large. Je pense qu'il y a eu une certaine incertitude politique. Cela vaut la peine de parler de vivre ensemble au Sud-Kivu, cela vaut la peine de parler des droits des Banyamulenge à accéder à l’autonomie gouvernementale. Mais nous ne pouvons pas le faire en l’imposant simplement à partir de Kinshasa. Il était clair que la création du gouvernement local de Minembwe aurait créé une très forte controverse ».

Lors d'une récente homélie, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa a déclaré que « la situation au Sud Kivu, dans le diocèse d'Uvira, et à Minembwe, où les armées des pays voisins, le Rwanda et le Burundi, sont présentes, est là pour nous interpeller. La situation au Tanganyika aussi : même la Zambie, qui jusqu'à présent était considérée comme un pays ami, ose occuper notre territoire ».

« La vérité est que le Congo a neuf voisins, qui sont tous présents dans notre pays, dans la plupart des cas avec leurs armées. Quant au dépouillement de nos ressources naturelles, il se déroule en plein jour, avec la complicité de certains Congolais, sans que la population puisse vraiment en profiter ».

Voir la source : DR Congo. Asking for justice and to promote reconciliation

Photo. Minembwe

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Les commentaires de nos lecteurs (1)

Margaret Henderson 05.01.2021 Particularly interesting for me as I went hitchhiking with another British volunteer in that area and we were indeed given a lift by an Asian man who told us he was smuggling diamonds. Of course, I was shocked but I was also grateful to be given the lift, after waiting by the roadside for hours, so said nothing.